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C’était le 6 juin dernier. La cérémonie de signature officielle de la convention d’investissement stratégique pour la construction d’une usine de cellules de batterie dans le pays s’est déroulée à Rabat, sous la présidence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Lors de cet événement, nous apprenons qu’un premier investissement de 12,8 milliards de dirhams sera mobilisé pour une capacité initiale de 20 GWh, avant d’atteindre l’objectif final de 65 milliards de dirhams d’investissement pour 100 GWh. Les batteries produites seront des LFP (lithium, fer, phosphate), choisies pour leur coût compétitif, ce qui est crucial pour, notamment, rendre les véhicules électriques plus abordables.
Tout cela est bien beau, mais Rome ne s’étant pas faite en un jour, Le Brief apprend sur place, qu’il faudra attendre deux ans avant d’assister aux premiers résultats de cette usine révolutionnaire. Ce sera donc pour la deuxième moitié de 2026.
Retombées économiques
Cette nouvelle production vise essentiellement l’export, à hauteur de 85%. C’est 2 milliards de dollars par an, ce qui représente une plus-value intéressante pour le Maroc en termes de fiscalité. Mais pas que… En effet, tout nouveau projet apporte son lot d’avantages, de la construction, à la gestion, en passant par les emplois indirects.
Lire aussi : Lancement de la première Gigafactory de batteries électriques au Maroc
Le projet vise à créer 17.000 emplois directs, indirects et induits. Parmi eux, 2.300 à haute qualification. Des programmes de formation seront mis en place en collaboration avec l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) et Gotion High-Tech. Une aubaine pour un pays dont l’industrie automobile représente 220.000 emplois, essentiellement tournés vers la fabrication de moteurs thermiques (essence ou diesel). La transition de la production électrique s’opérera donc, notamment, par ce genre d’actions.
Le Maroc a séduit le nouvel investisseur, notamment grâce à sa proximité avec les marchés européen et américain, qui vont basculer vers l’électrique, à son investissement dans les énergies renouvelables, ainsi qu’à la stabilité du pays.
De surcroît, en termes d’employabilité et de consommation, la moyenne d’âge des Marocains, à savoir 29 ans, contre 40 en Europe, a poussé Gotion High-Tech à élire domicile au Royaume. Un deal gagnant-gagnant entre les deux partenaires, avec un plus pour le Maroc, qui se verra accueillir de nouveaux investissements, ainsi que d’un transfert de savoir-faire technologique de pointe.
Le saviez-vous ?
L’entreprise Gotion High-Tech, fondée en 2006 a pour principal actionnaire Volkswagen Group-China depuis 2021. Elle est cotée à la bourse de Shenzhen depuis 2015. Leader dans le domaine des batteries électriques, la société emploie près de 20.000 personnes à travers le monde, avec des implantations en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Classée 8ᵉ à l’échelle mondiale et 4ᵉ en Chine, elle a débuté la production de batteries pour bus électriques en 2009 et a reçu la certification « Usine verte » par le ministère chinois de l’Industrie en 2018.
En 2021, Gotion High-Tech a acquis une usine Bosch en Allemagne, marquant sa première implantation industrielle en Europe. En 2022, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 3,2 milliards de dollars, soit une augmentation de 122,59% par rapport à l’année précédente. Gotion High-Tech se concentre sur la recherche et le développement de technologies de batteries avancées, notamment LFP, NMC et semi-solide. Elle a également reçu plusieurs distinctions, y compris le prix du progrès technologique de la province d’Anhui.
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