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Les fraises marocaines suscitent une méfiance chez les consommateurs espagnols, alimentée par la désinformation et les préoccupations sanitaires. Cette stigmatisation est souvent associée à une perception erronée, selon laquelle les produits marocains seraient moins sûrs ou concurrentiels que les produits nationaux. Les importations de fruits et légumes du Maroc dans l’Union européenne ne datent pourtant pas d’hier.
L’accord commercial entre l’UE et le Maroc remonte à 2012, marquant une étape significative dans les échanges agricoles et de pêche entre les deux parties. Les préoccupations sanitaires et les récits négatifs sur l’agriculture marocaine sont souvent amplifiés et déformés, contribuant à une perception erronée de la qualité et de la sécurité des produits marocains. Cependant, les alertes sanitaires sur les produits marocains ne sont ni plus fréquentes ni plus graves que celles d’autres pays, et les normes sanitaires de l’UE régissent les importations pour garantir la sécurité alimentaire. C’est ce qui ressort d’une analyse du journal espagnol El Diario.
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Actuellement, le Maroc est au centre des discussions pour plusieurs raisons. Bartolomé Ramírez, de la coopérative Las Virtudes, attribue cette attention accrue au tumulte dans le secteur agricole. Lui et d’autres membres de sa coopérative ont participé aux manifestations de février, réclamant notamment une réduction de la bureaucratie. Depuis ces manifestations, des changements sont intervenus. Malgré cela, les dirigeants de la coopérative et les associations agricoles estiment que ces mesures restent insuffisantes, d’où la persistance des revendications exprimées lors des manifestations en prévision des élections européennes.
Des alertes sanitaires beaucoup moins nombreuses pour le Maroc
Sur les marchés espagnols, les alertes sanitaires survenues en mars 2024 provoquent la crainte chez les consommateurs. Elles ne sont pourtant pas plus nombreuses que celles d’autres pays. Mais la communication autour, amplifie l’effet. Bien que le premier lot contaminé n’ait jamais atteint les marchés et que la seconde alerte ait été levée quelques semaines plus tard, l’incident a semé la panique parmi la population.
En dépit de ces événements, il est intéressant de noter que les alertes sanitaires en provenance du Maroc demeurent relativement limitées.
Le Système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de l’UE a signalé seulement six alertes depuis le début de 2024, comparé à quinze à la même période en 2021. De plus, la plupart de ces alertes marocaines sont classées comme « légères », avec seulement 36 % jugées graves, un taux bien inférieur à celui des aliments français, qui affichent un taux de 70 % pour les alertes graves. Ces notifications du RASFF sont principalement destinées aux autorités pour prendre des mesures, plutôt qu’aux consommateurs finaux.
L’indignation des agriculteurs espagnols entraîne une propagation de récits trompeurs au sein de la population. Suite à la première alerte sanitaire concernant l’hépatite A dans les fraises marocaines, des désinformations ont circulé, suggérant la présence courante de substances dangereuses dans les produits en provenance du Maroc.
2 euros de trop sur l’étiquette
Comme nous l’avions abordé dans notre article « Agriculteurs français : verts de jalousie, ou rouges de fureur ? », les fruits et légumes marocains sont vendus à un prix plus attractif que ceux imposés par les agriculteurs locaux.
Idem pour les fraises. Des fraises espagnoles coûtent 3 euros, contre 1 euro le kilo pour les Marocaines. C’est même moins cher qu’au Maroc à certains moments ! Ce qui arrange certains commerces, comme les restaurants, qui doivent en servir généreusement dans leurs plats.
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Pour contrer cela, des revendeurs (entreprises ou marchés) ont recours à des stratagèmes pour cacher l’origine du produit. En modifiant le packaging, par exemple, ou en collant un sticker sur la provenance du fruit ou légume. L’on sait qu’en 2020 la Junta de Andalucia enquêtait sur six entreprises qui avaient recours à ces pratiques. Ce qui risque de détourner complètement les Espagnols des fruits et légumes, s’ils doutent des étiquettes étrangères, et de celles de leur pays même. A contrario, une campagne de communication pour rétablir la vérité serait plus avisée.
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