Siège du Haut-Commissariat au Plan © DR
Alors que l’année 2023 se termine, le Maroc se trouve à la croisée des chemins économiques, naviguant entre les perturbations mondiales et les défis locaux. L’indice des prix à la consommation (IPC), a enregistré des mouvements remarquables tout au long de l’année. En décembre 2023, une légère baisse de l’IPC a été observée, reflétant des ajustements dans divers secteurs, allant de l’alimentation aux produits non alimentaires. Cette période a été marquée par des diminutions notables dans certaines catégories, tandis que d’autres ont vu leurs prix grimper, révélant une dynamique complexe de l’économie marocaine.
Lire aussi : Inflation : hausse annuelle de 3,6% de l’IPC en novembre 2023
Variation de l’Indice des prix à la consommation en décembre 2023
En décembre 2023, l’indice des prix à la consommation a légèrement reculé de 0,1% par rapport au mois précédent. Ce tassement s’explique principalement par une diminution de 0,2% dans les prix des produits alimentaires et de 0,1% dans ceux des produits non alimentaires.
Durant cette période, on a noté une réduction des prix dans certaines catégories alimentaires : les prix des «Poissons et fruits de mer» ont chuté de 2,6%, ceux des «Fruits» de 2,5%, des «Légumes» de 1,5%, et du «Café, thé et cacao» de 0,1%. En revanche, une hausse de prix a été observée dans d’autres segments, avec une augmentation de 1,6% pour les «Viandes», de 0,5% pour les «Huiles et graisses», et de 0,2% pour le «Lait, fromage et œufs». Concernant les produits non alimentaires, la baisse des prix a été principalement marquée dans le secteur des «Carburants», avec une diminution de 2,6%.
Dans ce contexte, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui ne prend pas en compte les produits à prix volatiles ni ceux à tarifs publics, a enregistré une légère hausse de 0,2% en décembre 2023 par rapport au mois antérieur.
Augmentation de l’IPC en 2023
L’Indice des prix à la consommation (IPC) moyen annuel a affiché une croissance notable de 6,1% comparé à 2022. Cette augmentation résulte principalement d’une progression de 12,5% dans les prix des produits alimentaires et de 1,7% dans ceux des produits non alimentaires. Pour ces derniers, les hausses ont varié d’une légère augmentation de 0,1% dans le secteur des «Transports» à une plus importante de 5,7% dans celui des «Restaurants et hôtels».
Sur l’ensemble de l’année 2023, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et à tarifs publics, a lui aussi enregistré une augmentation, se situant à 5,9% par rapport à l’année précédente.
En termes géographiques, les augmentations les plus marquées de l’IPC annuel se sont manifestées dans plusieurs villes. Al-hoceima a enregistré la plus forte hausse avec 10,1%, suivie de Beni-Mellal à 8,8%, Errachidia à 8,0%, Laâyoune à 7,7%, Safi à 7,5%, Marrakech et Tétouan à 7,1%, Oujda à 7,0% et enfin Fès à 6,8%. Ces chiffres reflètent des disparités régionales dans l’évolution des coûts de la vie en 2023.
Lire aussi : IPC : l’inflation atteint 0,3% en juillet 2023 (HCP)
L’impact des perturbations mondiales sur l’économie locale
Contacté par LeBrief, Mehdi Faqir, expert-comptable et économiste, a précisé que la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, exacerbée par des tensions commerciales et géopolitiques, a sérieusement affecté la chaîne de création de valeur, notamment l’approvisionnement en matières premières et en produits alimentaires. Cette situation a conduit à une inflation importée, qui a eu un impact direct sur les coûts locaux. Un exemple frappant est l’augmentation structurelle des prix des hydrocarbures, qui ont presque doublé, passant de 7-8 DH à environ 14-15 DH.
Ces perturbations ont eu un effet notable sur le coût de la vie. Mehdi Faqir souligne également qu’une crise de sécheresse persistante depuis la pandémie a exercé une pression considérable sur les structures sociétales et économiques, se traduisant par des hausses de prix et une tension sur l’Indice des prix à la consommation. Il estime que ces problèmes conjoncturels continuent de peser lourdement sur l’économie.
Il propose deux perspectives pour aborder cette situation : une auto-régulation internationale et une intervention plus active au niveau local. En outre, la réalisation de projets structurels importants pourrait aider à rééquilibrer le marché local, en particulier grâce à un engagement accru de l’État.
Impact des hausses des coûts du pétrole et de l’énergie
Mehdi Faqir, a aussi souligné l’impact de la hausse des coûts du pétrole et de l’énergie. Selon lui, ces secteurs ont connu une certaine autorégulation. En parallèle, il a observé une adaptation des structures sociétales à ces nouvelles conditions économiques. Cette capacité d’adaptation a contribué à une certaine résilience du marché local, malgré les tensions occasionnelles sur certains produits de consommation. Il note également que les habitudes alimentaires et de consommation ont évolué en réponse à ces changements, ce qui a aidé à atténuer les tensions sur le marché. Cette adaptation et cette évolution des comportements de consommation ont joué un rôle important dans la stabilisation de la situation économique.
Lire aussi : HCP : en glissement annuel, l’IPC augmente de 5,5% en juin 2023
L’approche stratégique de Mehdi Faqir face aux crises conjoncturelles
Mehdi Faqir souligne l’importance de ne pas se contenter de solutions temporaires aux crises conjoncturelles. Selon lui, l’État a adopté une approche appropriée en se concentrant sur des projets structurels à long terme. Il estime que les réponses gouvernementales, bien que pertinentes pour des situations spécifiques et limitées dans le temps, ne sont pas suffisantes pour résoudre des problèmes de fond.
Prenant l’exemple de la sécheresse, Mehdi Faqir explique que les réponses habituelles étaient jusque-là conjoncturelles et temporaires. Cependant, grâce à l’initiative Royale contre le stress hydrique, il est désormais possible d’offrir une solution durable et définitive, assurant ainsi la stabilité de l’approvisionnement en eau potable et pour l’irrigation, et par conséquent, la pérennité de la production agricole, indépendamment des conditions de sécheresse.
Il insiste sur la nécessité de réponses structurelles et stratégiques aux problèmes conjoncturels, plutôt que de dépendre de solutions à court terme. Les initiatives comme la couverture sociale, l’aide sociale, l’intervention de l’État et le modèle de développement, selon lui, sont des réponses structurelles qui devraient être privilégiées. Il conclut que toute démarche de réforme doit s’inscrire dans une perspective à moyen et long terme.
Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)
Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Al Barid Bank réalise un PNB de plus de deux milliards de dirhams
Économie - Cette forte progression est due à la performance de ses activités de marché, qui ont enregistré un résultat en hausse de +218,6%.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Chambre des conseillers : plénières mercredi et jeudi pour examiner et voter le PLF 2025
Économie - La Chambre des Conseillers tiendra mercredi et jeudi des séances plénières dédiées à l'examen et au vote du Projet de Loi de Finances (PLF) n°60.24 pour l'exercice budgétaire 2025.
Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024Importations de céréales : les chiffres de 2024
Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Aluminium du Maroc : hausse de 19% de son CA
Économie - Le chiffre d’affaires d’Aluminium du Maroc a atteint 935,1 millions de dirhams (MDH) à fin septembre 2024, enregistrant une hausse de 19% par rapport à la même période l’année précédente.
Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024Prix des carburants : une fin d’année stable
Économie - La fin de l’année 2024 semble marquée par une stabilité appréciable des prix des carburants causé par des fluctuations limitées des cours internationaux du pétrole raffiné.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri
Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.
Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024Agadir : entre tourisme et défis climatiques
Économie - Agadir est devenue en quelques années un havre de paix pour des milliers de retraités français. Cependant, cette douceur de vivre s’accompagne de défis environnementaux et sociaux, notamment la crise de l’eau.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Réforme fiscale 2025 : nouveautés de l’IR et de la TVA discutées à la Chambre des représentants
Économie - L’impact de l'IR inclura une hausse salariale pour les fonctionnaires et un allégement de l’impôt pouvant atteindre 50%.
Rédaction LeBrief - 2 novembre 2024Karim Zidane mobilise les acteurs pour dynamiser l’économie de Fès-Meknès
Économie - Le ministre chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des Politiques Publiques, Karim Zidane, a pris part au quatrième édition du forum economique Fès-Meknès.
Mbaye Gueye - 8 décembre 2024Groupes familiaux : à l’ère des holdings
Hafid El Jaï - 22 mai 2021Digital Morocco 2030 : les grands axes de la stratégie révélés
Rédaction LeBrief - 25 septembre 2024Le premier congrès international des mines du Maroc ouvre ses portes
Économie - Le congrès international des mines du Maroc (IMC Morocco 2024) a débuté, ce mardi, à Marrakech.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024Salaire moyen : le Maroc est-il compétitif ?
Économie - Selon une étude, le Maroc serait bien placé dans le classement des salaires. Ce classement est-il en phase avec la réalité?
Sabrina El Faiz - 9 avril 2024