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Guerre en Ukraine : à Davos, Zelensky promet de récupérer la Crimée

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Le président Zelensky en visioconférence au Forum économique mondial (WEF) de Davos, le 18 janvier 2023. © Gian Ehrenzeller / Keystone

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé ce jeudi 19 janvier qu’il entendait reprendre la Crimée, annexée par la Russie en 2014, appelant ses partenaires occidentaux à lui livrer davantage d’armes.

«Notre objectif est de libérer l’ensemble de nos territoires», a assuré le dirigeant qui s’exprimait par visioconférence à l’occasion d’un petit déjeuner en marge du Forum de Davos. «La Crimée est notre terre, notre territoire, notre mer et nos montagnes. Donnez-nous vos armes et nous récupérerons nos terres», a-t-il argué.

Lire aussi : Kiev célèbre, sous les bombes, le Jour national de l’indépendance, Zelensky s’engage à restaurer la souveraineté ukrainienne en Crimée

Cette intervention de Volodymyr Zelensky, la deuxième à Davos, survient au lendemain du crash d’un hélicoptère près de Kiev qui a coûté la vie au ministre ukrainien de l’Intérieur et à 13 autres personnes. En leur hommage, Volodymyr Zelensky, a fait respecter, en direct depuis Kiev et avant son discours, une minute de silence aux participants du Forum de Davos.

Lire aussi : À Davos, le monde plaide pour la coopération et le Maroc attendu

Ci-après et en intégralité, l’allocution du président ukrainien Volodymyr Zelensky devant les participants du Forum économique mondial réunis à Davos.

Washington prêt à aider l’Ukraine à récupérer la Crimée ?

Les États-Unis ont longtemps redouté que des attaques ukrainiennes sur cette péninsule annexée par la Russie ne provoquent une escalade. La position américaine commencerait néanmoins à évoluer, selon des sources du New York Times.

Même s’ils ont toujours maintenu que la Crimée faisait partie de l’Ukraine, les États-Unis ont en effet adopté depuis le début de la guerre «une ligne inflexible, refusant de fournir à Kiev les armes nécessaires pour cibler la péninsule, que la Russie utilise comme base de lancement pour des frappes dévastatrices», affirme The New York Times. «À présent, cette position semble s’infléchir.»

Un lent, mais impressionnant glissement politique a donc été effectué, les États-Unis passant d’une aide discrète et timide (mais indispensable et vitale), dans les premiers jours de l’invasion, à la fourniture tous azimuts de matériels de plus en plus puissants.

Washington réfléchit donc à la meilleure manière de franchir l’un des derniers Rubicon, en aidant désormais Kiev à attaquer des cibles en Crimée, ce qu’elle a jusqu’ici fait par ses propre moyens avec des résultats parfois spectaculaires, comme lors de l’attaque du pont de Kertch début octobre, lien logistique majeur reliant directement la péninsule à la Russie.

Lire aussi : Kiev menace de démanteler un pont reliant la Crimée à la Russie continentale

Car la Crimée n’est pas qu’une partie du territoire ukrainien : elle est devenue dans les faits, comme l’explique Ben Hodges, l’une des bases arrière les plus importantes des opérations russes dans toute l’Ukraine, au sud notamment. Y porter des attaques efficaces, destructrices et de plus en plus lointaines serait un moyen de fortement perturber la marche militaire de Moscou.

«Nous avons posé des limites à l’Ukraine, à savoir que cette guerre serait menée sur le sol ukrainien et non sur le sol russe», précise à ce propos Philip Breedlove, général quatre-étoiles qui fut à la tête du commandement des forces des États-Unis en Europe et du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe de l’OTAN lors de la prise de la Crimée par la Russie en 2014. «Offrir à la Russie un sanctuaire depuis lequel elle peut se battre, sans peur des représailles, est absolument absurde. Cela ne fait aucun sens sur le plan militaire.»

Selon les responsables, les craintes que la Russie ne riposte en utilisant des armes nucléaires tactiques ont été apaisées, ce qui signifie que le risque d’aider les opérations ukrainiennes en Crimée pourrait en valoir la peine.

Alors que Moscou semble se préparer à de vastes offensives et à une guerre longue, l’idée américaine serait de fragiliser l’action russe de mettre de nouveau Moscou dos au mur, et de placer Kiev en position de force lorsque d’éventuelles négociations débuteront entre les deux pays.

Le Kremlin promet une escalade

La Russie a averti jeudi que la livraison à l’Ukraine par les Occidentaux d’armes longue portée, capables de frapper le territoire russe en profondeur, entraînerait une aggravation dangereuse du conflit entre Moscou et Kiev.

«C’est potentiellement très dangereux, cela signifierait que le conflit atteindrait un nouveau palier qui ne promettrait rien de bon pour la sécurité européenne», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Dmitri Peskov rebondissait sur des propos tenus par l’ambassadeur russe aux États-Unis, Anatoli Antonov, qui assurait que Moscou «détruirait» toute arme livrée par Washington ou l’OTAN à l’Ukraine.

Ces déclarations interviennent alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par ailleurs critiqué jeudi à Davos les hésitations de Berlin à livrer des chars lourds, à la veille d’une réunion cruciale du groupe de contact pour l’Ukraine à Ramstein, en Allemagne, pour coordonner la poursuite de l’aide à Kiev.

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