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Le Conseil de sécurité des Nations Unies votera ce lundi une nouvelle résolution appelant à une «cessation urgente et durable des hostilités» à Gaza, alors que Washington montre une impatience croissante à l’égard de son principal allié Israël. Les espoirs d’un nouveau cessez-le-feu et de libérations d’otages ont été soulevés ce week-end au moment où l’armée israélienne a avoué avoir tué, vendredi, par erreur trois captifs israéliens à Gaza. Ces derniers étaient torse nu et l’un d’eux brandissait un drapeau blanc.
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Et le vote onusien intervient quelques jours après que les États-Unis ont bloqué une précédente résolution du Conseil de sécurité qui aurait appelé à un «cessez-le-feu humanitaire» dans le territoire palestinien meurtri. Le nouveau texte a été présenté par des pays arabes qui étaient sortis du vote de l’Assemblée générale, de mardi dernier, appuyé par un large soutien international.
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Une nouvelle trêve est-elle possible ?
À l’heure actuelle, les conditions seraient «bonnes» pour une nouvelle trêve. Reuters rapporte que deux sources de sécurité égyptiennes ont déclaré dimanche qu’Israël et le Hamas étaient tous deux ouverts à un nouveau cessez-le-feu et à la libération des otages, même si des désaccords subsistaient sur la manière dont ce cessez-le-feu serait mis en œuvre.
«Nous sommes ouverts à tout effort visant à mettre fin à l’agression israélienne», a déclaré un responsable du Hamas, Sami Abu Zuhri, interrogé sur la déclaration égyptienne. «C’est le terrain de toute discussion».
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Au micro d’Al Jazeera, l’analyste Youcef Bouandel s’est dit «optimiste» pour plusieurs raisons quant à une nouvelle trêve dans la guerre alors que la pression augmente sur Israël. «Premièrement, le meurtre des otages par les forces israéliennes elles-mêmes», a déclaré le professeur de relations internationales de l’Université du Qatar.
«Deuxièmement, les familles des otages ont fait pression sur Netanyahu et son gouvernement pour qu’ils fassent davantage», a déclaré Bouandel. L’incident a, en effet, déclenché la fureur et la condamnation parmi les familles des prisonniers restants, ravivant les appels au cabinet de guerre pour qu’il définisse un plan clair pour leur libération.
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Enfin, la troisième – et la plus importante – raison est qu’une libération des captifs est peu probable tant que les bombardements sur la bande de Gaza se poursuivent, notant que la libération de dizaines de captifs le mois dernier après des négociations multipartites a eu lieu pendant une trêve.
La famine comme arme de guerre
Dans un nouveau rapport, l’éminent groupe de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW), a accusé Israël d’affamer les civils de Gaza «comme méthode de guerre», une stratégie qui équivaut à un crime de guerre. Omar Shakir, directeur du groupe Israël et Palestine, a déclaré qu’il existe au moins cinq éléments de preuve démontrant qu’Israël affame délibérément la population de ce territoire densément peuplé.
«La première représente plus de deux mois de blocage de l’entrée de nourriture et d’eau. Deuxièmement, le blocage de l’entrée de la quasi-totalité de l’aide humanitaire à Gaza. Cela est documenté depuis plus de deux mois», a-t-il déclaré à Al Jazeera. «Ensuite, vous y ajoutez certaines des preuves supplémentaires que nous avons examinées. L’un d’entre eux est le rasage apparent des terres agricoles, de larges pourcentages de terres agricoles vertes étant devenues brunes et désolées».
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«Quatrièmement, le rapport examine la destruction intentionnelle d’objets nécessaires à la survie – je parle des moulins à blé, des hôpitaux, des installations d’eau et d’assainissement», a déclaré Shakir. «Puis, vous avez rassemblé le dernier élément qui est constitué des déclarations des responsables israéliens expliquant en termes clairs que leur stratégie ou leur politique consiste à affamer les civils comme outil de levier pour obtenir des résultats politiques, qu’il s’agisse de la libération d’otages, la destruction du Hamas. En mettant tout cela ensemble, a ajouté Shakir, il y a «la conclusion claire que le gouvernement israélien utilise la famine comme un outil, ce qui est un crime de guerre odieux», a-t-il déclaré.
Israel’s 2-month+ denial of food/water to Gaza’s population, its destruction of objects indispensable to survival—bakeries, grain mills, water facilities—& razing of agricultural land reflect policy to use of starvation as a weapon of war, an abhorrent war crime. New @hrw report. https://t.co/O0tjBLDZzx pic.twitter.com/u5syb2CTj3
— Omar Shakir (@OmarSShakir) December 18, 2023
De plus en plus de Palestiniens déplacés sont poussés vers la partie sud de la bande de Gaza, où il manque des articles de première nécessité pour survivre dans ces conditions difficiles. Jusqu’à présent, le nombre de camions autorisés à passer par le passage de Karem Abu Salem est de 24.
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Le Tsahal bloque délibérément l’approvisionnement en eau, en nourriture et en carburant, tout en privant la population civile des biens indispensables à sa survie. Selon le droit international, de telles privations constituent un crime de guerre, indique le rapport. L’intention criminelle ne nécessite pas l’aveu de l’agresseur, mais peut également être déduite de l’ensemble des circonstances de la campagne militaire, ajoute-t-il.
Le chef de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré à propos de la crise humanitaire à Gaza : «Je n’ai rien vu de cette ampleur». Philippe Lazzarini a poursuivi en déclarant dans une interview à Al Jazeera : «Tout est absolument inédit et stupéfiant».
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