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Gestion de l’eau : les nouvelles recommandations de l’IRES

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Le stress hydrique au Maroc se fait de plus en plus sentir. Le gaspillage et la surexploitation des ressources hydriques, ainsi que le déficit pluviométrique, pèsent lourdement sur les réserves d’eau. Ainsi, l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) a lancé une réflexion sur ce sujet. Il a présenté une série de recommandations visant la refonte de la gouvernance globale de l’eau. Précisions.

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Le Maroc a soif. La chute des taux de remplissage des grands barrages est alarmante. La sécheresse, la surexploitation des ressources hydriques et le gaspillage d’eau ont mis à mal plusieurs villes du Royaume. Celles-ci se sont même tournées vers des coupures d’eau pour rationaliser cette ressource vitale. En dépit des précipitations qu’ont connues plusieurs régions, la situation hydrique reste alarmante.

L’Institut royal des études stratégiques (IRES) a lancé une réflexion sur ce sujet. Intitulé « Quel avenir de l’eau au Maroc ? », ce document a pour objectif de contribuer au débat public autour de la gestion hydrique. Il présente une série d’orientations stratégiques visant la refonte de la gouvernance globale de l’eau.

«Le Maroc est passé au cours des deux dernières décennies d’une situation de “stress hydrique” à une situation de “rareté hydrique”. Selon les estimations actuelles, l’approvisionnement moyen par habitant et par an en eau douce n’excède pas, actuellement, 650 m³ par habitant et par an contre 1.000 m³ au début des années 2000. En 1960, ce chiffre atteignait 2.500 m³ par habitant et par an», indique l’IRES.

Lire aussi : La raréfaction de l’eau au Maroc s’accélère !

Contexte hydrique actuel

La situation hydrique au Maroc est préoccupante. Le pays subit fortement les effets négatifs du changement climatique. Ces derniers se traduisent par des périodes de sécheresse intenses et fréquentes, ainsi que par la baisse et l’irrégularité des précipitations. «Ces phénomènes ralentissent le renouvellement de l’eau disponible et aggravent la vulnérabilité hydrique du pays», selon l’IRES.

En outre, la consommation d’eau est en augmentation constante en raison des besoins croissants de l’agriculture. Selon l’étude de l’Institut, «sur les 16,28 milliards de m³ d’eau consommée, 89,26% sont destinés à l’irrigation et 10,74% à l’approvisionnement en eau domestique, touristique et industrielle».

Il convient de préciser que d’autres facteurs interviennent dans l’augmentation de la demande en eau, notamment la croissance démographique et l’évolution du mode de vie des populations. En outre, l’absence d’un système d’information performant pour la collecte des données, le suivi et l’évaluation de l’offre et de la demande en eau impacte la gestion de cette ressource.

Lire aussi : Climat : peut-on encore sauver la planète ?

Les recommandations de l’IRES

Afin de s’adapter aux défis posés par la rareté de l’eau, les experts de l’IRES ont élaboré une série de recommandations.

Une meilleure gouvernance

Sur le plan institutionnel, les experts de l’Institut recommandent la redynamisation des institutions stratégiques en lien avec l’eau. Il s’agit de réactiver le Conseil supérieur de l’eau et d’inciter le Conseil national de l’environnement à se mobiliser plus fortement. En outre, ils proposent une actualisation du cadre législatif et réglementaire en mettant en œuvre des mesures qui visent la préservation du capital hydrique.

L’IRES recommande aussi de limiter le nombre d’intervenants dans le secteur de l’eau à ceux ayant démontré leur utilité. Aussi, il suggère une révision de plusieurs volets législatifs relatifs à la gouvernance territoriale, à l’urbanisme et à la propriété foncière.

Rareté de l’eau et agriculture

L’IRES explique dans son document que la rareté hydrique est susceptible d’engendrer une augmentation des coûts de production dans le secteur agricole. Cela pourrait entraîner un risque important de baisse de la compétitivité économique globale du pays.

Ainsi, les experts suggèrent d’opérationnaliser les concepts, les outils et les mécanismes d’adaptation au changement climatique. Il est recommandé aussi de «donner la priorité au niveau de l’affectation des eaux irriguées aux cultures concourant à la souveraineté alimentaire et à celles vivrières et de promouvoir le développement des cultures pluviales». L’IRES souligne l’importance de concevoir un « plan national de l’agroforesterie » pour diversifier les cultures agricoles et assurer la sécurité alimentaire du pays, notamment dans les zones pluviales.

Les technologies au service de l’eau

L’Institut propose de faire du secteur de l’eau un domaine d’innovation technologique et industrielle. Parmi ses suggestions, la généralisation des technologies géospatiales pour la surveillance de l’évolution de l’eau disponible et le développement des systèmes d’information intelligents et automatisés de suivi et de gestion.

De plus, les experts en eau recommandent de procéder à la rationalisation de la consommation en eau en mettant en place des compteurs intelligents de l’eau chez les usagers.

Enfin, «l’eau doit être perçue par toutes les composantes de la société comme un « bien commun » précieux et vital pour la nation, sujette à des menaces de rareté, de dégradation et d’épuisement. La question de l’eau exige une responsabilité partagée par tous les citoyens», conclut le document.

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