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Lundi 8 mai, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I) a lancé son premier appel à manifestation d’intérêt pour la sélection de sociétés de gestion appelées à créer et gérer des fonds sectoriels ou thématiques, conformément aux dispositions de la loi n° 76-20 portant création du Fonds.
Tout l’enjeu aujourd’hui est de pouvoir mobiliser les fonds nécessaires pour que le Fonds puisse donner une impulsion à l’économie et stimuler la relance économique malmenée par deux crises sévères.
Ainsi, ces fonds sont destinés à offrir ou à renforcer les solutions de financement en fonds propres et quasi-fonds propres en faveur des entreprises marocaines à même de rehausser leurs capacités à investir, créer des emplois durables et se développer sur de nouveaux marchés géographiques.
Les domaines qui font l’objet de ce premier appel à manifestation d’intérêt concernent l’industrie, l’innovation et les activités à fort potentiel de croissance, de la promotion des petites et moyennes entreprises, de l’agriculture ou du tourisme.
Ces fonds pourront également concerner tout autre domaine qu’un soumissionnaire juge pertinent de présenter, à l’exception du segment des startups qui ne rentre pas dans le périmètre de ce premier appel à manifestation d’intérêt, mais fera l’objet d’une démarche séparée, précise le FM6I.
Le privé doit faire preuve d’audace et d’innovation dans ses propositions de projets
Lors de la 1ʳᵉ Journée nationale de l’industrie, Mohamed Benchaâboun, Directeur général du Fonds, insistait sur la forte implication attendue du privé, à qui il a rappelé que ces premiers fonds lui sont exclusivement dédiés.
À cet effet, Benchaâboun avait révélé que des cabinets d’expertise seraient recrutés, sans apporter aucun détail sur leur nombre. Car, expliquait-il, le passage par les cabinets d’expertise pour assurer la gestion et l’attribution des fonds thématiques dédiés au privé est une façon de jouer la prudence. Pourquoi ? «Parce que cela permet de financer le privé avec des fonds multilatéraux sans courir de risque», avait-t-il précisé.
Ces derniers interviendront suivant un cahier des charges rigoureux. «Ce qui permettra de capitaliser sur leur expertise et d’assurer une montée en charge rapide du dispositif», ajoutait le directeur du FM6I.
Le processus de sélection des sociétés de gestion se déroulera en plusieurs étapes. La première se fera notamment sur la base de l’expérience des soumissionnaires, de la stratégie d’investissement proposée et de conditions financières et extra-financières satisfaisantes pour le Fonds Mohammed VI.
La deuxième étape de sélection se basera sur la capacité des soumissionnaires présélectionnés à mobiliser d’autres investisseurs dans les fonds thématiques proposés, en plus d’une étape de négociation et de contractualisation, pendant laquelle les termes des offres proposées par les soumissionnaires sélectionnés seront négociés et, le cas échéant, modifiés, jusqu’à la finalisation de la documentation juridique.
Ainsi, les sociétés de gestion seront sélectionnées sur la base de plusieurs critères, dont notamment la qualité de leurs équipes, la robustesse des performances réalisées dans la gestion de fonds similaires et leur disposition à mobiliser des fonds auprès d’investisseurs locaux ou étrangers.
Elles seront appelées à adopter les meilleurs standards de l’investissement responsable, notamment en matière environnementale et sociale et à contribuer à l’amélioration des règles de bonne gouvernance au sein des entreprises investies et à la mise en place d’une gestion transparente, rigoureuse et performante.
Les modalités de retrait du cahier des charges, régissant le processus de sélection des sociétés de gestion des fonds sectoriels ou thématiques, sont précisées sur le site web du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement : www.fm6i.ma
La date limite de dépôt des dossiers de candidature par les soumissionnaires en réponse au cahier des charges est fixée au 13 juillet 2023.
Catalyser l’investissement, vecteur essentiel de la relance économique
Le FM6I, à travers la mobilisation de financements nationaux et internationaux, publics et privés, participera au financement desdits fonds. Outre sa contribution au financement des projets d’investissement structurants, les interventions du Fonds couvrent notamment le renforcement des capitaux propres des entreprises et la mise en place de tout mécanisme de financement structuré destiné à leur apporter des solutions de financement, ainsi que l’appui aux activités de production, et ce, moyennant des prêts participatifs sous forme de dette subordonnée par exemple.
Doté d’un capital social initial de 15 milliards de dirhams, il compte mobiliser 30 milliards additionnels en vue de générer une enveloppe de 120 à 150 milliards d’investissements.
Dans le document présenté lors son 1er Conseil d’administration, tenu le 29 décembre 2022, il est précisé que la quote-part du Fonds dans les sous-fonds devrait être limitée à 33% de sorte à attirer les investisseurs à hauteur de 66% et maximiser l’équité de chaque fonds.
Les sociétés de gestion devront ainsi mobiliser le reliquat auprès d’investisseurs marocains ou étrangers, publics ou privés, y compris la participation éventuelle des sociétés de gestion, explique-t-on.
À noter que s’agissant du fonds entreprises PME, la quote-part du Fonds Mohammed VI pourrait être plus importante.
Par ailleurs, il est précisé que le Fonds interviendra dans un cadre conventionné avec le système financier. En ce sens, les prêts seront accordés pour une durée comprise entre 7 et 15 ans, dans la limite du 1/3 du crédit demandé. Cela permettra d’adresser une problématique structurelle d’insuffisance des fonds propres qui a été aggravée par l’endettement additionnel lié à la pandémie, est-il expliqué.
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