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Guerre au Proche-Orient : commémoration du premier mois sans «trêve» en vue

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Le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, a réitéré que la situation à Gaza est une crise humanitaire, dont les victimes sont en majorité des enfants et femmes. Jusqu’à présent, le Conseil de sécurité l’ONU n’a pas réussi à atteindre un consensus pour arrêter le génocide des Gazaouis. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, continue de son côté à rejeter l’idée même d’un cessez-le-feu. Mais où est la communauté internationale entre-temps ?

Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, «le cauchemar à Gaza est plus qu’une crise humanitaire. C’est une crise de l’humanité», avant de poursuivre : «Gaza est en train de devenir un cimetière pour les enfants. […] La voie à suivre est claire. Un cessez-le-feu humanitaire. Maintenant».

Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), qui a rejeté quatre projets de résolution, échouant à s’exprimer d’une seule voix, s’est à nouveau réuni lundi, sans résultat. Selon des sources diplomatiques, les membres du conseil sont notamment divisés sur la façon d’appeler à une interruption de la guerre, entre «cessez-le-feu humanitaire», «trêve» ou «pause».

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En un mois, la guerre a fait 10.328 morts du côté de Gaza, selon le ministère gazaoui de la santé, dont 4.237 enfants et 2.741 femmes. Les bombardements israéliens ont par ailleurs fait, à date, 26.000 blessés. Un bilan remis en cause par nombreux analystes, car selon eux, ces informations n’ont pu être vérifiées de manière indépendante. Le Pentagone fait, lui, état de milliers de civils blessés ou tués à Gaza.

Sur le terrain

«Cela a été un mois complet de carnage, de souffrances incessantes, d’effusions de sang, de destruction, d’indignation et de désespoir», a déploré Volker Türk, haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies qui a entamé ce mardi une visite de cinq jours au Proche-Orient. «Les violations des droits humains sont à l’origine de cette escalade et les droits humains jouent un rôle central dans la recherche d’un moyen de sortir de ce tourbillon de douleur»., a-t-il ajouté

Avec environ 30.000 tonnes d’explosifs lâchés sur la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont mis hors service la moitié des hôpitaux (16 des 35) et 62% des centres de soins de santé primaires (51 des 72). La situation reste très désastreuse, très compliquée. Les hôpitaux manquent de carburant, d’équipement et de fournitures et sont attaqués. Aucun des 569 camions humanitaires qui ont atteint l’enclave assiégée jusqu’à présent ne transportait de carburant, a noté le porte-parole d’OCHA, Jens Laerke.

Par ailleurs, 50% des logements ont été endommagés dans les raids depuis le 7 octobre dernier ; 10 pour cent sont devenus inhabitables. Un tiers des écoles sont endommagées et environ 9% sont hors service. 14% des mosquées du territoire ont été endommagées et 5% complètement détruites.

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Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a rejeté une nouvelle fois la possibilité d’un cessez-le-feu à Gaza tant que le Hamas retient des otages. Dans un entretien accordé à ABC News, il a en revanche ouvert la porte à des «pauses tactiques» pour permettre «aux marchandises, aux produits humanitaires d’entrer, ou à nos otages, aux otages individuels de partir». Les Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont déclaré ce lundi qu’elles étaient «prêtes à libérer» 12 captifs étrangers détenus parmi les 241 otages, mais que «la situation sur le terrain» a «empêché cela».

Pour la saisir la «psyché actuelle du pays [NDLR, d’Israël] est, sans la justifier, d’envisager sa riposte aux massacres perpétrés par le Hamas», un collectif a cartographié les attaques du 7 octobre.

«Je souhaite très sincèrement qu’un tel travail soit réalisé un jour à Gaza. Il faudra mettre des noms et des visages sur les enfants, femmes, hommes et personnes âgées qui périssent injustement dans les bombardements israéliens. Les Palestiniens ne sont pas des statistiques», a appelé de ses vœux le journaliste Guillaume Auda.

À l’avenir

Le chef d’État a, de plus, estimé qu’Israël devrait prendre «pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité» dans le territoire palestinien après la guerre. Car «lorsque nous n’avons pas cette responsabilité en matière de sécurité, nous assistons à l’éruption de la terreur du Hamas», a-t-il justifié.

Nour Odeh, analyste politique et écrivain basée à Ramallah, estime que les commentaires de Netanyahu ne sont pas surprenants. «Si nous avions écouté attentivement ce que disaient les responsables du gouvernement israélien à partir du 7 octobre, notamment en hébreu, il aurait été évident qu’ils parlaient de bien plus que simplement exiger un prix pour Gaza ou le Hamas, d’ailleurs»., a-t-elle déclaré à Al Jazeera.

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«Ils parlaient de réduire la taille de Gaza, pour en faire un terrain vague et une ville de tentes». Odeh a déclaré que ce qui se passait sur le terrain était «une traduction honnête de cela», plutôt que ce qui est dit dans le discours diplomatique ou dans les médias. «Je pense que les [responsables] Israéliens croient qu’ils peuvent maintenir le contrôle sur Gaza après cette guerre, comme ils l’ont fait en Cisjordanie par exemple où ils peuvent effectuer des raids à volonté, où ils peuvent entrer quand ils le souhaitent, arrêter et exécuter des militants. Et ainsi de suite», a-t-elle ajouté. «Mais cette vision repose sur la conclusion d’avance selon laquelle Israël peut réussir à désarmer complètement Gaza».

Yossi Beilin, ancien ministre israélien de la Justice et ancien négociateur des accords d’Oslo, estime toutefois qu’il est «bien prématuré» de dire quelle sera la présence militaire israélienne à Gaza après la guerre.

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