Accueil / Société

Garder ou arnaquer ? Le double jeu des faux gardiens !

Temps de lecture

Un gardien de voiture portant un gilet jaune © DR

Face à l’exacerbation du phénomène des gardiens de voitures au Maroc, de nombreux conducteurs expriment leur frustration. Ils dénoncent des tarifs souvent imposés de manière aléatoire et une demande de paiements en amont. Mais ce qui inquiète davantage, c’est l’attitude parfois hostile, voire violente, des faux gardiens envers ceux qui remettent en question leurs pratiques Zoom sur ce fléau qui pose un vrai problème.

Les places de parking, notamment dans les grandes villes, sont souvent surveillées par des gardiens de voitures. Si cette présence peut rassurer certains automobilistes, elle est devenue une source de préoccupations pour beaucoup d’autres.

Les critiques à leur égard ne cessent de croître. Nombreux sont les conducteurs qui dénoncent des tarifs imposés sans aucune logique, des demandes de paiement en avance ou encore un manque de professionnalisme flagrant. Mais ce n’est pas tout. Des attitudes agressives, voire des actes de violence, sont parfois rapportés par des automobilistes qui refusent de céder aux exigences de ceux que l’on surnomme «les gilets jaunes».

Lire aussi : Été : la saison de tous les abus

Les réseaux sociaux, un terrain de mobilisation

La contestation citoyenne a déjà pris forme, non pas dans la rue, mais sur la sphère numérique. En effet, les réseaux sociaux sont devenus le terrain de mobilisation contre les abus des faux gardiens, surnommés « les gilets jaunes » en raison des gilets de sécurité qu’ils portent.

Sur X (ex-Twitter) et Facebook, les hashtags #NonAuxGiletsJaunes et #RetrousseTesManches ont gagné en popularité ces derniers temps. Ils mettent en évidence une profonde insatisfaction des automobilistes vis-à-vis des méthodes employées par ces gardiens de voitures.

«Boycott moul gilet» est d’ailleurs un groupe Facebook qui a vu le jour il y a quelques années. Regroupant actuellement plus de 260.000 internautes, il a été créé au départ comme étant un simple espace de discussion. Aujourd’hui, il est devenu le point de rassemblement de nombreux Marocains exaspérés, rassemblant des témoignages de personnes ayant eu des démêlés avec les faux gardiens de voitures.

Les membres partagent des histoires, des photos, des vidéos et des témoignages, dressant un tableau alarmant de la situation. Ce qui est encore plus frappant, c’est la diversité des témoignages de milliers personnes, unies par une expérience commune avec ces gardiens. Chaque jour, la tension semble monter d’un cran et les témoignages, principalement négatifs, se multiplient. Cela indique qu’une intervention rapide pour réguler cette activité est impérative.

Capture d’écran d’une publication postée par un automobiliste dans un groupe Facebook © DR

Des automobilistes agressés

Vous l’aurez certainement remarqué, les rues de nos villes connaissent une montée inquiétante de tensions entre automobilistes et gardiens de voitures. De multiples témoignages et rapports circulent, faisant état de situations où des conducteurs sont maltraités ou même agressés par ces gardiens suite à des différends sur les frais de stationnement.

Au cœur de cette agitation se trouve une question cruciale d’authenticité et de légitimité. De nombreux conducteurs s’interrogent sur le bien-fondé de ces frais exigés, doutant de la légitimité de ces « gilets jaunes » à occuper ce poste, étant donné qu’ils ne disposent souvent d’aucune autorisation officielle pour le faire.

C’est cette méfiance qui amplifie la tension. Face à une demande de paiement jugée abusive, de nombreux automobilistes choisissent de se rebiffer, ce qui entraîne une escalade rapide des hostilités. Ce qui commence fréquemment par une simple discussion verbale peut rapidement se transformer en une confrontation physique. La question de la régulation et de la supervision de ces gardiens devient donc pressante pour assurer la sécurité de tous.

https://www.youtube.com/watch?v=KOiU-bJIwFI

À quand une vraie solution contre les faux gardiens ?

Malgré les lois en vigueur, le secteur du gardiennage des voitures est en proie à l’anarchie. Il faut savoir que la gestion des espaces de stationnement est bel et bien réglementée par la Loi organique 113-14 relative aux communes. En particulier l’article 83 qui met en avant les prérogatives des communes concernant les services publics nécessaires à l’offre des services de proximité, y compris le stationnement des véhicules.

