Pèlerins marocains. © DR
Chaque année, 34.000 fidèles dépendent d’une loterie annonçant la liste de chanceux qui parviendront à sillonner la terre sainte de l’Hajj. D’autres, non sélectionnés, cherchent les moyens les plus saugrenus pour parvenir à leur objectif religieux. Voilà une belle antithèse.
S’il y a des lois en place, tous ne désirent pas les respecter. A commencer par l’affaire des visas.
Une affaire de visas
«Certaines agences conseillent à leur clientèle de contourner les lois officielles en exploitant d’autres types de visas que le visa de l’ Hajj», explique Hicham Azeroual, directeur d’agence de voyages, à LeBrief. «Les voyageurs profitent des facilités d’obtention des visas en Arabie Saoudite et préfèrent demander un visa touristique ou d’affaire et de se rendre sur place, un, voire deux mois à l’avance et de rester là-bas», poursuit-il. Toutefois, s’ils se font prendre, ils sont tout bonnement refoulés. Et tout cela, n’aura servi à rien.
Officiellement, les agences ne sont nullement responsables de l’obtention de ce type de visas. Si un client veut un visa touristique, elles peuvent l’aider à en obtenir un. La responsabilité revient au pays d’accueil d’appliquer une réglementation stricte en termes d’entrées et de sorties du territoire. Le site Visa Saudi précise justement les détails d’obtention de tout type de visas.
Un pack frauduleux
Outre le contournement de la loi, certaines agences s’amusent à mentir à leur clientèle en leur promettant monts et merveilles. Hôtels de luxe, déplacements entièrement pris en charge, restauration sur place… Les Marocains déchantent rapidement une fois sur place, réalisant que les conditions de voyage promises sont loin d’être respectées. Cela s’appelle un détournement de fonds et le Maroc limite ce type de problèmes en mettant en place un paiement direct en espèce auprès du réseau d’Al Barid Bank dans un temps imparti.
Lire aussi : Hajj 1445 : la date de la deuxième phase du règlement des frais fixée
Cette année une augmentation effective des prix a été constatée par la Commission royale chargée du pèlerinage. Selon cette commission «ce qui a été confirmé jusqu’ici est l’augmentation de certains frais de pèlerinage cette année, englobant le billet d’avion et certains services et taxes dans les Lieux Saints. Le total de ces augmentations s’élève à près de 3.200 DH sans tenir compte de la différence des tarifs des services de base».
Les surcoûts enregistrés dépendent notamment de la hausse des prix de l’aérien, de l’hébergement, ainsi que des taxes imposées par l’Arabie Saoudite à hauteur de 15% de TVA et 7% de taxe locale.
«Certains escrocs sévissent dans les petits patelins et profitent de l’ignorance des gens. Proposer un voyage à la Mecque pour le Hajj au prix de 25.000 ou 30.000 dirhams, cela n’existe pas. Malheureusement, des personnes non-tirés au sort qui rêvent de faire le 5e pilier de l’Islam tombent dans le piège», prévient le directeur d’agence.
Les autorités religieuses ont fixé le coût du Hajj à 66.865 dirhams pour cette saison. Les inscriptions ont été ouvertes pour la saison 1446 entre le 5 et le 15 février. Il est donc important de rappeler qu’il s’agit là de la seule méthode légale pour accomplir ce rite religieux.
Les agences de voyage surveillées de près
«Il faut que les Marocains sachent que toutes les agences ne sont pas habilitées à octroyer des visas pour le pèlerinage, il y a une liste stricte à laquelle ils peuvent avoir accès», détaille Hicham Azeroual.
En effet, une liste est actualisée chaque année par le ministère du Tourisme, de l’Artisanat, de l’Économie sociale et solidaire. Ces agences de voyage sont labellisées et autorisées à commercialiser le pack Hajj 1445 H. Elles sont présentes dans chaque ville du royaume et la liste est encore disponible sur le portail de la tutelle.
Des sanctions sont envisagées afin de dissuader les pratiques illégales qui peuvent porter atteinte à la réputation du secteur. Les agences de voyages ont d’ailleurs reçu des avertissements des autorités, les enjoignant de «ne pas participer à toute tentative d’émission de visas en dehors des lois nationales et des mesures officielles, en coordination avec le pays d’accueil».
Il est donc important de rappeler à chaque voyageur qu’il faut, tout d’abord, respecter les dates d’inscription, les délais de paiement auprès d’Al Barid Bank et non ailleurs, de s’assurer que l’agence auprès de laquelle il prend conseille est habilitée à le faire par le ministère de tutelle et de ne donner de frais à personne d’autre. En dehors de ces acteurs du secteur, nul n’est habilité à octroyer un visa pour l’Hajj.
MRE, qui ne veut pas de vous ?
DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité
Société - Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des inégalités éducatives importantes.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques
Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Alerte météo : chutes de neige samedi et dimanche
Société - Des chutes de neige sur les hauteurs dépassant les 1.800 m, sont prévues dans certaines provinces du Royaume.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Quel est le vrai taux de chômage au Maroc ?
Société - Un jeune Marocain sur deux, âgé de 15 à 24 ans, vivant en milieu urbain, est au chômage selon BAM. Le HCP révèle un taux de 13,6 % et 21,3 % d’après le RGPH.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Latifa Akharbach défend le droit universel à l’éducation numérique
Société - Latifa Akharbach, présidente de la HACA, a souligné que l’éducation à l’information et au numérique doit être considérée comme un droit universel.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Radars fixes : 270 millions gaspillés, une enquête en cours
Société - La BNPJ enquête sur les anomalies relevées par la Cour des comptes concernant le marché public de radars fixes.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Migration : un nouvel axe Maroc-UE en construction
Société - Le Maroc et l’Union européenne (UE) s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur collaboration stratégique sur le dossier migratoire.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Les funérailles de Chama Zaz
Khansaa Bahra - 1 octobre 2020Héritage, la succession qui déchire
Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.
Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024Notes de route du Sahara
Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.
Rédaction LeBrief - 4 avril 2024L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?
Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.
Hajar Toufik - 18 mai 2023Busway de Casablanca : c’est parti !
Rédaction LeBrief - 1 mars 2024Nouvelles du Maroc
Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.
Rédaction LeBrief - 1 avril 2024Le racisme expliqué à ma fille
Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.
Rédaction LeBrief - 22 mars 2024Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?
Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.
Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024