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Fléau des féminicides : les chiffres demeurent alarmants

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Violence à l’égard des femmes © DR

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée ce vendredi 25 novembre, ONU Femmes et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont publié un nouveau rapport. Celui-ci jette une lumière crue sur l’ampleur de ce fléau mondial. Au Maroc, moult actions sont déployées afin de juguler la violence faite aux femmes, comme en témoigne le plan d’action national du Maroc sur les femmes, la paix et la sécurité, lancé en mars 2022. Le point.

Ce vendredi 25 novembre, les pays du monde entier commémorent la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. « Tous Unis : l’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles », est le thème retenu pour cette journée.

À cette occasion, ONU Femmes et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont publié une nouvelle étude. Cette dernière relève que chaque heure en moyenne, plus de cinq femmes ou filles ont été tuées par un membre de leur propre entourage en 2021. Aussi, ce fléau touche, aujourd’hui, une femme sur trois à l’échelle mondiale. Un chiffre qui est resté principalement inchangé ces dix dernières années.

En outre, le rapport des deux agences onusiennes estime que ces chiffres sont «un brutal rappel du fait que la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des atteintes les plus fréquentes aux droits de la personne dans le monde».

Dans un message, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a observé que «cette discrimination, cette violence et ces abus visant la moitié de l’humanité ont un coût élevé». «Cela limite la participation des femmes et des filles dans tous les domaines de la vie, nie leurs droits et libertés fondamentaux et bloque la reprise économique égale et la croissance durable dont notre monde a besoin», a-t-il ajouté.

Lire aussi : Covid-19 : détérioration de la situation des femmes du monde arabe

Le foyer n’est même pas un lieu sûr

Le SG de l’ONU a exhorté tout le monde à soutenir les campagnes publiques qui remettent en question les normes patriarcales et promeuvent différentes formes de masculinités rejetant la misogynie et la violence. «J’appelle les gouvernements à augmenter de 50% le financement des organisations et mouvements de défense des droits des femmes d’ici 2026», a-t-il déclaré.

D’après ledit rapport, sur l’ensemble des femmes et des filles tuées intentionnellement l’année dernière, environ 56% l’ont été par un conjoint intime ou un autre membre de leur famille (45.000 sur 81.000). Des données qui prouvent que le foyer n’est même pas un lieu sûr pour bon nombre d’entre elles. Comparativement, seulement 11% des homicides contre des hommes sont perpétrés dans la sphère privée.

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Ampleur du phénomène sans doute supérieure aux chiffres enregistrés

Les chiffres liés à ce fléau demeurent alarmants, mais son ampleur réelle est possiblement bien plus grande.

Trop de victimes du féminicide ne sont toujours pas recensées, compte tenu notamment des incohérences dans les définitions et les critères appliqués par les pays. En effet, pour environ 40% des femmes et filles intentionnellement tuées en 2021, il n’y a pas assez d’informations pour qualifier ces cas de féminicide, en particulier lorsque les faits se sont produits dans un lieu public.

Par ailleurs, l’étude montre que des disparités existent aussi à l’échelle régionale. En 2021, l’Asie a enregistré le plus grand nombre de meurtres liés au sexe dans la sphère privée. De plus, les risques que les femmes et les filles soient tuées par leur partenaire intime ou un quelconque autre membre de leur famille étaient plus élevés en Afrique.

Cette même année, le taux de crimes liés au genre dans la sphère privée était estimé à 2,5 pour 100.000 femmes en Afrique, contre 1,4 dans les Amériques, 1,2 en Océanie, 0,8 en Asie et 0,6 en Europe.

Lire aussi : Comment lutter contre les féminicides ?

Qu’en est-il de l’ampleur du phénomène au Maroc??

La violence à l’égard des filles et des femmes constitue un phénomène de grande ampleur au Maroc. Selon la dernière enquête du Haut-Commissariat au plan (HCP), 7,6 millions de femmes âgées de 15 à 74 ans parmi les 13,4 millions ont subi, en 2019, au moins un acte de violence dans les douze mois précédant l’enquête, soit 57%. Le contexte domestique demeure le plus marqué par la violence, avec une prévalence de 52%, soit 6,1 millions de femmes.

Au Royaume, l’engagement pour faire face à ce fléau est ferme, comme en témoigne la Déclaration de Marrakech pour la lutte contre la violence faite aux femmes. Celle-ci a été signée en mars 2020, sous la présidence effective de la princesse Lalla Meryem, présidente de l’Union nationale des femmes du Maroc.

D’autres initiatives ont également été mises en place dans ce cadre, notamment la Politique nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et filles à l’horizon 2030. Son objectif est d’accompagner les différentes réformes juridiques menées pour renforcer la protection des femmes.

Il est aussi question de la mise en place de la Commission nationale pour la prise en charge des femmes victimes de violence chargée d’assurer la communication et la coordination nationale. S’y ajoute la mise en œuvre de l’Observatoire national de la violence faite aux femmes qui réunit les départements ministériels concernés, les organisations de la société civile et les centres de recherche.

Il s’agit enfin du plan d’action national du Maroc sur les femmes, la paix et la sécurité, lancé en mars 2022 en application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité. Ce plan vise, entre autres, la promotion d’une culture de la paix et de l’égalité, la prévention de l’extrémisme violent et la lutte contre la violence faite aux femmes.

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