Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI avec Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib lors d'une visite au pavillon du Maroc mis en place dans le cadre des assemblées annuelles des deux institutions internationales dans la capitale fédérale américaine du 10 au 16 octobre 2022 © DR
Le Maroc cherche par tous les moyens à se prémunir contre toute nouvelle crise due à des facteurs exogènes. Après avoir bénéficié de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) entre 2012 et 2020, le Royaume a officiellement demandé au Fonds monétaire international (FMI) de bénéficier de la Ligne de crédit modulable (LCM). La directrice générale du FMI a déjà émis une recommandation d’accord à destination du Conseil d’administration (CA) de l’institution de Bretton Woods. L’accord devrait intervenir dans quelques semaines lors d’une réunion du CA. Avec cette LCM, le Maroc franchira un nouveau palier puisqu’il aura rempli des critères d’éligibilité encore plus élevés que ceux de la LPL.
Lire aussi : Marché financier international : le Maroc effectue une sortie remarquable
Une assurance contre les chocs extérieurs
Face à une conjoncture mondiale très incertaine, le Maroc veut faire face aux risques extérieurs avec ce dispositif de précaution, tout comme il l’avait fait avec la LPL. Il faut dire que la flambée des cours des produits énergétiques et alimentaires, l’impact de la récession économique dans la zone euro et le durcissement des conditions financières internationales sont des éléments inquiétants pour le Maroc.
La demande formulée au FMI s’inscrit donc dans le cadre d’une démarche anticipative, comme l’avait annoncé auparavant le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, le 20 décembre 2022. Le gouverneur de la banque centrale avait alors expliqué que la LCM est réputée pour sa souplesse et assure aux pays admissibles l’accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue. Le gouvernement Akhannouch a donc opté pour ce mécanisme de financement afin de poursuivre la mise en œuvre de son agenda des réformes et de renforcer les acquis en matière de consolidation des fondamentaux économiques.
Lire aussi : Le FMI suggère au Maroc d’augmenter ses recettes fiscales
Selon un communiqué du FMI, la demande des autorités marocaines est relative à «un accord biennal au titre de la ligne de crédit modulable (LCM) avec le FMI, pour un montant équivalent à 3,7262 milliards de DTS (environ 417 % de la quote-part du Maroc, soit 5 milliards de dollars)». Et de préciser que la LCM donne un accès considérable et immédiat à des ressources du FMI, sans conditionnalité a posteriori. «Le FMI est disposé à continuer d’aider le Maroc à faire face aux risques découlant d’une conjoncture mondiale très incertaine», conclut le communiqué. Il va sans dire que l’éligibilité du Maroc à la LCM a été favorisée par sa sortie de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).
Lire aussi : Liste grise du GAFI : quelles conséquences après une sortie tant attendue ?
Une fois accordée, pas de tirage en vue
Si le Maroc accède à la LCM, c’est que le FMI considère que ses fondamentaux économiques sont des plus solides. Selon le FMI, «La ligne de crédit modulable a été conçue pour répondre à la demande de financement, émanant de pays qui présentent une politique et des antécédents économiques très solides pour prévenir et résoudre des crises». Créé en 2009, cet instrument n’a bénéficié à ce jour qu’à cinq pays : le Mexique, la Pologne, la Colombie, le Chili et le Pérou.
Le FMI a mis la barre très haut pour l’accès à ce mécanisme de financement. Tout d’abord, le pays candidat doit répondre à des critères de viabilité de la situation extérieure, de prédominance des flux privés dans le compte de capital et d’accès au marché financier international à des conditions favorables. Ensuite, les administrateurs du fonds examinent la viabilité budgétaire et la soutenabilité de la dette publique du pays, la maîtrise de l’inflation grâce à une politique monétaire et de change saine et l’absence de problème de solvabilité des banques. Enfin, le FMI apprécie le travail effectué par la banque centrale : supervision efficace du secteur financier et intégrité et transparence des données statistiques sont exigées.
Lire aussi : Banque mondiale : près de 1,8 milliard de dollars d’engagements au Maroc
Selon une source gouvernementale, l’octroi de la LCM offrira une assurance précieuse au Maroc et permettra au Royaume de renforcer la confiance des marchés s’il veut effectuer une nouvelle sortie à l’international en période de risques élevés. Selon la même source, le gouvernement n’a nullement l’intention d’effectuer de tirage sur la LCM.
Lire aussi : Bons du Trésor : revigorer la demande
Le dirham s’apprécie de 2,3% face au dollar américain au T3-2024 (BAM)
Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé que le dirham s’est apprécié de 2,3% face au dollar et de 0,31% vis-à-vis de l’euro au troisième trimestre 2024.
Mbaye Gueye - 18 décembre 20245G au Maroc : un défi technologique avant le Mondial 2030
Économie - À l’approche du Mondial 2030, le Maroc aspire à intégrer pleinement la 5G dans son paysage technologique.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations
Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.
Farah Nadifi - 18 décembre 2024Hausse de 1,8 million m3 de la capacité de stockage des produits pétroliers à horizon 2030
Économie - Leila Benali a annoncé une augmentation de 1,8 million de m³ des capacités de stockage des produits pétroliers d'ici 2030.
Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024Maroc-Afrique : les volumes d’échanges commerciaux en hausse de 45%
Afrique, Économie, Économie - Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains est passé de 36 milliards de dirhams (MMDH) en 2013 à 52,7 MMDH en 2023
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Mobilisation foncière : un moteur pour l’investissement au Maroc
Économie - Nadia Fettah a annoncé que près de 18.000 hectares de foncier public ont été mobilisés en 2024 pour soutenir des projets d’investissement.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024Le Maroc se dote d’un cadre juridique pour les crypto-actifs
Économie - Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a annoncé que le cadre juridique régissant les crypto-actifs au Maroc est en phase d’adoption.
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Trelleborg renforce sa présence au Maroc avec une nouvelle usine
Économie - La société suédoise Trelleborg, leader mondial des solutions polymères, a lancé la construction de sa nouvelle usine à Midparc.
Mbaye Gueye - 17 décembre 2024Automobile : La bonne dynamique s’estompe
J.R.Y - 4 juillet 2019PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?
Économie - Au cœur de cette réforme, l’impôt sur le revenu (IR) fait l’objet d’une révision significative. Selon Mohamed Rahj, professeur à l’Université et consultant expert des questions en fiscalité, l’objectif principal de ce projet est de « rehausser le salaire net des employés sans accroître la charge des employeurs ».
Farah Nadifi - 21 octobre 2024Coupe du Monde 2030 : la feuille de route
Économie, Sport - Le Maroc, l’Espagne et le Portugal préparent une Coupe du Monde qui marquera l’histoire. Ce projet tripartite dépasse le cadre sportif pour devenir un levier stratégique.
Farah Nadifi - 5 décembre 2024PLF : voici les principales actions programmées en 2024
Économie - Le projet de loi de Finances (PLF) pour l’année 2024 a été adopté, jeudi 19 octobre, par le Conseil de gouvernement
Manal Ben El Hantati - 23 octobre 2023Importations de céréales : les chiffres de 2024
Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Port de Tarfaya : une extension de la halle aux poissons pour 5 millions de dirhams
Économie - Le port de Tarfaya a renforcé son infrastructure avec l’extension de la halle aux poissons comprenant un espace de vente.
Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024Croissance : la consommation des ménages en berne
J.R.Y - 7 septembre 2020Dessalement : le Maroc et les USA unissent leurs forces pour l’avenir de l’eau
Économie - Un atelier organisé par l’ONEE en partenariat avec l’Ambassade des États-Unis met en lumière les dernières avancées technologiques dans le domaine du dessalement.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024