Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Société / Gaz butane : comment les Marocains ont-ils réagi à l’augmentation des prix ?

Gaz butane : comment les Marocains ont-ils réagi à l’augmentation des prix ?

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Cela fait désormais trois mois que le prix du gaz butane a augmenté de 10 DH, un coût supplémentaire qui pèse lourdement sur les ménages marocains, habitués depuis des années à un tarif stable. Cette hausse a exacerbé les difficultés financières de nombreux foyers, déjà fragilisés par un contexte économique tendu.

Temps de lecture : 4 minutes

Depuis le 20 mai dernier, le prix des bonbonnes de gaz butane a été fixé à 50 DH, conséquence directe de la réforme du système de compensation des prix du gaz butane mise en œuvre par le gouvernement. Ce montant, bien que déjà perçu comme un fardeau pour de nombreux Marocains, est appelé à augmenter progressivement pour atteindre 70 DH d’ici à deux ans.

Cette hausse a suscité une onde de choc dans la population, d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte économique difficile, où le gaz butane reste une source d’énergie essentielle pour la cuisine et le chauffage. L’enquête menée par Sunergia et l’Économiste montre le mécontentement et l’inquiétude parmi les citoyens face à ces nouvelles contraintes financières.

Lire aussi : Décompensation du gaz butane : le gouvernement passe à l’action 

Le coût est insupportable pour la majorité des Marocains

Selon l’enquête, 62% des Marocains considèrent que le nouveau prix des bouteilles de gaz est devenu insupportable, avec 48% des sondés affirmant qu’il n’est «pas du tout supportable». Cette perception est particulièrement répandue parmi les habitants des zones rurales, où 71% des personnes interrogées expriment leur mécontentement face à cette augmentation. De plus, les catégories socio-professionnelles les plus défavorisées (CSP D et E) ressentent encore plus durement cette hausse, avec 90% des sondés estimant le prix insoutenable.

À l’inverse, une minorité de 28% des personnes interrogées trouve le prix encore supportable. Ce sentiment est plus fréquemment exprimé par les hommes, dont 35% estiment pouvoir supporter la hausse, ainsi que par les citadins, qui sont également 35% à partager cette opinion.

L’enquête révèle aussi que les membres des classes socio-professionnelles supérieures sont ceux qui semblent le mieux absorber l’augmentation, avec 46 % des CSP A et B et 35 % des CSP C jugeant le nouveau tarif supportable.

Des stratégies d’adaptation face à la hausse des prix

Face à cette hausse des prix, 40% des Marocains ont choisi de réduire leur consommation de bouteilles de gaz, cherchant ainsi à atténuer l’impact financier de l’augmentation des coûts. Ce comportement est particulièrement prononcé chez les jeunes de 18 à 24 ans, dont 46% ont décidé de diminuer leur consommation, ainsi que parmi les classes socio-professionnelles les plus modestes (CSP D et E), où 51% des sondés ont pris cette mesure.

En revanche, 56% des Marocains déclarent ne pas avoir modifié leurs habitudes, malgré la hausse des prix. Parmi ceux-ci, les personnes âgées de 25 à 34 ans et de 45 à 64 ans sont les moins enclines à changer leur comportement, avec 60% d’entre elles continuant à consommer la même quantité de gaz qu’auparavant. Enfin, les membres de la CSP C se montrent également réticents à ajuster leur consommation. 61% d’entre eux n’ont pas modifié leurs habitudes.

Lire aussi : SOMAS : inauguration d’une quatrième cavité de stockage de gaz butane

Les Marocains sont-ils au courant des autres augmentations ?

Interrogés sur leur connaissance des futures augmentations du prix des bouteilles de gaz, près de la moitié des Marocains (46%) ignorent qu’une nouvelle hausse est prévue dans les années à venir. Cette méconnaissance est particulièrement prononcée parmi les femmes, avec 54% d’entre elles n’étant pas informées, ainsi que chez les jeunes de 18 à 24 ans (57%), les séniors de 65 ans et plus (51%), et les habitants du centre du pays (51%).

En revanche, ceux qui sont au courant des éventuelles hausses futures sont principalement des hommes, avec 62% d’entre eux étant informés. Les personnes âgées de 35 à 64 ans se montrent également bien plus conscientes de ces prévisions, avec un taux de 64%.

Les résidents du sud et les membres des classes socio-professionnelles supérieures (CSP A et B) affichent également une meilleure connaissance des augmentations à venir, avec respectivement 63% et 59% de personnes informées.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Gaz butane

Enfants et numérique : entre rêves et dangers

Le numérique, omniprésent dans nos vies, représente à la fois une promesse et une menace pour les enfants. Il favorise la créativité, l’appr…
Gaz butane

Stress au travail au Maroc, un défi insurmontable ?

Le rapport 2024 de Gallup sur l’état du lieu de travail mondial met en lumière des tendances globales sur l’engagement des employés, leur sa…
Gaz butane

Le Maroc au cœur des routes migratoires

Le rapport 2024 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur les migrations internationales met en lumière de…
Gaz butane

Heures sup des enseignants dans les écoles privées : un sentiment de déjà vu

Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement préscolaire et des sports, a annoncé que les enseignants peuvent …
Gaz butane

Les avocats reprennent le chemin des tribunaux

L’Association des Barreaux des Avocats du Maroc, a décidé de suspendre la grève. Cette annonce intervient après deux réunions tenues le mini…
Gaz butane

Comment la population marocaine a-t-elle évolué de 1960 à 2024 ?

Le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2024 (RGPH 2024), publié par le Haut-Commissariat du plan (HCP), a permis…
Gaz butane

Santé : retour sur la grève des médecins internes et résidents

La Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) monte au créneau. Ils ont décidé de déclencher une grève les 7 et 8 novemb…
Gaz butane

PLF 2025 : le Maroc mise sur l’égalité des genres

Le Maroc poursuit ses efforts pour atteindre l’égalité des genres à travers un dispositif de Budgétisation sensible au genre (BSG), un cadre…

2 commentaires

  1. Cette augmentation de 10 dh par mois c’est une hausse de 0,33 centimes jour le prix de 50 dh c’est une consommation de 1,60 jour sachant que les catégories inférieures et moyennes ne consomment qu’une seule butane par mois rappelant que 4 millions de personnes à revenu limités bénéficient de l’aide directe de l’état les catégories supérieures sont au delà de ces chiffres 2 à 3 butanes mensuellement pour l’usage commercial on est au delà selon la nature de l’activité reste l’usage dans le pompage de l’eau dans l’agriculture on parle d’une cinquantaine sinon plus il est anormal que ces derniers catégories bénéficient de la subvention de l’état alors que se sont de gros consommateurs

  2. Je ne sais pas comment ont été orientées les questions lors de l’enquête citée pour arriver à de tels résultats. L’article, qui se réfère à cette enquête, ne tarit pas d’appréciations dramatiques (comme un fardeau, prix devenu insupportable, prix insoutenable, …). Pour une consommation maximale d’une bouteille par mois, cela fait ne fait que 10 DH d’augmentation par mois. Ce n’est même pas comparable aux hausses du coût mensuel du panier de légumes. Ne trouvez vous pas vos appréciations exagérées ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire