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Goncourt 2024 : Kamel Daoud sacré pour son roman «Houris»

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Kamel Daoud lauréat du prix Goncourt 2024. DR

L’écrivain franco-algérien Kamel Daoud a remporté Prix Goncourt ce lundi, pour son roman «Houris», une œuvre qui plonge dans l’histoire de la guerre civile algérienne, entre 1992 et 2002, connue sous le nom de la «décennie noire». Ce prix marque une reconnaissance internationale pour un roman dont la publication est interdite en Algérie, où il traite de manière directe les horreurs de cette période sanglante.

Lors de la cérémonie de remise du prix au restaurant Drouant à Paris, Kamel Daoud a exprimé sa gratitude envers la France, un pays qu’il considère comme un refuge pour la liberté d’expression. «C’est un livre qui peut donner du sens aussi à ce qu’on vit dans ce pays-là. Mais il est né parce que je suis venu en France. Parce que c’est un pays qui me donne la liberté d’écrire», a-t-il déclaré, visiblement ému.

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Le roman «Houris» (chez Gallimard) explore le destin tragique d’Aube, une jeune femme qui est devenue muette après avoir été attaquée par un islamiste en 1999. Ce choix de narration, centré sur une femme, permet à Daoud de mettre en lumière les souffrances des femmes pendant cette période sombre de l’histoire algérienne, tout en évoquant les traumatismes d’une société dévastée par la violence politique. Le titre du roman fait référence aux «houris», ces jeunes filles promises au paradis dans la tradition islamique, une métaphore poignante de la violence et de l’injustice subies par de nombreuses victimes féminines.

«Houris» est un ouvrage qui aborde des thèmes universels tels que la mémoire, la souffrance et la quête de justice. Le jury du Goncourt, présidé par Philippe Claudel, a salué la manière dont Daoud parvient à allier «lyrisme et tragique» pour rendre hommage aux victimes de la guerre civile, tout en retraçant un chemin de mémoire complexe et profondément humain. «Ce roman donne voix aux souffrances liées à une période noire de l’Algérie, celle des femmes en particulier», a commenté Claudel. «Il montre combien la littérature, dans sa haute liberté d’auscultation du réel, trace, aux côtés du récit historique d’un peuple, un autre chemin de mémoire.»

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