Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Visé par un mandat d’arrêt européen délivré par la justice française depuis le 1?? septembre dernier, l’imam marocain, Hassan Iquioussen, a été interpellé vendredi 30 septembre. Sa fuite en Belgique était l’hypothèse privilégiée et elle a été confirmée, après son arrestation près de Mons, une ville située à 20 km de la frontière française, grâce notamment à une coopération judiciaire entre la justice belge et la justice française. Il a été ensuite placé en détention à Tournai après qu’un juge d’instruction saisi par le parquet de Mons lui a signifié le mandat d’arrêt.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est forcément réjouit de cette interpellation. «Je me réjouis que M. Iquioussen ait été interpellé par les services belges, que je remercie très sincèrement. Se soustraire à une décision d’expulsion du territoire national est un délit que le Code pénal condamne», a-t-il souligné.
Gérald Darmanin se "réjouit" de l'interpellation de l'imam Hassan Iquioussen en Belgique pic.twitter.com/xKt35QTj5F
— BFMTV (@BFMTV) October 1, 2022
Lire aussi : Fin de cavale, l’imam Hassan Iquioussen arrêté en Belgique
Il ne souhaite pas revenir en France
Juste après l’arrestation de Hassan Iquioussen, la France demande son rapatriement pour pouvoir l’expulser, mais la procédure judiciaire est loin d’être simple et s’annonce longue.
En effet, l’imam compte sur la justice belge pour ne pas céder aux pressions de la France. La Belgique devrait d’ailleurs statuer dans les prochains jours sur l’exécution du mandat d’arrêt européen. Il y a un délai de dix jours pour que Hassan Iquioussen soit transféré. Mais s’il conteste cette décision, un juge d’instruction doit examiner le dossier, ce qui pourrait prendre plusieurs jours.
Une fois que ce sera fait, c’est la procédure administrative qui prendra le relais, en le plaçant dans un centre de rétention pour une durée de 90 jours maximum, jusqu’à son expulsion effective vers le Maroc.
Pendant ce délai, l’imam pourrait être jugé pour s’être soustrait à la justice française. Pour cette seule faute, il pourrait écoper jusqu’à trois de prison. Mais l’imam assure qu’il est parti à l’étranger, car on lui a demandé de quitter le territoire français.
Pour sa part, son avocate conteste la validité du mandat d’arrêt le visant, estimant qu’il se fonde « sur une infraction » qui n’est, selon elle, « pas constituée ». Pour bien s’expliquer, elle a affirmé que le départ de son client a eu lieu avant que le Conseil d’État ne valide l’arrêté d’expulsion, à un moment où cette décision était donc suspendue.
Arrestation d'Hassan Iquioussen: comment l'imam a été retrouvé par la justice? pic.twitter.com/bVzRqAuaBJ
— BFMTV (@BFMTV) October 1, 2022
Lire aussi : Les dessous de l’affaire Hassan Iquioussen, l’imam que la France veut expulser vers le Maroc
Un laissez-passer du Maroc nécessaire
Le renvoi de Hassan Iquioussen vers le Maroc reste incertain. Le Royaume avait, rappelons-le, donné son feu vert le 1?? août dernier et délivré le laissez-passer consulaire nécessaire, avant de faire marche arrière le 31 du même mois.
Problème : un manque de concertations avec Rabat sur cette affaire, ce que le gouvernement français semble aujourd’hui bien comprendre. Jeudi dernier, Gérald Darmanin a indiqué qu’il a échangé avec les autorités marocaines, en précisant qu’il a fourni toutes les informations sur l’intéressé.
Pour pouvoir donc opérer l’expulsion d’Iquioussen, la France est dans l’obligation de changer d’abord sa façon de faire vis-à-vis du Maroc, puis de négocier de façon transparente en justifiant ses arguments. Mais en ces temps de grave crise causée par le refus de visas français à de nombreux Marocains, l’assentiment demeure incertain.
Enfin, près d’une centaine de personnes pourrait subir le même sort que Hassan Iquioussen. Le ministre français de l’Intérieur serait sur le point de dresser une longue liste de noms de religieux à exclure. Imams et présidents d’associations de religion musulmane semblent tous perçus comme de Persona non grata en France.
Temps de lecture : 4 minutes
Sahara : que cache la colère de l’Algérie contre la France ?L'Algérie a réagi avec véhémence à la décision de la France de soutenir le plan d'autonomie marocain pour le Sahara, qualifiant cette positi… |
Conflit israélo-palestinien : qu’est-ce qui devrait changer ?Le premier ministre israélien s’est dit favorable à la négociation pour la libération des otages détenus depuis le 7 octobre 2023 par le Ham… |
JO Paris 2024 : la France interdit le voileÀ la veille des Jeux olympiques de Paris, Amnesty International a lancé un avertissement sévère contre les politiques discriminatoires de la… |
JO Paris 2024 : la sécurité, l’immense défi de la FranceComme tous les grands événements internationaux, les Jeux Olympiques 2024 s’annoncent sous haute sécurité. Si ces Jeux devraient être une vi… |
Urbanisme et habitat : le grand dessein de Aziz AkhannouchLe chef du gouvernement a récemment réitéré l'engagement du gouvernement envers une refonte radicale de l'urbanisme et de l'habitat, lors d'… |
Sahara : mais à quoi joue la France ?Pour les Marocains, c’est une question réglée. Pour la plus grande partie du monde, aussi. Mais pour la France, pourtant «allié» de longue d… |
Réformes sociales : équité ou illusion ?La récente initiative du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, visant à réformer le droit de grève et les régimes de retraite a suscité un … |
Législatives 2024 : un nouveau visage politique pour la FranceAlors que l'annonce des résultats électoraux, le paysage politique français se redessine. Le dimanche 7 juillet, une participation de 66,63%… |