La responsabilité du contrôle et de l’encadrement du stationnement incombe donc essentiellement aux conseils locaux. Ils sont chargés de délivrer les autorisations aux gardiens de voitures et de surveiller le respect des contrats établis.

Cependant, le véritable défi réside dans la prolifération des faux gardiens qui opèrent sans autorisation officielle. Si certains gardiens travaillent en toute légalité avec des autorisations et des contrats de gestion déléguée, d’autres opèrent en toute impunité.

En théorie, être gardien de voitures nécessite une licence délivrée par les autorités communales, soumise à une redevance annuelle. Ces gardiens doivent se conformer strictement à un tarif prédéterminé, qui s’élève, par exemple à Casablanca, à 2 DH pour les deux roues, 3 DH pour les voitures et 5 DH pour les camions. Ce tarif n’est pas influencé par le moment de la journée, imposant ainsi aux gardiens de s’y conformer, que cela soit en journée ou en soirée.

Face à cette problématique croissante des faux gardiens de voitures, il est impératif d’instaurer un cadre réglementaire clair et de sensibiliser la population à leurs droits et obligations. Le phénomène, bien qu’ancré dans le quotidien de nombreux Marocains, ne peut perdurer dans l’anarchie, au risque de compromettre la sécurité des citoyens et la sérénité des espaces publics. L’heure est à la régulation et à la mise en place de mesures concrètes pour que le stationnement ne soit plus source d’angoisse et de tension.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Médecins internes en grève : colère et revendications

Société - L’année 2025 commence sous le signe de la contestation pour les médecins et pharmaciens internes et résidents.

Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025

DGSN : 10.393 fonctionnaires de police promus en 2024

Société - La Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a annoncé que 10.393 fonctionnaires de police, dont 466 femmes.

Mbaye Gueye - 2 janvier 2025

Résidences universitaires : Azzedine El Midaoui annonce la signature de 18 conventions

Société - Azzedine El Midaoui, a déclaré que 18 conventions de partenariat ont été signées avec des investisseurs privés pour la création de résidences universitaires totalisant une capacité d'accueil d'environ 12.000 lits.

Mbaye Gueye - 31 décembre 2024

Nouvel an : la sécurité avant tout

Société - Un important dispositif sécuritaire a été installé dans les principales artères de Casablanca à l’occasion de la célébration du Nouvel an.

Mbaye Gueye - 31 décembre 2024

Suites aux incidents des taxis, l’Intérieure rappelle à l’ordre

Société Le ministre de l’Intérieur a publié une circulaire visant à remettre de l'ordre dans les villes connu des incidents de taxis.

Mouna Aghlal - 31 décembre 2024

Carburants : nouvelle hausse et défis à venir

Société - Les prix des carburants connaîtront une nouvelle augmentation dès le 1er janvier 2025, avec une hausse d’environ 20 centimes pour le gasoil et 17 centimes pour l’essence.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Les maux et les espoirs d’une Nation

Dossier - 2024 a marqué le Maroc par des réformes audacieuses, des drames surmontés avec résilience et des défis sociétaux qui interrogent.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Réforme des retraites : première présentation prévue en janvier

Société - Nadia Fettah, a annoncé que le gouvernement se prépare à présenter un premier aperçu de la réforme des régimes de retraite dès janvier prochain.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024
Voir plus

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Quand l’ultime repos devient un luxe

Société - Le business de l'ultime repos au Maroc… quelle industrie étrangement florissante que celle de la mort et l'organisation des funérailles.

Sabrina El Faiz - 26 octobre 2024

Comprendre l’affaire Hamza mon bb

L'affaire Hamza mon bb continue de faire du bruit. Nous vous apportons les faits internes à l'affaire pour démêler le vrai du faux, et plus encore.

Nora Jaafar - 12 février 2020

Berrechid : circulation suspendue de mardi à mercredi

Société - Dans le cadre des travaux d’élargissement de l’autoroute Casablanca-Berrechid, ADM a annoncé la suspension temporaire de la circulation entre les échangeurs Berrechid-Nord et Berrechid-Sud.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024

Concours d’accès aux études médicales : le seuil fixé est de 13/20

Société - Désormais, le seuil d'admission au concours d'accès aux facultés de médecine, pharmacie et médecine dentaire est fixé à 13/20.

Hajar Toufik - 27 juin 2024

2ème job, ces Marocains qui ne joignent plus les deux bouts

Dossier - Madame et Monsieur ont un job et une double vie, professionnelle, restons polis ! Immersion dans ce marché hors norme, devenu pour beaucoup une nécessité.

Sabrina El Faiz - 5 octobre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire