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La gestion des ressources humaines dans la fonction publique revêt une importance cruciale. En tant que pilier essentiel de l’administration, les ressources humaines jouent un rôle vital dans la prestation des services publics, la mise en œuvre des politiques gouvernementales, et la réalisation des objectifs nationaux.
Le ministère de l’Économie et des Finances a dévoilé récemment sur son site officiel son rapport sur les ressources humaines accompagnant le projet de loi de Finances (PLF-2024). Le document contient, entre autres, des chiffres clés sur l’évolution des créations des postes budgétaires, l’évolution des dépenses de personnel ainsi que des indicateurs relatifs aux niveaux de salaires dans la fonction publique.
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28.212 postes budgétaires créés en 2023
D’après le rapport, en 2023, le gouvernement a créé 28.212 postes budgétaires pour les ministères et les institutions. Ces postes ont été principalement répartis entre le ministère de l’Intérieur (26,74%), l’Administration de la défense nationale (24,81%) et le ministère de la Santé et de la Protection sociale (19,5%). En cette année, une priorité claire a été accordée aux départements liés à la sécurité et aux services sociaux pour répondre à leurs besoins en ressources humaines, comme le souligne la même source.
De plus, il est noté que le chef du gouvernement a la possibilité de répartir 460 postes budgétaires entre les différents départements ministériels et institutions, dont 200 ont été réservés aux personnes en situation de handicap. En outre, le rapport précise qu’entre 2013 et 2023, un total de 259.118 postes budgétaires ont été créés, auxquels s’ajoutent 139.000 postes créés au niveau des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) pour le recrutement d’enseignants.
Au cours de cette période, la priorité en termes de création de postes budgétaires a été accordée aux départements sociaux et de sécurité, avec 64,3% des postes créés affectés aux ministères de l’Intérieur, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Santé.
De manière plus détaillée, 81.146 postes ont été alloués au ministère de l’Intérieur pour renforcer les services de sécurité afin qu’ils puissent accomplir leurs missions en matière de maintien de l’ordre public et de la sécurité des citoyens. Durant la même période, 39.242 postes (15%) ont été attribués au ministère de l’Éducation nationale, 8.862 postes (3%) au ministère de l’Enseignement supérieur, en plus des 139.000 postes créés pour les enseignants recrutés par les AREF.
De son côté, le secteur de la santé, en raison de son importance dans l’action gouvernementale, a bénéficié de 38.300 postes, représentant près de 15% de toutes les créations de postes entre 2013 et 2023. Les départements de l’Économie et des Finances ainsi que l’Administration pénitentiaire ont vu leur effectif renforcé de 7.225 et 6.750 postes budgétaires respectivement, soit près de 3% du total des créations sur cette période.
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Le salaire mensuel net moyen à 8.561 DH en 2023
Selon le même rapport, le salaire mensuel net moyen des employés du secteur public a évolué de manière significative au cours de la période allant de 2013 à 2023. Il est passé de 7.250 DH en 2013 à 8.561 DH en 2023, ce qui représente une amélioration de 18,08% sur cette période. Cette amélioration s’est traduite par une augmentation annuelle moyenne de 1,68% au cours de la décennie 2013-2023. Les facteurs contribuant à cette amélioration comprennent la promotion de grade et les augmentations de salaire décidées par le gouvernement dans le cadre du dialogue social en faveur des fonctionnaires.
En ce qui concerne les différents départements, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation affiche le salaire mensuel net moyen le plus élevé, à hauteur de 15.819 DH. Il est suivi par les départements de la Justice (9.842 DH), de la Santé et de la Protection sociale (9.250 DH), de l’Économie et des Finances (8.331 DH), de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports (8.288 DH) et de l’Intérieur (7.080 DH).
