Guerre entre Israël et Hamas, explosion à Gaza © MOHAMMED ABED / AFP
Trois jours après le début de l’opération «Déluge d’Al-Aqsa» lancée par le Hamas, la situation ne connaît aucun répit. Pour l’heure, la guerre a fait près de 1.600 morts, selon les bilans officiels de part et d’autre. On dénombre du côté palestinien, 687 décès, dont 140 enfants et 105 femmes, et 3.727 blessées, d’après les autorités locales. Côté israélien, plus de 900 personnes ont été tuées et 2.616 blessés.
L’armée israélienne a, par ailleurs, rapporté mardi matin avoir retrouvé «environ 1.500 corps» de combattants du Hamas en Israël. Un décompte qu’elle a entamé depuis l’attaque lancée samedi par le mouvement palestinien à partir de la bande de Gaza.
Lire aussi : Déluge d’Al-Aqsa, la guerre sera longue
Une guerre qui ne fait que commencer
Hier soir, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a promis que «chaque lieu à partir duquel[le Hamas] opère deviendra une ruine». Et de menacer que «l’attaque massive» en cours dans la bande de Gaza sera «d’une intensité qui n’a jamais eu lieu». La riposte, organisée sous l’opération «Épées de fer», consiste en des contre-attaques terrestres à plusieurs endroits entourant la bande de Gaza. Les forces de défense israéliennes (IDF) affirment par ailleurs avoir bombardé des structures militaires, des banques ainsi que des mosquées abritant des militants du Hamas.
Lire aussi : Proche-Orient, qui a terre ne vit sans guerre
Mais des séquences vidéo, partagées sur les réseaux sociaux, attestent de bâtisses civiles prises pour cibles. Chose que nie Israël. «Des gens pourraient vous dire que nous visons des civils, mais c’est une aberration. Nous frappons des cibles militaires appartenant au Hamas. Nous n’avons aucun intérêt à tuer des civils à Gaza». C’est ce qu’a précisé le porte-parole de Tsahal concernant les bombardements de l’armée de la bande de Gaza.
Quelle est la différence entre ces vidéos postées par le Premier ministre d’un pays qui se dit démocratique, se délectant du bombardement de quartiers palestiniens, et les vidéos de propagande des brigades de Hamas? Sombre époque ! https://t.co/fmuj2HiQgY
— Abdellah Tourabi (@Atourabi) October 10, 2023
Une mobilisation armée d’envergure
L’armée israélienne a annoncé avoir mobilisé plus 300.000 réservistes. Plusieurs milliers d’armes à feu vont être distribuées à des équipes de volontaires dans les localités frontalières et les villes mixtes judéo-arabes. Une décision que le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a révélé sur les réseaux sociaux. Quatre mille fusils d’assaut de fabrication israélienne seront distribués dans un premier temps et au moins 6.000 autres suivront. Il ajoute que les volontaires seront également équipés de casques et de gilets pare-balles.
Parmi les actions militaires prioritaires, le premier ministre israélien a notamment cité «l’élargissement du déploiement dans le nord de Gaza». Il a aussi évoqué la reprise de contrôle des villages où certains «miliciens» du Hamas sont toujours présents. Reconnaissant que «des jours difficiles (…) attendent» le pays, Nétanyahou a tout de même promis une victoire totale. «À la fin de cette bataille, tous nos ennemis sauront qu’il était une erreur fatale de s’en prendre à Israël», a-t-il martelé.
De son côté, le Hamas, qui détiendrait plus d’une centaine de personnes en otages, selon le gouvernement israélien, a menacé de les exécuter en représailles. «Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils», a menacé le mouvement.
Gaza assiégée
Lundi soir, le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a révélé la mise en place d’un «siège complet» de la bande de Gaza. «Pas d’électricité, pas de nourriture, pas de gaz. Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence», a-t-il déclaré.
Une situation qui est «interdite» par le droit international humanitaire, a rappelé l’Organisation des Nations unies (ONU) ce mardi. «Imposer des sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdit par le droit international humanitaire». Une condamnation que le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a souligné dans un communiqué. Il a prévenu que «toute restriction à la circulation des personnes et des biens visant à mettre en œuvre un siège doit être justifiée par des nécessités militaires». «Sinon elle peut constituer une punition collective», a-t-il avancé.
"L'opération du #Hamas aussi horrible soit-elle ne doit pas être déconnectée de l’histoire" depuis 1948. "Il y a une négation de l’existence des Palestiniens (…) Il va falloir que les politiques israéliens les remettent à la table des négociations". @alevallois75 et @a_bellanger pic.twitter.com/tZjqnxwe8v
— C dans l'air (@Cdanslair) October 9, 2023
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, a, pour sa part, déclaré au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qu’il travaillait à empêcher «une expansion» du conflit. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, elle, demandé l’ouverture d’un couloir humanitaire. Ce dernier permettra d’«acheminer les fournitures médicales essentielles aux populations». Un porte-parole de l’organisation a indiqué aussi que l’OMS était en pourparlers avec différentes parties à ce sujet.
