Gérer les tensions entre l’Algérie et le Maroc

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Depuis 2021, l’Algérie et le Maroc traversent une crise diplomatique marquée par une rupture des relations entre les deux pays. Les tensions, exacerbées par des différends historiques et des intérêts stratégiques opposés, trouvent leurs principales racines dans la question du Sahara. Ce territoire, revendiqué par le Maroc comme partie intégrante de son territoire, est également soutenu par l’Algérie en faveur de l’indépendance via le front Polisario. Depuis la fin du cessez-le-feu en 2020, le conflit s’est intensifié, menaçant la stabilité régionale et compliquant le rôle de la mission de l’ONU au Sahara occidental.

La normalisation des relations entre le Maroc et Israël en 2020 a aggravé la méfiance algérienne, perçue comme une menace directe pour sa sécurité. À cela se sont ajoutées des accusations mutuelles de cyberespionnage et d’ingérence, conduisant Alger à rompre ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021. Cette rivalité s’est amplifiée par une course aux armements et une désinformation en ligne accrue, contribuant à un climat de méfiance généralisée.

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Malgré ces tensions, la retenue mutuelle des deux parties et la diplomatie américaine ont jusqu’ici permis d’éviter une confrontation armée directe. L’administration de Joe Biden a joué un rôle crucial dans la préservation de la mission onusienne au Sahara et dans la gestion des tensions frontalières. De leur côté, les gouvernements européens, bien que divisés, ont tenté de préserver un équilibre diplomatique entre Rabat et Alger, mais avec un succès mitigé, notamment suite à leur soutien à la position marocaine.

Pourtant, le statu quo demeure fragile. La montée de l’activisme au sein du Front Polisario, les effets déstabilisateurs de la désinformation et la persistance de la course à l’armement constituent des menaces réelles. La transition politique aux États-Unis pourrait également redéfinir les équilibres régionaux.

Face à ces défis, les acteurs internationaux doivent agir. Limiter les ventes d’armes, soutenir les négociations sous l’égide de l’ONU et renforcer la lutte contre la désinformation en ligne sont des mesures essentielles pour éviter une escalade. À terme, une reprise du dialogue entre l’Algérie et le Maroc est cruciale pour bâtir une relation fondée sur la coopération économique et sécuritaire, clé d’une paix durable en Afrique du Nord.