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Grèves suspendues : une stabilité prochaine pour le secteur éducatif ?

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Grève des enseignants © DR

Après des semaines de turbulences marquées par des grèves et des revendications syndicales, le secteur de l’éducation nationale semble enfin amorcer un virage vers un climat plus serein. Ces changements, résultant d’intenses négociations entre les syndicats et le gouvernement, pourraient signaler un début de résolution pour une crise qui a largement impacté le système éducatif.

Le secteur éducatif s’oriente vers une période d’apaisement après des semaines de grèves. Les discussions entre les syndicats et la commission ministérielle ont conduit à des avancées importantes, notamment la création d’un poste d’inspecteur et une hausse de salaire. Les négociations, marquées par l’optimisme, visent à améliorer les conditions de travail et à résoudre les conflits persistants, impactant les professionnels de l’éducation et les élèves.

Lire aussi : Crise des enseignants : la FNE se rallie au dialogue et appelle à la suspension des grèves

Vers une accalmie ? 

Après plusieurs semaines de tension, les établissements semblent enfin se diriger vers une période plus apaisée. Cette évolution résulte des déclarations récentes des cinq principaux syndicats engagés dans les discussions avec la commission ministérielle tripartite. Selon ces annonces, aucune grève n’est prévue cette semaine. Chose qui représente une interruption temporaire des mouvements de protestation qui persistaient depuis plus de deux mois et demi. 

De son côté, la Fédération nationale de l’éducation-orientation démocratique vient de rejoindre le dialogue. Elle a ainsi demandé à ses affiliés de suspendre toute action de protestation. Cette décision, prise en anticipation des résultats des pourparlers en cours, suggère un optimisme prudent quant à la possibilité d’un accord imminent. 

Lire aussi : Statut unifié : l’aube d’une nouvelle ère pour les enseignants

Progrès notables dans les négociations 

Les réunions entre les syndicats et la commission ministérielle ont duré tout le week-end dernier. Elles se sont principalement concentrées sur les détails du nouveau statut unifié des employés de l’éducation. Dans le cadre des négociations pour améliorer les conditions de travail dans le secteur de l’éducation, plusieurs avancées ont été réalisées. En effet, un accord a été trouvé pour la création d’un poste d’inspecteur de l’enseignement secondaire préparatoire. Une requête de longue date des enseignants de ce domaine. 

Les discussions ont également abouti à une hausse salariale de 1.500 DH pour les cadres communs. Par ailleurs, un changement dans la désignation des postes a été décidé. Il s’agit de l’adoption du titre d’inspecteur des services financiers en remplacement de celui d’inspecteur des affaires administratives et financières. C’était une proposition initialement rejetée par le syndicat. 

Concernant les enseignants de la «cellule 10», il a été décidé de leur accorder quatre années d’ancienneté pour avancer vers l’échelle 11. Cette mesure inclut aussi l’attribution d’années supplémentaires pour les promotions antérieures. En détail, trois ans pour les promotions de 1993 à 1995, deux ans pour la promotion de 1996, et un an pour celle de 1997. 

Le ministère de l’Éducation nationale devrait annoncer aujourd’hui sa décision sur d’autres sujets importants soulevés par le mouvement syndical. Il reviendra sur la promotion des intendances et des conseillers en planification et en orientation à un poste d’inspecteur. La tutelle tranchera aussi sur la question de la réintégration des administrateurs dans le nouveau cadre. 

Lire aussi : Crise des enseignants : persistance de la grève malgré les initiatives du gouvernement

Mesures progressives pour les professionnels de l’éducation 

En outre, l’accord comprend une hausse générale des salaires pour tous les employés du secteur. Cette hausse concerne les enseignants, les attachés pédagogiques comme les administrateurs éducatifs et les conseillers. S’ajoute à cela, une augmentation des indemnités spéciales pour les employés de haut rang (hors échelle). Celle-ci peut atteindre les 1.000 DH dès le rang 5. 

Une autre mesure notable est l’octroi d’une indemnité supplémentaire de 500 DH par mois pour les enseignants du secondaire qualifiant et les administrateurs de l’éducation. Les assistants administratifs et techniques intégrés dans le cadre des assistants pédagogiques profiteront aussi de cette indemnité. 

L’accord envisage de plus une hausse de 30% des rémunérations pour les heures supplémentaires. Et une période transitoire est prévue pour permettre aux conseillers en orientation et en planification éducatives, ainsi qu’aux intendances, de passer au corps d’inspection. 

Enfin, une ancienneté fictive de quatre ans sera accordée aux éducateurs de l’enseignement primaire et secondaire recrutés initialement à l’échelle 9 et exerçant au 1ᵉʳ janvier 2023. Il s’agit d’une promotion au premier grade (échelle 11) qui conserve en parallèle l’ancienneté acquise au-delà de 14 ans. De même, les administrateurs de l’éducation nationale et les conseillers des promotions 2022 et 2023, ayant suivi deux ans de formation, se verront attribuer une ancienneté fictive pour une promotion au grade exceptionnel. Le calcul de cette dernière sera basé sur leur ancienneté générale. 

Cependant, certains dossiers restent en suspens, notamment la reclassification des enseignants titulaires de doctorats. Le ministère de l’Éducation exprime une certaine réserve à ce sujet en raison des limitations budgétaires. Des ajustements sont aussi envisagés. On en cite l’augmentation du nombre de postes disponibles pour ces enseignants, avec des concours prévus pour janvier 2024. 

Lire aussi : Impasse éducative : conflit continu entre gouvernement et enseignants

Stratégies de rattrapage et anticipation d’une résolution 

Enfin, alors que les négociations entre le gouvernement et les principaux syndicats de l’enseignement se poursuivent pour mettre fin aux grèves, de nombreux élèves ressentent les conséquences de ce conflit qui dure depuis près de trois mois. Cette situation, qui pèse lourdement sur le moral des apprenants, a incité la tutelle à rechercher des solutions pour atténuer l’impact des grèves sur le secteur de l’éducation. 

Mohamed Zerouali, directeur des programmes d’études au ministère, a partagé que des mesures d’urgence sont en cours d’élaboration pour compenser les perturbations causées par les grèves. Le ministère reconnaît l’effet démoralisant de ces interruptions sur les apprenants et a lancé un programme national de soutien scolaire. Ce programme, soutenu par des partenaires tels que l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et le programme gouvernemental «Awrach», vise à prévenir le décrochage scolaire. 

De même, le ministère a relancé le support scolaire numérique à travers la plateforme nationale «TelmidTICE» et une application mobile associée. Ces outils, complétés par des plateformes interactives développées par les Académies régionales, offrent aux élèves la possibilité de maintenir un lien avec leurs établissements scolaires pendant cette période incertaine. 

Mohamed Zerouali a également souligné que le ministère s’efforce de répondre rapidement aux revendications des enseignants pour résoudre la crise. Avec l’anticipation d’une résolution imminente, le ministère prévoit d’organiser des cours de soutien supplémentaires. Il compte aussi réaménager le calendrier scolaire et modifier les modalités des contrôles continus. L’objectif est de rattraper le retard accumulé et de redynamiser le parcours éducatif des élèves. 

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