Le document révèle également que le salaire mensuel net moyen varie en fonction de la catégorie du personnel. Le personnel d’exécution classé à l’échelle 6 et assimilés gagne en moyenne 4.591 DH, tandis que le personnel de maîtrise classé aux échelles 7 à 9 perçoit en moyenne 5.826 DH. Les cadres et cadres supérieurs classés aux échelles 10 et plus ont un salaire moyen de 10.087 DH.
En ce qui concerne la répartition des fonctionnaires civils de l’État selon leurs revenus, 8,34% d’entre eux gagnent moins de 4.000 DH par mois, tandis que 27,24% ont un salaire mensuel net inférieur ou égal à 6.000 DH. La majorité, soit 63,59%, perçoit des salaires mensuels nets compris entre 6.000 DH et 14.000 DH, tandis que 2,87% gagnent plus de 20.000 DH par mois.
S’agissant du salaire minimum dans la fonction publique, il a subi des révisions importantes au fil des années. Il est passé de 2.800 DH en 2013 à 3.000 DH en 2014, puis à 3.258 DH en 2020, pour atteindre 3.500 DH en 2023. Ces ajustements ont été le résultat des décisions prises par le gouvernement lors des différentes sessions du dialogue social.
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64.979 départs à la retraite prévus pour la période 2023-2027
Selon le rapport en question, le nombre de fonctionnaires qui prendront leur retraite s’élève à 64.979 personnes sur la période allant de 2023 à 2027. La même source précise : «D’après les données fournies par la Caisse marocaine des retraites, il est anticipé que 64.979 fonctionnaires partiront à la retraite en raison de l’atteinte de l’âge limite au cours des cinq prochaines années».
Concernant les départs au sein des départements de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, on prévoit 33.017 départs au cours des cinq prochaines années, ce qui représente 14,4% de l’effectif actuel de ces deux départements.
Quant aux départements de l’Intérieur, de la Santé et de la Protection sociale, de l’Économie et des Finances, et de la Justice, ils connaîtraient respectivement 13.550, 5.637, 1.583 et 2.037 départs, équivalant ainsi à 12,09%, 9,76%, 9% et 13,26% de leur effectif de fonctionnaires civils respectif.
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Les dépenses de personnel de l’État en hausse de près de 40% entre 2013 et 2023
Les dépenses liées au personnel de l’État sont passées de 111,29 milliards de DH (MMDH) en 2013 à 155,79 MMDH en 2023, représentant ainsi une augmentation d’environ 40%. Sur l’ensemble de cette décennie, ces dépenses ont enregistré une croissance moyenne annuelle de 3,42%. Cette évolution se divise en deux phases distinctes.
La première phase, couvrant la période de 2013 à 2018, a été caractérisée par un ralentissement de la progression des dépenses de personnel et une stabilité du taux d’évolution de ces dépenses à une moyenne annuelle d’environ 1,72%. Ce ralentissement s’explique en partie par la combinaison de suppressions de postes budgétaires consécutives aux départs à la retraite, ainsi que par les mesures mises en place par le gouvernement pour contrôler l’évolution des dépenses de personnel.
La deuxième phase, de 2019 à 2023, a affiché une croissance notable des dépenses de personnel, atteignant une moyenne annuelle de 5,15%. Cette augmentation découle principalement de la mise en œuvre des décisions de révision des salaires prises au cours de cette période dans le cadre du dialogue social au profit du personnel de l’État.
Par ailleurs, le rapport révèle que la proportion annuelle des dépenses de personnel par rapport au produit intérieur brut (PIB) au cours des dix dernières années s’est établie à 10,9%. Ce ratio a subi une régression pendant la période 2013-2019, avant de connaître une hausse en 2020, atteignant 11,59%, puis de se stabiliser autour d’une moyenne annuelle de 10,95% pour la période de 2021 à 2023. La pointe enregistrée en 2020 s’explique en grande partie par les effets économiques de la pandémie de la COVID-19 sur l’économie nationale.
Enfin, en ce qui concerne le ratio des dépenses de personnel par rapport au Budget général, il s’est élevé à 32,03% en 2023.
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