Les États-Unis ont mené samedi une première opération de largage, avec trois avions militaires qui ont parachuté 66 «colis» contenant plus de 38.000 repas. © AFP
Après cinq mois d’affrontements intenses entre le Hamas et Israël, la perspective d’une trêve dans la bande de Gaza à l’approche du Ramadan suscite l’attention. Des représentants du Hamas se sont rendus au Caire dimanche pour discuter d’une proposition de cessez-le-feu, mise en avant fin janvier par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis. Washington indique que cette proposition a rencontré une acceptation partielle de la part d’Israël. Selon un responsable du Hamas, un accord pourrait être envisagé rapidement si Israël répond favorablement aux exigences du mouvement, notamment le retour des déplacés palestiniens et l’augmentation de l’aide humanitaire. Cependant, Israël conditionne l’envoi de sa délégation à la réception d’une liste des otages encore en vie, laissant planer l’incertitude jusqu’au dernier moment, malgré l’urgence humanitaire palpable.
Vers une trêve temporaire
Les pourparlers de paix avaient repris à Paris la dernière semaine de février, aboutissant à l’élaboration d’un nouvel accord-cadre pour mettre fin aux hostilités entre Israël et le Hamas. L’Etat hébreu exigeait la libération de 130 otages détenus à Gaza. 31 d’entre eux auraient déjà perdu la vie. Le Hamas, considérablement affaibli, demandait pour sa part, un cessez-le-feu total et un retrait israélien de Gaza.
Lire aussi : Le Maroc condamne fermement les attaques contre des civils palestiniens à Gaza
L’accord, aujourd’hui sur la table des négociations, prévoit une trêve de six semaines et la libération de 42 otages israéliens vulnérables en échange de la libération de prisonniers palestiniens, avec des discussions ultérieures pour un cessez-le-feu permanent. Le président américain Joe Biden a fait part de son espoir de voir la trêve conclue avant le Ramadan, débutant le 11 ou 12 mars.
La détresse s’aggrave à Gaza
Au cours des derniers cinq mois, le conflit entre le Hamas et Israël a entraîné la mort de plus de 30.000 personnes dans la bande de Gaza, avec une majorité de victimes civiles, selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas. La région est également confrontée à une crise humanitaire grave, exacerbée par le blocus imposé par Israël, qui restreint sévèrement l’accès à l’information indépendante et l’acheminement des aides essentielles, notamment alimentaires. La situation est devenue si critique que des habitants ont été contraints de recourir à des mesures désespérées pour se nourrir, allant jusqu’à consommer du fourrage animal.
Lire aussi : A quelques jours du Ramadan, la famine guette Gaza
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a publiquement attribué la responsabilité de cette crise humanitaire à Israël, soulignant les efforts répétés de la France pour faciliter l’ouverture des points de passage frontaliers. La famine s’ajoute désormais à la liste des horreurs vécues par la population de Gaza. L’Agence de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a alerté sur le fait que près de 92% des habitants de Gaza sont menacés d’une famine imminente.
Les efforts d’aide confrontés à des obstacles
En réponse à cette crise, le président américain Joe Biden a autorisé le parachutage d’aide américaine sur Gaza. Une opération qui s’est déroulé avec le soutien des forces armées jordaniennes, qui, avec l’aide de la France, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, des Émirats arabes unis et de l’Égypte, ont tenté de pallier les besoins criants en vivres et médicaments par des largages aériens. Toutefois, ces efforts, bien que considérables, restent limités en portée et en efficacité. Ceci met en lumière les défis logistiques notables et l’insuffisance des réponses apportées face à l’ampleur de la crise humanitaire. Cette situation met également en évidence les limites de l’influence américaine sur Israël, devenu de jour en jour un sujet de controverse, y compris au sein du parti démocrate de Biden.
Lire aussi : Gaza : le monde s’indigne après la tragédie de jeudi
Parallèlement, la situation sur le terrain reste critique, comme en témoigne Hicham Abou Eïd, un résident de Gaza, qui relate l’insuffisance de l’aide reçue. La population locale, confrontée à une pénurie alimentaire, est désespérée face à l’ampleur de la crise. Parallèlement, en Israël, la pression monte autour du premier ministre Benjamin Netanyahu pour négocier la libération des otages détenus par le Hamas. Les manifestations qui se tiennent depuis quelques jours à Jérusalem reflètent l’urgence et le désir des familles et des proches d’accélérer le retour des otages.
L’ONU alarmée par la crise à Gaza
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a manifesté sa profonde inquiétude quant à la crise alimentaire à Gaza, appelant à une aide humanitaire massive et sans obstacle. Le blocus israélien, en place depuis 2007, limite sévèrement l’entrée des aides par voie terrestre, avec des convois autorisés essentiellement via le point de passage de Rafah depuis l’Égypte. La distribution de cette aide est rendue difficile par les hostilités, les bombardements, et les obstacles physiques, exacerbant la détresse des habitants.
