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Guerre Hamas-Israël : Gaza assiégée

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Au quatrième jour de l’opération «Déluge d’Al-Aqsa» lancée par le Hamas contre Israël et de son pendant «Épées de fer», les civils paient le prix fort. Une opération qui vient en réponse aux violations répétées commises par les forces israéliennes, notamment dans le complexe de la mosquée Al-Aqsa. Israël a annoncé son intention d’assiéger complètement la bande de Gaza. Une action qui demeure pourtant «interdite» par le droit international humanitaire.

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Trois jours après le début de l’opération «Déluge d’Al-Aqsa» lancée par le Hamas, la situation ne connaît aucun répit. Pour l’heure, la guerre a fait près de 1.600 morts, selon les bilans officiels de part et d’autre. On dénombre du côté palestinien, 687 décès, dont 140 enfants et 105 femmes, et 3.727 blessées, d’après les autorités locales. Côté israélien, plus de 900 personnes ont été tuées et 2.616 blessés.

L’armée israélienne a, par ailleurs, rapporté mardi matin avoir retrouvé «environ 1.500 corps» de combattants du Hamas en Israël. Un décompte qu’elle a entamé depuis l’attaque lancée samedi par le mouvement palestinien à partir de la bande de Gaza.

Lire aussi : Déluge d’Al-Aqsa, la guerre sera longue

Une guerre qui ne fait que commencer

Hier soir, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a promis que «chaque lieu à partir duquel[le Hamas] opère deviendra une ruine». Et de menacer que «l’attaque massive» en cours dans la bande de Gaza sera «d’une intensité qui n’a jamais eu lieu». La riposte, organisée sous l’opération «Épées de fer», consiste en des contre-attaques terrestres à plusieurs endroits entourant la bande de Gaza. Les forces de défense israéliennes (IDF) affirment par ailleurs avoir bombardé des structures militaires, des banques ainsi que des mosquées abritant des militants du Hamas.

Lire aussi : Proche-Orient, qui a terre ne vit sans guerre

Mais des séquences vidéo, partagées sur les réseaux sociaux, attestent de bâtisses civiles prises pour cibles. Chose que nie Israël. «Des gens pourraient vous dire que nous visons des civils, mais c’est une aberration. Nous frappons des cibles militaires appartenant au Hamas. Nous n’avons aucun intérêt à tuer des civils à Gaza». C’est ce qu’a précisé le porte-parole de Tsahal concernant les bombardements de l’armée de la bande de Gaza.

Une mobilisation armée d’envergure

L’armée israélienne a annoncé avoir mobilisé plus 300.000 réservistes. Plusieurs milliers d’armes à feu vont être distribuées à des équipes de volontaires dans les localités frontalières et les villes mixtes judéo-arabes. Une décision que le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a révélé sur les réseaux sociaux. Quatre mille fusils d’assaut de fabrication israélienne seront distribués dans un premier temps et au moins 6.000 autres suivront. Il ajoute que les volontaires seront également équipés de casques et de gilets pare-balles.

Parmi les actions militaires prioritaires, le premier ministre israélien a notamment cité «l’élargissement du déploiement dans le nord de Gaza». Il a aussi évoqué la reprise de contrôle des villages où certains «miliciens» du Hamas sont toujours présents. Reconnaissant que «des jours difficiles (…) attendent» le pays, Nétanyahou a tout de même promis une victoire totale. «À la fin de cette bataille, tous nos ennemis sauront qu’il était une erreur fatale de s’en prendre à Israël», a-t-il martelé.

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De son côté, le Hamas, qui détiendrait plus d’une centaine de personnes en otages, selon le gouvernement israélien, a menacé de les exécuter en représailles. «Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils», a menacé le mouvement.

Gaza assiégée

Lundi soir, le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a révélé la mise en place d’un «siège complet» de la bande de Gaza. «Pas d’électricité, pas de nourriture, pas de gaz. Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence», a-t-il déclaré.

Une situation qui est «interdite» par le droit international humanitaire, a rappelé l’Organisation des Nations unies (ONU) ce mardi. «Imposer des sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdit par le droit international humanitaire». Une condamnation que le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a souligné dans un communiqué. Il a prévenu que «toute restriction à la circulation des personnes et des biens visant à mettre en œuvre un siège doit être justifiée par des nécessités militaires». «Sinon elle peut constituer une punition collective», a-t-il avancé.

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, a, pour sa part, déclaré au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qu’il travaillait à empêcher «une expansion» du conflit. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, elle, demandé l’ouverture d’un couloir humanitaire. Ce dernier permettra d’«acheminer les fournitures médicales essentielles aux populations». Un porte-parole de l’organisation a indiqué aussi que l’OMS était en pourparlers avec différentes parties à ce sujet.

Et ce mardi matin, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a annoncé sur X (anciennement Twitter) avoir invité les ministres des Affaires étrangères, le Palestinien Riyad Al-Maliki, et l’Israélien Eli Cohen, à participer à une réunion d’urgence avec leurs homologues européens, cet après-midi même.

Une prison à ciel ouvert

Après avoir confirmé la suspension des aides, l’exécutif européen a fait machine arrière. Plusieurs États membres ont exprimé leur désaccord avec l’initiative initiale de la Commission européenne. Il s’agit, entre autres, de l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et le Luxembourg. Ces pays ont même mis en garde contre l’interruption de l’aide au détriment des civils palestiniens.

«La suspension des paiements — punissant tout le peuple palestinien — aurait nui aux intérêts de l’UE dans la région et n’aurait fait qu’enhardir les terroristes», a ajouté le chef de la diplomatie européenne. L’instance prévoit cependant un passage en revue de sa politique pour s’assurer que les crédits ne financent pas les activités du Hamas.

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