Accueil / Économie

Forsa 2023 : après le succès, la controverse

Temps de lecture

Programme Forsa © DR

Forsa 2023, le programme révolutionnaire du Maroc, vise à propulser l’entrepreneuriat avec un financement innovant pour plus de 11.000 projets. Malgré son succès, notamment la création de 40.000 emplois, le programme navigue dans des eaux troubles de controverses et de défis en matière de gestion des attentes des participants et de la transparence de son processus.

En 2023, le Maroc a lancé Forsa, un programme ambitieux conçu pour injecter un dynamisme nouveau dans l’écosystème entrepreneurial. Avec un objectif de financer des milliers de projets innovants, Forsa s’est positionné comme un catalyseur potentiel de changement et de développement économique. Toutefois, le chemin vers la réalisation de ces objectifs a été parsemé de défis et de controverses.

Lire aussi : Forsa : 5.000 projets déjà financés en 2023

Contexte et objectifs du programme Forsa

Le programme Forsa a été conçu dans un contexte économique marqué par le besoin de stimuler l’innovation et de créer des emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes. Sa finalité était de financer jusqu’à 11.200 projets entrepreneuriaux, avec une allocation moyenne de 93.000 DH par projet. L’accent était mis sur la diversité sectorielle, l’inclusion et l’innovation.

Mise en œuvre et réalisations

La mise en œuvre de Forsa s’est caractérisée par l’adoption de technologies numériques et de processus de gestion améliorés. Cela a ainsi permis une optimisation budgétaire efficace. Ces avancées ont permis aussi de dépasser les missions initiales, avec la promesse de financer plus de projets que prévu. Un succès notable qui a créé 40.000 emplois, contribuant significativement à l’emploi des jeunes et à l’autonomisation économique des femmes.

Profil des entrepreneurs et projets soutenus

Les bénéficiaires de Forsa sont un mélange éclectique d’entrepreneurs. Ces derniers vont des jeunes diplômés aux artisans, en passant par des innovateurs dans divers domaines tels que la technologie, l’agriculture et l’artisanat. De même, les projets financés reflètent la richesse et la diversité du tissu entrepreneurial marocain.

Controverses et défis

Malgré ces succès, Forsa a été entaché de controverses, notamment en ce qui concerne la gestion des attentes des participants. Lancé avec l’ambition de soutenir les jeunes entrepreneurs, Forsa a promis de financer des projets innovants. Les adhérents, après avoir passé les premières étapes de sélection, se sont engagés dans la réalisation de leurs projets. Toutefois, ils ont eux-mêmes fini par assumer les coûts et les obligations fiscales dans l’espoir de recevoir l’aide financière du programme. Ces derniers ont découvert que le nombre de bénéficiaires avait été atteint, les laissant dans des situations financières difficiles. Ces incidents ont soulevé des questions sur la transparence du processus de sélection et la communication entre les organisateurs du programme et les participants.

Lire aussi : Forsa 2023 : 134.000 candidatures en trois semaines

Réactions et impacts sur les entrepreneurs

Face à ces défis, de nombreux entrepreneurs affectés ont manifesté leur frustration et leur désespoir à travers des protestations. Ces réactions ont mis en lumière la déception et la colère face à un système qu’ils percevaient comme injuste et peu fiable. La situation a également mis en évidence les difficultés auxquelles les entrepreneurs doivent faire face lorsqu’ils s’engagent dans des projets sans garanties financières.

Réponses et mesures correctives

En réponse, les responsables du programme ont insisté sur les efforts déployés pour assurer une gestion équitable et transparente. Ils ont mis en avant les nombreux entretiens individuels, les discussions approfondies sur les projets, et les évaluations effectuées par les commissions régionales de financement. Le ministère a aussi souligné la contribution significative de Forsa à la création d’emplois, avec 40.000 emplois formels créés au cours des deux éditions du programme, dont 32 % occupés par des femmes. 

Des efforts ont été déployés pour fournir une formation et un accompagnement, même pour ceux qui n’ont pas reçu de financement direct. À travers cette mobilisation, la tutelle offre des voies alternatives pour la réalisation des projets entrepreneuriaux.

Lire aussi : 2ᵉ édition de Forsa : ouverture des candidatures

Le rôle de Forsa dans l’écosystème entrepreneurial

Forsa s’est imposé comme un élément clé de l’écosystème entrepreneurial marocain, jouant un rôle crucial dans la création d’emplois et la promotion de l’innovation. En dépit des défis, le programme a montré qu’il pouvait être un moteur de changement, incitant les jeunes entrepreneurs à concrétiser leurs idées et à contribuer à l’économie nationale.

Perspectives et ambitions de Forsa

Le ministère a souligné que, malgré les contraintes budgétaires, le programme a dépassé les attentes. La mise en œuvre de Forsa 2023 a été marquée par une amélioration continue et une digitalisation des processus, offrant également un soutien aux candidats non financés pour explorer d’autres opportunités de financement. Cela témoigne de la volonté du gouvernement de continuer à soutenir l’entrepreneuriat et de répondre aux besoins diversifiés des entrepreneurs marocains. 