Lire aussi : Le Maroc condamne fermement les attaques contre des civils palestiniens à Gaza
La situation a atteint un point critique lorsqu’une distribution d’aide à Gaza a dégénéré, entraînant la mort de 118 personnes et en blessant 760, selon le Hamas. Le groupe affirme que les forces israéliennes ont tiré sur la foule, tandis qu’Israël parle de tirs de défense face à une situation perçue comme menaçante. Des témoignages recueillis par l’ONU dans les hôpitaux locaux confirment un nombre élevé de blessures par balles. Face à ces événements tragiques, l’appel international pour une enquête approfondie et un cessez-le-feu immédiat se fait pressant.
Tensions régionales
Le Hamas, lui aussi, voudrait voir se conclure un accord de trêve qui ouvrirait la voie à l’acheminement quotidien de 400 à 500 camions chargés de vivres et de biens essentiels à la population de Gaza. Par ailleurs, cette pause dans les hostilités pourrait réduire les tensions dans la région, y compris au Liban, où la stabilité reste précaire. Le Hezbollah, exprimant son soutien aux Palestiniens depuis le début du conflit, pourrait suivre l’exemple du Hamas et cesser ses attaques contre Israël, annulant ainsi la menace d’une invasion du sud du Liban évoquée par le premier ministre israélien.
Lire aussi : Gaza : le seuil des 30.000 morts dépassé
De plus, une détente pourrait se profiler en mer Rouge, théâtre d’attaques contre des navires marchands par les rebelles houthis du Yémen, en signe de solidarité avec Gaza. Ce week-end, ils ont même réussi à couler un cargo pour la première fois. Cette trêve pourrait-elle mettre fin à l’escalade de violences orchestrée par Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui semblent repousser l’échéance d’une commission d’enquête sur leur rôle dans les événements du 7 octobre ? Netanyahu laisse entendre que malgré la trêve, une offensive sur Rafah, dans le sud de Gaza, où 1,5 million de palestiniens sont confinés, reste envisageable pour assurer une «victoire totale».
Moscou : le drapeau de l’opposition syrienne flotte sur l’ambassade
Monde - Le drapeau de l'opposition syrienne flotte désormais sur l’ambassade de Syrie à Moscou, un geste symbolique qui marque un tournant historique dans la crise syrienne.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024La Syrie après la chute de Bachar el-Assad : une ère d’incertitudes et de tensions
Monde - La chute historique de Bachar el-Assad, provoquée par une offensive rebelle menée par Abou Mohammed al-Joulani, ouvre un nouveau chapitre pour la Syrie. Entre ambitions politiques, rivalités géopolitiques et défis humanitaires, le pays se retrouve à un carrefour décisif.
Farah Nadifi - 9 décembre 2024Royaume-Uni-UE : relance des relations au cœur de la visite de Rachel Reeves à Bruxelles
Monde - La ministre des Finances, Rachel Reeves, entame ce lundi une visite à Bruxelles pour renforcer les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024Syrie : Bachar Al- Assad évincé du pouvoir par une coalition de rebelle
Monde - Une coalition de rebelles a annoncé la chute du régime de Bachar al-Assad, au pouvoir en Syrie depuis 24 ans.
Mbaye Gueye - 8 décembre 2024Syrie : les statues des Assad renversées dans un élan populaire historique
Monde - Des statues de de la famille Al-Assad sont déboulonnées et piétinées après l’annonce par une coalition de groupes rebelles de la fuite de Bachar al-Assad.
Mbaye Gueye - 8 décembre 2024L’Espagne dévoile sa stratégie pour l’Afrique 2025-2028
Monde - Le gouvernement espagnol a présenté son plan 2025-2028 pour l'Afrique, axé sur le renforcement des relations économiques et diplomatiques avec les pays africains.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Mercosur-UE : un accord historique après 25 ans de négociations
Monde - Après un quart de siècle de discussions, le Mercosur et l’UE ont signé ce vendredi un accord historique de libre-échange.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Donald Trump nomme David Perdue ambassadeur en Chine
Monde - Donald Trump a désigné l’ancien sénateur républicain David Perdue comme ambassadeur des États-Unis en Chine.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Ontario sous la neige : 16.000 foyers plongés dans le noir
Monde - Une puissante tempête de neige a frappé la province de l’Ontario, au Canada, laissant près de 16.000 foyers sans électricité lundi après-midi
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024Pas d’égalité des sexes avant 2030
Arnaud Blasquez - 4 juin 2019France : Emmanuel Macron promet la formation d’un nouveau gouvernement
Monde - Emmanuel Macron a promis de nommer un Premier ministre chargé de former un gouvernement « resserré » et « d’intérêt général » dans les prochains jours.
Mbaye Gueye - 5 décembre 2024Macron prend acte de la démission du gouvernement
Monde - Emmanuel Macron, a pris acte de la démission du gouvernement conduit par Michel Barnier qui assure désormais « le traitement des affaires courantes »
Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024Nabil El Halfawy, disparition d’une légende égyptienne
Monde - L’acteur Nabil El Halfawy, est décédé dimanche à l’âge de 77 ans, des suites d’une dégradation soudaine de son état de santé.
Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024UE : accord trouvé pour des visas Schengen numériques
Monde - Le Parlement et le Conseil de l’Union européenne se sont accordés la possibilité de demander un visa en ligne.
Manal Ben El Hantati - 14 juin 2023