Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM) © DR
Les études concernant la réalisation du gazoduc Maroc-Nigéria avancent dans de «très bonnes conditions», a affirmé, vendredi 1er juillet à Bruxelles, la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), Amina Benkhadra. Elle est intervenue lors d’une table ronde sur ce projet, dans le cadre de la 33e session extraordinaire du Crans Montana Forum Africa.
«Ce mégaprojet, pour lequel un accord a été signé en mai 2017 pour conduire les études de faisabilité et les études d’ingénierie entre l’ONHYM et la NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation), avance de manière appropriée», a indiqué la responsable. Elle a également assuré que l’ONYHM et la NNPC travaillent en synergie totale.
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Étapes franchies par le projet depuis son lancement
Amina Benkhadra a mis l’accent sur les étapes franchies par le projet. Elle est ainsi revenue sur son lancement au cours de la visite officielle du roi Mohammed VI, en décembre 2016 à Abuja, et la signature de l’accord y afférent, le 10 juin 2018, lors d’un déplacement à Rabat du président nigérian, Muhammadu Buhari.
«L’étude de faisabilité a été achevée en 2018 et nous avons décidé de passer à l’étude FEED (Front-End Engineering design) principale en deux étapes : La pré-FEED et la main FEED. La Pré-FEED a été achevée en 2019 et elle a permis d’assurer les grands éléments de la rentabilité du projet. Depuis le mois de mai 2021, nous sommes sur l’étude d’ingénierie détaillée, qui permet de préparer tous les dossiers et tous les aspects techniques, mais aussi managériaux, financiers, légaux et commerciaux pour aller à la décision finale d’investissement», a-t-elle détaillé.
«L’étude suit son cours dans de très bonnes conditions et nous espérons être au rendez-vous de ce projet hautement stratégique et très important pour l’intégration économique et sociale de notre continent», a souligné la directrice générale de l’ONHYM.
En outre, elle a souligné l’importance de l’adhésion de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au projet. Celle-ci a donné son accord en 2020 pour qu’il y ait un seul projet de gazoduc sur la côte ouest-africaine.
Par ailleurs, la responsable a relevé que les problématiques environnementales sont partie intégrante de «notre démarche, ainsi que toutes les questions d’offre et de demande de chacun des pays et les aspects liés à la sécurité des installations».
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Les multiples avantages du gazoduc Maroc-Nigeria
S’agissant des avantages de ce gazoduc, Amina Benkhadra a expliqué que ce projet d’envergure continental va permettre d’accélérer l’électrification d’un certain nombre de pays de la côte ouest-africaine. Il favorisera aussi le développement industriel et agricole de la région. Cette dernière dispose de grandes richesses naturelles et pourrait être développée de manière plus rapide grâce à l’accès à une énergie à bas coût.
De plus, ce chantier permettra d’assurer une intégration régionale considérable du continent, tout en améliorant la vie de ses populations. Il contribuera également à la réduction du torchage de gaz et au développement de l’exportation du gaz vers l’Europe.
Notons que ce projet ambitionne d’être un catalyseur de développement de la côte ouest-africaine, avec seize pays concernés (treize pays atlantiques et trois pays enclavés). Aussi, il va impacter 340 millions de personnes dans la région, permettre de connecter 5.400 milliards de mètres cubes de gaz et intégrer les économies de pays avec un PIB cumulé de 670 billions de dollars, a précisé Benkhadra.
D’autre part, ce projet est d’autant plus stratégique dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine, qui a amplifié le besoin de l’Europe à diversifier ses approvisionnements en gaz, a fait la responsable. A cet égard, elle a noté que le gazoduc Maroc-Nigeria constitue une opportunité pour l’Europe.
Projet intégrateur, «ce méga projet est de nature à être soutenu par les institutions financières et les parties prenantes, multilatérales et bilatérales», a-t-elle conclu.
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Pour rappel, le forum de Crans Montana est une organisation internationale non gouvernementale suisse, à vocation mondiale, créée en 1986.
Ce forum a tenu, du 29 juin au 2 juillet à Bruxelles, sa 33e session extraordinaire autour de la thématique »le monde à l’heure de la souveraineté économique de l’Afrique ».
Il a invité à cette occasion des personnalités africaines pour échanger avec de hauts représentants des institutions européennes, d’organisations internationales, ainsi qu’avec des autorités officielles et milieux d’affaires du monde.
Il est à noter que cette session extraordinaire du forum a discuté de la construction d’un nouveau partenariat Afrique-Europe, des défis sécuritaires, du renforcement des systèmes de santé publique, du financement de l’investissement public et de la place de la femme africaine dans la lutte pour la sécurité alimentaire.
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