Malgré la polémique, le programme « Forsa » a continué de progresser. À ce jour, il a financé un nombre significatif de projets, dépassant ses objectifs initiaux. Cette réussite, bien que ternie par la controverse, reste un témoignage de l’engagement du gouvernement à soutenir l’entrepreneuriat chez les jeunes Marocains. 

Le programme Forsa a démontré son potentiel en tant que moteur de l’entrepreneuriat et de la création d’emplois au Maroc. Néanmoins, les défis liés à la gestion des attentes et à la communication restent des domaines à améliorer pour garantir la réussite et la satisfaction de tous les participants impliqués dans de futures éditions. 

Dernier articles
Les articles les plus lu

Aluminium du Maroc : hausse de 19% de son CA

Économie - Le chiffre d’affaires d’Aluminium du Maroc a atteint 935,1 millions de dirhams (MDH) à fin septembre 2024, enregistrant une hausse de 19% par rapport à la même période l’année précédente.

Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024

Prix des carburants : une fin d’année stable

Économie - La fin de l’année 2024 semble marquée par une stabilité appréciable des prix des carburants causé par des fluctuations limitées des cours internationaux du pétrole raffiné.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Agadir : entre tourisme et défis climatiques

Économie - Agadir est devenue en quelques années un havre de paix pour des milliers de retraités français. Cependant, cette douceur de vivre s’accompagne de défis environnementaux et sociaux, notamment la crise de l’eau.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

Air Arabia Maroc inaugure deux nouvelles lignes domestiques

Économie - Air Arabia Maroc annonce le lancement de deux nouvelles liaisons reliant Rabat à Nador et Oujda.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

HCP : hausse modérée des prix à la production industrielle en octobre 2024

Économie - En octobre 2024, l’indice des prix à la production industrielle au Maroc a progressé de 0,2% par rapport à septembre

Mbaye Gueye - 29 novembre 2024

Tap-To-Phone : Visa et S2M exportent la technologie marocaine en Irak

Économie - Visa, le leader mondial des paiements numériques, a annoncé le lancement en Irak de sa solution innovante Tap-To-Phone (TTP), en partenariat avec la société marocaine S2M.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Casablanca : tourisme, culture et développement

Économie - Le Conseil de la commune de Casablanca a adopté de nouveaux projets stratégiques pour consolider le développement de la métropole et enrichir son offre touristique.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024
Voir plus

Créateurs de contenus, quel cadre légal au Maroc ?

Économie - Mohamed Reda Naam, cadre supérieur en fiscalité à Al Barid Bank, et formateur dans les métiers de comptabilité et fiscalité, est l’invité de cet épisode de l’Hebdo Mc pour parler des nouvelles mesures prises par la Direction générale des impôts qui ont pour but de faire payer des impôts aux créateurs de contenus.

Atika Ratim - 21 juin 2022

Fondation Mo Ibrahim : la situation de l’Afrique en 2021 est pire qu’en 2012

Afrique, Économie, Économie, Politique, Politique -Selon l’Indice Ibrahim de la gouvernance, l’Afrique est devenue moins sûre, sécurisée et démocratique.

Nora Jaafar - 27 janvier 2023

Le rôle du Conseil de la concurrence dans la gestion des concentrations économiques

Économie - Le concept de concentration économique joue un rôle central, touchant à la fois les entreprises et les consommateurs.

Chaima Aberni - 12 décembre 2023

Plan «Maroc Digital 2030» : la révolution numérique du Maroc

ÉconomieLe plan "Maroc Digital 2030" a été lancé lors de la première réunion de la Commission nationale pour le développement numérique

Nora Jaafar - 7 février 2024

Les professionnels du transport exhortent Akhannouch à prendre des mesures urgentes pour protéger le secteur

Économie - La Coordination des syndicats du secteur du transport routier de marchandises a adressé une correspondance au chef du gouvernement.

Rédaction LeBrief - 9 septembre 2024

Le HCP répond à l’OCDE

Économie - Le HCP rejette les conclusions du rapport réalisé par l'OCDE intitulé « Études économiques de l’OCDE : Maroc 2024 ».

Mbaye Gueye - 13 septembre 2024

Carburants : l’essence et le gazole affichent des baisses notables

Économie - Les prix des carburants baissent au Maroc en ce mois de septembre : l'essence se situe à 14,20 DH/L et le gazole à 12 DH/L.

Chaima Aberni - 3 septembre 2024

Amnistie sur le cash : 2MM de Dhs en 72 heures!

Économie Le Trésor a enregistré des recettes de 2MM Dhs en seulement 72 heures suite à la campagne de régularisation volontaire.

Mouna Aghlal - 31 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire