Flambée des prix du poulet et de la viande rouge : la colère des consommateurs monte
Flambée des prix du poulet et de la viande rouge. © DR
La flambée des prix du poulet, désormais à plus de 25 DH le kilo, provoque l’émoi parmi les consommateurs. Ceux-ci se tournent traditionnellement vers cette volaille comme alternative plus abordable à la viande rouge, dont les prix ont récemment grimpé à 150 DH pour le mouton et se situent entre 110 et 120 DH pour le bœuf. Cette envolée des tarifs est perçue comme une atteinte au pouvoir d’achat des ménages, nombreux sont ceux qui dénoncent une augmentation jugée excessive.
L’inquiétude monte également quant à une possible nouvelle hausse du prix du poulet vivant, certains craignant un pic historique imminent. Face à ces préoccupations, la Fédération de l’aviculture (FISA) rappelle que cette inflation est intrinsèquement liée aux coûts de production, lesquels dépendent étroitement du prix des aliments pour animaux sur le marché international.
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Appel à l’intervention des autorités et pression politique sur la flambée des prix
Cette augmentation a provoqué un appel public à l’intervention des autorités compétentes. Cette inflation est attribuée à une demande accrue, notamment durant la saison des mariages, exacerbée par des conditions climatiques défavorables. La sécheresse persistante et le retard des pluies ont également joué un rôle important dans cette escalade des prix, les professionnels du secteur préviennent que les tarifs pourraient encore augmenter dans les semaines à venir.
Cette situation a également atteint les sphères politiques. Fadwa Mohsine El Hayani, députée du Parti du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, a interpellé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, sur cette flambée des prix. La parlementaire a remis en question les mesures envisagées pour stabiliser les coûts et soulager les consommateurs.
Plan ambitieux pour revitaliser le secteur de la viande rouge
Dans ce cadre, l’Alliance des ingénieurs istiqlaliens a dévoilé un plan ambitieux visant à revitaliser le secteur de la viande rouge. Ce projet se compose d’une trentaine de recommandations stratégiques, destinées à stabiliser rapidement les prix, accroître la production, et intégrer des pratiques de développement durable et des technologies novatrices. L’objectif est de garantir une production nationale robuste et de renforcer la sécurité alimentaire du pays grâce à une démarche proactive et intégrée.
Dans le cadre de leur initiative, les ingénieurs proposent une série de mesures d’urgence, parmi lesquelles :
- Soutien ciblé aux petits éleveurs : Renforcer l’aide étatique vers ceux qui sont les pivots de l’approvisionnement en viande rouge du marché national.
- Facilitation de l’importation de viande congelée Halal : Améliorer l’offre domestique tout en accentuant les contrôles de qualité et de salubrité de ces produits importés.
- Diversification des sources de protéines : Encourager la consommation de viandes alternatives comme la volaille, le poisson et la cuniculture pour diminuer la dépendance aux sources traditionnelles.
- Régulation des prix : Instaurer des mécanismes pour limiter les fluctuations extrêmes des prix, garantissant ainsi une juste rémunération des producteurs et des prix accessibles pour les consommateurs.
- Réhabilitation des marchés de bétail et développement de circuits courts : Ces mesures visent à réduire les frais de transport et de distribution, contribuant ainsi à la stabilisation des prix.
- Soutien accru aux transporteurs de marchandises : Face à la hausse des coûts des carburants, il est essentiel de diminuer les frais de production pour stabiliser les prix finaux.
- Révision des droits de douane à l’importation de bétail : Équilibrer le terrain de jeu pour éviter que les grands importateurs ne lèsent les producteurs nationaux par des avantages fiscaux disproportionnés.
Recommandations pour un développement durable du secteur
Pour le développement durable de la filière, les recommandations incluent :
- Stimulation des coopératives : Soutenir les regroupements d’éleveurs pour améliorer la productivité et la commercialisation.
- Optimisation de la sélection animale : Augmenter la proportion d’animaux présentés aux commissions de sélection.
- Amélioration génétique et soutien à l’élevage local : Développer des programmes pour renforcer les races locales adaptées aux conditions climatiques ardues.
- Investissement dans le secteur laitier : Augmenter l’incitation à la production de lait et soutenir les petites exploitations laitières.
En outre, l’Alliance préconise des mesures pour renforcer la résilience du secteur face au changement climatique, telles que le développement de pratiques agricoles durables pour protéger les ressources naturelles et soutenir les éleveurs dans l’adhésion à des assurances contre les risques du métier.
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Technologies et formation pour révolutionner la production
l’Alliance des ingénieurs istiqlaliens a également formulé une série de recommandations qui s’ouvrent sur l’intégration des nouvelles technologies. Voici les mesures proposées pour transformer radicalement la production :
- Encouragement à l’adoption de technologies avancées : Soutien aux éleveurs dans l’intégration de systèmes d’alimentation automatisés et de surveillance à distance. Ces outils pourraient révolutionner le suivi de la santé animale, booster la productivité et assurer une gestion durable des ressources.
- Optimisation de la gestion des exploitations agricoles : Adoption de méthodes de gestion modernes pour minimiser les coûts de main-d’œuvre et d’entretien.
- Modernisation des infrastructures : Amélioration des équipements pour valoriser la production, en intégrant des technologies novatrices pour une transformation efficace des produits.
- Renforcement de la formation professionnelle : Développement de programmes de formation spécifiques pour les acteurs de la chaîne de valeur de la viande rouge, notamment par la création de centres de formation dédiés aux métiers de l’élevage.
- Intensification de la recherche et développement : Accroître les efforts de recherche dans les domaines de l’alimentation et des techniques d’élevage pour optimiser les pratiques sectorielles.
Actions transversales pour renforcer la filière
En parallèle à ces mesures sectorielles, des actions transversales sont également nécessaires pour renforcer la filière :
- Révision stratégique : Adapter la nouvelle initiative «Génération Green» en s’appuyant sur les leçons tirées du Plan Maroc Vert, afin de mieux répondre aux défis actuels et futurs.
- Éducation du consommateur : Sensibiliser la population à l’importance d’une alimentation diversifiée et équilibrée, incluant des alternatives aux protéines animales pour une meilleure santé publique.
- Dialogue national : Initiatives pour engager les discussions sur les priorités nationales en matière de souveraineté alimentaire, favorisant une politique alimentaire plus cohérente et adaptée aux réalités du pays.
- Structuration organisationnelle : Création d’une entité nationale supérieure chargée de la formulation, du suivi et de l’évaluation des politiques publiques dans le domaine de la souveraineté alimentaire, garantissant une meilleure coordination et efficacité des actions menées.
Ces propositions visent à instaurer une dynamique nouvelle dans la filière, en intégrant innovation et durabilité pour assurer l’autonomie alimentaire et la prospérité économique du Royaume.
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