Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, «le cauchemar à Gaza est plus qu’une crise humanitaire. C’est une crise de l’humanité», avant de poursuivre : «Gaza est en train de devenir un cimetière pour les enfants. […] La voie à suivre est claire. Un cessez-le-feu humanitaire. Maintenant».
Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), qui a rejeté quatre projets de résolution, échouant à s’exprimer d’une seule voix, s’est à nouveau réuni lundi, sans résultat. Selon des sources diplomatiques, les membres du conseil sont notamment divisés sur la façon d’appeler à une interruption de la guerre, entre «cessez-le-feu humanitaire», «trêve» ou «pause».
Lire aussi : Au Proche-Orient, la vérité meurt dans l’obscurité de la guerre
En un mois, la guerre a fait 10.328 morts du côté de Gaza, selon le ministère gazaoui de la santé, dont 4.237 enfants et 2.741 femmes. Les bombardements israéliens ont par ailleurs fait, à date, 26.000 blessés. Un bilan remis en cause par nombreux analystes, car selon eux, ces informations n’ont pu être vérifiées de manière indépendante. Le Pentagone fait, lui, état de milliers de civils blessés ou tués à Gaza.
Sur le terrain
«Cela a été un mois complet de carnage, de souffrances incessantes, d’effusions de sang, de destruction, d’indignation et de désespoir», a déploré Volker Türk, haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies qui a entamé ce mardi une visite de cinq jours au Proche-Orient. «Les violations des droits humains sont à l’origine de cette escalade et les droits humains jouent un rôle central dans la recherche d’un moyen de sortir de ce tourbillon de douleur»., a-t-il ajouté
Avec environ 30.000 tonnes d’explosifs lâchés sur la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont mis hors service la moitié des hôpitaux (16 des 35) et 62% des centres de soins de santé primaires (51 des 72). La situation reste très désastreuse, très compliquée. Les hôpitaux manquent de carburant, d’équipement et de fournitures et sont attaqués. Aucun des 569 camions humanitaires qui ont atteint l’enclave assiégée jusqu’à présent ne transportait de carburant, a noté le porte-parole d’OCHA, Jens Laerke.
Par ailleurs, 50% des logements ont été endommagés dans les raids depuis le 7 octobre dernier ; 10 pour cent sont devenus inhabitables. Un tiers des écoles sont endommagées et environ 9% sont hors service. 14% des mosquées du territoire ont été endommagées et 5% complètement détruites.
Lire aussi : «David face à Goliath»
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a rejeté une nouvelle fois la possibilité d’un cessez-le-feu à Gaza tant que le Hamas retient des otages. Dans un entretien accordé à ABC News, il a en revanche ouvert la porte à des «pauses tactiques» pour permettre «aux marchandises, aux produits humanitaires d’entrer, ou à nos otages, aux otages individuels de partir». Les Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont déclaré ce lundi qu’elles étaient «prêtes à libérer» 12 captifs étrangers détenus parmi les 241 otages, mais que «la situation sur le terrain» a «empêché cela».
Pour la saisir la «psyché actuelle du pays [NDLR, d’Israël] est, sans la justifier, d’envisager sa riposte aux massacres perpétrés par le Hamas», un collectif a cartographié les attaques du 7 octobre.
Au delà des images, pour comprendre ce qui a frappé Israël au coeur le 7 octobre 2023, saisir la psyché actuelle du pays et – sans la justifier je précise- envisager sa riposte aux massacres perpétrés par le Hamas, voyez aussi ce travail, nécessaire ➡️https://t.co/Bg55s80rp7 1/13 pic.twitter.com/V136ZsOHlh
— 𝔾𝕦𝕚𝕝𝕝𝕒𝕦𝕞𝕖 𝔸𝕦𝕕𝕒 (@GuillaumeAuda) November 6, 2023
«Je souhaite très sincèrement qu’un tel travail soit réalisé un jour à Gaza. Il faudra mettre des noms et des visages sur les enfants, femmes, hommes et personnes âgées qui périssent injustement dans les bombardements israéliens. Les Palestiniens ne sont pas des statistiques», a appelé de ses vœux le journaliste Guillaume Auda.
À l’avenir
Le chef d’État a, de plus, estimé qu’Israël devrait prendre «pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité» dans le territoire palestinien après la guerre. Car «lorsque nous n’avons pas cette responsabilité en matière de sécurité, nous assistons à l’éruption de la terreur du Hamas», a-t-il justifié.
Nour Odeh, analyste politique et écrivain basée à Ramallah, estime que les commentaires de Netanyahu ne sont pas surprenants. «Si nous avions écouté attentivement ce que disaient les responsables du gouvernement israélien à partir du 7 octobre, notamment en hébreu, il aurait été évident qu’ils parlaient de bien plus que simplement exiger un prix pour Gaza ou le Hamas, d’ailleurs»., a-t-elle déclaré à Al Jazeera.
Lire aussi : Que restera-t-il de la Palestine ?
«Ils parlaient de réduire la taille de Gaza, pour en faire un terrain vague et une ville de tentes». Odeh a déclaré que ce qui se passait sur le terrain était «une traduction honnête de cela», plutôt que ce qui est dit dans le discours diplomatique ou dans les médias. «Je pense que les [responsables] Israéliens croient qu’ils peuvent maintenir le contrôle sur Gaza après cette guerre, comme ils l’ont fait en Cisjordanie par exemple où ils peuvent effectuer des raids à volonté, où ils peuvent entrer quand ils le souhaitent, arrêter et exécuter des militants. Et ainsi de suite», a-t-elle ajouté. «Mais cette vision repose sur la conclusion d’avance selon laquelle Israël peut réussir à désarmer complètement Gaza».
Yossi Beilin, ancien ministre israélien de la Justice et ancien négociateur des accords d’Oslo, estime toutefois qu’il est «bien prématuré» de dire quelle sera la présence militaire israélienne à Gaza après la guerre.
Temps de lecture : 6 minutes
Ankara approuve la candidature suédoise à l’OTAN : l’expansion militaire, une menace pour Moscou ?Le Parlement turc a ratifié mardi la candidature de la Suède à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Celle-ci avait déposé s… |
Les projets d’Israël pour Gaza entretiennent la flamme de résistance du HamasLe mouvement palestinien de résistance a publié vendredi un mémorandum, «Notre récit... Opération Déluge d’Al-Aqsa», où il explique ses moti… |
Islamabad vs Téhéran : un ancien conflit qui refait surface au Proche-OrientCette semaine, alors que la guerre dans la bande de Gaza est à son 105ᵉ jour et que les attaques des rebelles houthis du Yémen contre des na… |
Les armées du monde sur le pied de guerreComprendre la puissance militaire est une question complexe. Pour analyser ce domaine, Global Firepower, la principale autorité en matière d… |
À Davos, le gotha politique et économique mondial veut rebâtir la confianceLa réunion annuelle du Forum économique mondial a démarré, hier lundi 15 janvier à Davos pour cinq jours, dans un contexte de ralentissement… |
Gaza au 101e jour d’une guerre qui débordeAu 101ᵉ jour, la guerre sévit encore dans la bande de Gaza. Les attaques israéliennes se sont poursuivies pendant la nuit, tuant 132 civils … |
Proche-Orient : Houthis contre Américains, Israël en audience pour «intention génocidaire»Les États-Unis et une poignée de leurs alliés ont mené jeudi des frappes militaires contre plus d’une douzaine de cibles au Yémen contrôlées… |
Remaniement en France : le choix de la jeunesse, aubaine ou menace pour le Royaume ?«Alors qu’il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j’ai été passionnée par cette mission, guidée … |