Flambée des prix du carburant : la guerre en Ukraine, les solutions et les recommandations
Station de services © DR
Alors que la tendance était plutôt à la baisse ces dernières semaines, voilà que les prix des carburants augmentent de nouveau. D’habitude, il faut compter une dizaine de jours entre la date de changement du prix du baril et celle de son observation dans les stations de services. Seulement, depuis le début de la guerre en Ukraine, le contexte est devenu très particulier. Au cours d’une même journée, le prix du baril peut varier et c’est pourquoi les répercussions sont immédiates.
Les répercussions de la crise en Ukraine
Plus de 15 DH, c’est le prix qu’il faut débourser pour acheter un litre d’essence. C’est évidemment du jamais vu au Maroc. Cela fait suite à la flambée du cours du baril qui n’est pas descendu sous les 100 dollars ($) ces derniers jours. On vous explique.
L’offensive militaire que la Russie, deuxième producteur mondial d’or noir et de gaz, a lancée contre l’Ukraine se ressent sur les marchés pétroliers. La guerre va certainement accélérer l’augmentation des prix des carburants, et ce, alors que les tarifs à la pompe atteignent déjà des records.
Entre janvier 2021 et janvier 2022, le prix du baril est passé de 55 à 87 $. Mais avec l’offensive militaire russe, lancée le 24 février en Ukraine, le prix a atteint 100 $.
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Quelles solutions sont envisagées ?
Au Maroc, trois éléments composent le prix du carburant aujourd’hui : le prix du pétrole, les taxes et la marge des distributeurs. Les taxes représentent en effet plus de la moitié du prix facturé. À cela s’ajoutent les droits de douane et un taux de TVA de 10%, en plus d’une taxe intérieure de consommation qui dépasse 3,4 DH. Une envolée qui impacte sévèrement le pouvoir d’achat des Marocains.
Parmi les solutions proposées : l’intervention de l’État. Les experts appellent le gouvernement à revoir son système de taxation avec un retour à la fixation des prix et au plafonnement.
Interpellé sur la question, le gouvernement, par la voix de son ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des finances, Fouzi Lekjaa, a exclu toute révision des taxes imposées à ces produits, mettant en cause le contexte international. Il a toutefois assuré que les taxes appliquées sur les produits pétroliers au Maroc sont parmi les plus basses dans la région.
Autre solution : la nécessité de la remise en service de la SAMIR. La reprise de l’activité du raffinage permettra d’augmenter les réserves nationales des produits pétroliers et réduire ainsi les tarifs jusqu’à 2 DH.
Les transporteurs menacent de recourir à une grève
Début mai, le gouvernement a décidé d’allouer un soutien supplémentaire aux professionnels du transport routier. Une première enveloppe avait déjà été débloquée de l’ordre de 340 millions de DH (MDH), à la date du 21 avril 2022. Un appui qui a touché environ 180.000 véhicules.
Les transporteurs de marchandises, par l’intermédiaire de leurs syndicats, dénoncent les flambées répétitives des prix des carburants. Pour faire entendre leur mécontentement, ils menacent de recourir à une grève nationale totale. Selon eux, l’aide allouée par le gouvernement est venue dans une période où les prix étaient à moins de 12 DH le litre, alors qu’aujourd’hui, les prix affichés sont de 15 DH.
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Une pénurie à prévoir ?
Selon l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), le pétrole ne devrait pas manquer malgré l’isolement croissant de la Russie. Une hausse de la production des autres pays, à savoir les États-Unis et certains pays du Moyen-Orient, ainsi qu’un ralentissement de la demande devraient éviter tout risque de manque de pétrole et compenser la perte d’une partie du pétrole russe.
Toutefois, l’organisation a établi une liste de recommandations à destination des gouvernements et des entreprises, visant à réduire la consommation mondiale de pétrole, comme le maintien du télétravail, la baisse du prix des transports en commun, le développement du covoiturage et les journées sans voiture. L’AIE appelle également les consommateurs à voyager moins et à conduire plus lentement.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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