Et ce mardi matin, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a annoncé sur X (anciennement Twitter) avoir invité les ministres des Affaires étrangères, le Palestinien Riyad Al-Maliki, et l’Israélien Eli Cohen, à participer à une réunion d’urgence avec leurs homologues européens, cet après-midi même.
I have invited Israeli Foreign Minister @elicoh1 to join the meeting of EU Foreign Ministers I am convening this afternoon.
I have also invited Foreign Minister Malki @pmofa to address the meeting and present the views of the Palestinian Authority.— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) October 10, 2023
Une prison à ciel ouvert
Après avoir confirmé la suspension des aides, l’exécutif européen a fait machine arrière. Plusieurs États membres ont exprimé leur désaccord avec l’initiative initiale de la Commission européenne. Il s’agit, entre autres, de l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et le Luxembourg. Ces pays ont même mis en garde contre l’interruption de l’aide au détriment des civils palestiniens.
«La suspension des paiements — punissant tout le peuple palestinien — aurait nui aux intérêts de l’UE dans la région et n’aurait fait qu’enhardir les terroristes», a ajouté le chef de la diplomatie européenne. L’instance prévoit cependant un passage en revue de sa politique pour s’assurer que les crédits ne financent pas les activités du Hamas.
Gaza : ruines et vies brisées
Monde - Une frappe aérienne nocturne menée par l’armée israélienne a ravagé un immeuble résidentiel dans le nord de Gaza faisant 26 morts.
Ilyasse Rhamir - 17 novembre 2024Inondations : Pédro Sanchez remercie le Maroc pour son soutien
Monde - Le président du gouvernement espagnol, Pédro Sanchez a témoigné sa gratitude au Royaume du Maroc pour son soutien
Mbaye Gueye - 15 novembre 2024Bluesky : l’alternative à X séduit un million de nouveaux utilisateurs en 24 heures
Monde - Le réseau social américain Bluesky a annoncé avoir attiré un million de nouveaux utilisateurs en seulement 24 heures.
Farah Nadifi - 15 novembre 2024L’administration Trump annonce de nouvelles nominations
Monde - Le président-élu des États-Unis, Donald Trump, a annoncé cette semaine plusieurs nominations importantes pour son futur gouvernement.
Farah Nadifi - 15 novembre 2024Donald Trump nomme un promoteur immobilier au poste d’émissaire spécial pour le Moyen-Orient
Monde - Steven Witkoff a été nommé au poste d’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient par le président Donald Trump.
Mbaye Gueye - 14 novembre 2024Concurrence : l’UE inflige une amende de 798 millions d’euros à Meta
Monde - La Commission européenne a annoncé ce jeudi avoir infligé à Meta (anciennement Facebook) une amende de 798 millions d'euros.
Farah Nadifi - 14 novembre 2024Migration record : un essor économique, des défis sociaux
Monde - Les flux migratoires vers les pays de l’OCDE ont atteint un niveau record en 2023 avec 6,5 millions de nouveaux immigrants.
Ilyasse Rhamir - 14 novembre 2024La sphère Trump : entre polémiques et surprises à Washington
Monde - Après sa réélection à la présidence, Donald Trump dévoile une équipe de choix pour son second mandat.
Farah Nadifi - 14 novembre 2024Kiev «attend le feu vert» pour sa candidature à l’UE
Monde - Près de quatre mois après l’invasion de son territoire par l’armée russe, Kiev «attend le feu vert» des Vingt-Sept, réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, pour valider son statut de candidat à l’Union européenne.
Atika Ratim - 23 juin 2022CPI : la France évoque l’«immunité» de Netanyahu malgré le mandat d’arrêt
Monde - Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, bénéficie d’une « immunité » qui devra être prise en compte.
Farah Nadifi - 27 novembre 2024Briefing virtuel : Washington a fait le point sur la Syrie
Monde - Le vendredi 20 décembre, le Département d’État américain a organisé un briefing de presse virtuel consacré à la situation en Syrie.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Entre la France et le Brésil, un clash au sommet de Paris
Monde - Paris a accueilli des chefs d'État et de gouvernement pour un sommet consacré au financement de la lutte contre la pauvreté.
Atika Ratim - 27 juin 2023Sauver la Terre : le message des Kogis de Colombie
Atika Ratim - 6 juillet 2023Le pass sanitaire européen en vigueur le 1er juillet
J.R.Y - 21 mai 2021Comment les États-Unis ont cessé d’être le «gendarme du monde» au Proche-Orient ?
Monde - Pendant la guerre froide, on parlait d’un monde bipolaire, divisé entre le bloc américain et le bloc soviétique. Puis le monde est devenu unipolaire avec .
Rédaction LeBrief - 19 mars 2024