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En jus, en dessert ou encore en tarte, la fraise sera de toutes les tables pendant le mois sacré de Ramadan… Au Maroc en tout cas. En Europe, ils ne pourront pas forcément profiter du doux délice de ce fruit rouge. En cause, une éventuelle détection de présence d’hépatite A (VHA) dans la collecte marocaine.
Et les conséquences s’en font immédiatement sentir. L’Espagne a suspendu ses commandes de fraises en provenance du Maroc. Une suspension rapidement annulée, puisque les exportations ont repris le 6 mars dernier.
Au Maroc, aussi, les réactions ne se sont pas faites attendre : «Suite aux rumeurs circulant sur certains médias et réseaux sociaux prétendant la présence du virus de l’hépatite A dans les fraises marocaines, et malgré le démenti et les clarifications émanant de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), après le résultat d’analyses précises effectuées, et compte tenu de la persistance de ces informations erronées sans fondement, émanant d’entités visant à porter atteinte à la réputation du produit agricole marocain, le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, dément catégoriquement la véracité de ces nouvelles», détaille un communiqué du ministère.
Cet épisode a toutefois eu le mérite de faire prendre conscience de l’importante place que tient la fraise marocaine sur le marché de l’export international. Il demeure, en 2024, l’un des principaux exportateurs mondiaux de ce petit fruit, ayant à son service une combinaison favorable de climat propice à la culture et de pratiques agricoles modernes.
Au niveau mondial, la fraise marocaine se retrouve sur les marchés européens, notamment en France, en Espagne et en Allemagne. En raison des conditions climatiques favorables, le Maroc peut livrer ces pays, même hors saison de cueillette de fraises.
Gardez la même recette, n’ajoutez qu’un ingrédient, le froid, et vous obtenez des fraises surgelées, sur lesquelles le Maroc brille de mille feux. En effet, en 2019, le Maroc s’est hissé à la cinquième place mondiale des exportateurs de fraises surgelées, et septième mondial de fraises fraîches.
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En 2023, la fraise surgelée marocaine a su s’imposer sur le marché japonais, évinçant ainsi les Etats-Unis et le Chili. Alors que le pays était à la traîne, il y a encore quelques années sur ce marché, il a connu une fulgurante croissance, quadruplant ses exportations vers le pays des sushis. A titre d’exemple, sur la saison de 2016 à 2017, en direction du Japon, le Maroc ne générait pas même 1 million de dollars, en termes de revenus. Suite à la campagne de 2020-2021, la valeur des exportations de ce fruit surgelé n’a cessé d’augmenter, passant à 6 millions de dollars au cours de la saison 2022-2023.
Le marché de l’export sera-t-il ébranlé par cette mauvaise pub’ ?
Suite à la suspension de commandes de fraises, les marchés auraient pu méchamment s’emballer en enregistrant des résultats à la baisse. Toutefois, le Maroc ne met pas tous ses œufs dans la même balance commerciale et sait se diversifier.
Parmi les secteurs clef, et pour ne citer que ceux-là, le Maroc parie beaucoup sur ses secteurs agroalimentaire, pharmaceutique, automobile… Le développement dynamique de l’industrie agroalimentaire a su positionner le pays sur la scène internationale, en tant que fournisseur privilégié. Les produits marocains demeurent, en premier lieu, les agrumes, les olives, ainsi que les produits de la mer, attirant des marchés européens, américains, mais aussi des marchés émergents.
Par ailleurs, et même si dans le pire des scenarii, une suspension plus longue avait eu lieu, le marché marocain aurait largement pu rattraper ses ouailles grâce, notamment, à son secteur pharmaceutique en plein essor, qui a atteint 1.241,0 millions de dirhams en 2022. Outre cela, le Maroc poursuit ses investissements dans la recherche et le développement permettant ainsi une livraison continue de médicaments génériques, répondant aux normes internationales.
Par ailleurs, l’industrie automobile marocaine maintient sa croissance en misant sur l’export de véhicules assemblés vers l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Les avantages fiscaux et les infrastructures logistiques mises en place, soutiennent la compétitivité de l’industrie automobile marocaine sur la scène internationale.
Viennent ensuite les énergies renouvelables sur lesquelles le Maroc cherche à se positionner, à l’aide de projets ambitieux dans le solaire et l’éolien. Mais aussi le monde de la digitalisation et de l’innovation, qui valoriseront, d’une nouvelle manière, le savoir-faire marocain.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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