Temps de lecture : 6 minutes

Accueil / Afrique / Économie / Finance climatique : le Maroc en tête des pays du Maghreb en matière de réglementation

Finance climatique : le Maroc en tête des pays du Maghreb en matière de réglementation

Temps de lecture : 6 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 6 minutes

Le cabinet de consulting Green For South a désigné le Maroc comme leader dans le financement climatique en Afrique du Nord. Dans le rapport « Climate Finance Readiness Index », le cabinet note également les efforts du Royaume pour renforcer la résilience climatique, notamment dans le domaine de l’atténuation des risques climatiques, mais aussi pour sensibiliser le public à leurs enjeux. Le document reconnait, par ailleurs, les efforts déployés par d’autres pays de la région dans ce sens. Le point.

Temps de lecture : 6 minutes

Le Maroc a réussi encore une fois à se placer à la tête des pays maghrébins en matière de préparation des systèmes financiers pour soutenir l’action climatique. Tel est le constat établi par le cabinet de consulting Green For South dans le rapport « Climate Finance Readiness Index ». Ce dernier couvre la région du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de la Turquie (MENAT).

Dans son rapport, le cabinet, basé à Toronto et Casablanca, souligne que le Royaume, dans sa sous-région qui comprend également l’Algérie et la Tunisie, est le premier à avoir adopté des «réglementations et des lignes directrices appropriées (principalement volontaires), un volume intéressant de l’activité de financement climatique et des dispositifs de sensibilisation efficaces».

En outre, le document est revenu sur les efforts du Maroc pour améliorer sa résilience climatique, notamment en matière d’atténuation qui requiert d’importants investissements. Il rappelle, à cet égard, le coût total des actions d’atténuation et d’adaptation au climat estimé à 78 milliards de dollars (38 MM$ pour les mesures d’atténuation et 40 MM$ pour les mesures d’avertissement).

Aussi, la Tunisie dispose d’une réglementation appropriée (sur une base volontaire), d’un volume intéressant d’activité de financement climatique, ajoute le rapport. Celui-ci précise qu’il n’y a pas eu d’émission d’obligations vertes ou de « Sukuk » et les dispositions de sensibilisation sont encore limitées.

En revanche, l’Algérie «ne dispose d’aucune réglementation dans le secteur financier pour soutenir l’action climatique et l’activité de financement climatique est encore limitée», a fait savoir Green For South. Le cabinet estime, en outre, que dans l’ensemble, la région d’Afrique du Nord est à un stade précoce de mise en œuvre de ces actions.

Lire aussi : Transition verte du Maroc : la BERD accorde un financement de 25 M€ à la BCP

Le Maroc et la Tunisie appelés à renforcer davantage leur réglementation

Pour ce cabinet spécialisé dans la finance durable, verte et climatique, le Maroc et la Tunisie sont appelés à renforcer davantage leur réglementation et la rendre obligatoire, à encourager les émissions vertes et à lancer davantage d’initiatives de sensibilisation et de formation.

Concernant la région MENA, l’Égypte ouvre la voie en rendant toutes les réglementations relatives aux risques ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et climatiques obligatoires dans les différents secteurs financiers (banques, assurances et marchés des capitaux). Ceci, à la différence des pays comme la Jordanie, le Maroc, la Tunisie et la Turquie qui ont généralement des exigences de déclaration volontaires.

Dans son évaluation, le rapport prend en compte les différences entre les sous-régions telles que l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, le Conseil de coopération du golfe (CCG) et la Turquie. Le but est de refléter une vision juste de chaque pays en fonction de ses défis et contraintes locaux.

Lire aussi : BAD : le Maroc décide d’apporter sa contribution au FAD

 

14 systèmes financiers évalués

En effet, 14 systèmes financiers sont évalués sur la base d’une variété de critères, afin de déterminer les progrès réalisés par chaque pays pour mettre en œuvre des mécanismes et des instruments de financement du climat. Il s’agit du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de l’Égypte, de la Jordanie, du Liban, de l’Irak, du Koweït, du Qatar, du Bahreïn, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, d’Oman et de la Turquie.

Ainsi, « Climate Finance Readiness Index » attribue à la sous-région Afrique du Nord un score de 31,33%, contre 40,23% pour la sous-région Moyen-Orient (Égypte, Irak, Jordanie, Liban), 17,53% pour la sous-région Conseil de coopération du Golfe (CCG) et 46,84% pour la Turquie.

S’agissant de la sous-région du CCG (hors Oman), les auteurs du rapport ont relevé que ces pays compteraient sur leurs propres ressources pour soutenir l’action climatique. Ils notent que la plupart d’entre eux ont l’exigence de reporting ESG pour les entreprises publiques et des lignes directrices sur les obligations vertes/Sukuk.

Pour sa part, la Turquie dispose d’un ensemble complet de réglementations couvrant les exigences en matière de risques climatiques et ESG. En outre, les directives sur les obligations vertes sont rendues obligatoires. Par ailleurs, Ankara a déjà émis des obligations vertes et mobilisé plus d’un milliard de dollars de fonds verts mondiaux.

Pour l’activité financière verte, le Maroc figure aux côtés de l’Égypte, du Liban et de la Turquie dans le premier sous-groupe des pays mobilisant des ressources, à la fois des fonds verts mondiaux et des émissions d’obligations vertes/Sukuk.

Lire aussi : Énergies renouvelables : le Maroc rayonne

Sensibiliser le public aux enjeux climatiques

Abordant le volet de la sensibilisation, le texte note que le Maroc se positionne avec la Turquie et la Jordanie dans le premier sous-groupe. Celui-ci se distingue par des programmes de formation spéciaux dans le domaine de la finance verte et climatique avec un volume de publications académiques, outre des articles de presse.

In fine, Green For South a noté dans son rapport une série de recommandations à l’endroit des parties prenantes, y compris les régulateurs et les institutions financières. L’objectif est de mettre en œuvre ou renforcer les initiatives nécessaires pour contribuer à l’atténuation des risques climatiques et les efforts d’adaptation.

Il s’agit notamment d’établir un cadre réglementaire pour les institutions financières afin de gérer les risques climatiques, de renforcer les incitations du marché pour stimuler à la fois l’offre et la demande de financement climatique par le biais d’investissements dans des initiatives vertes, en sus d’accroître les connaissances et la sensibilisation dans ce domaine.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 6 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Finance climatique

Prix de l’or : une hausse qui interpelle

L'or est depuis longtemps considéré comme un refuge sûr face aux incertitudes économiques et géopolitiques. Son prix est historiquement sens…
Finance climatique

Les classes défavorisées, les plus impactées par la corruption

Le rapport annuel de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) pour l’année 2023, co…
Finance climatique

Hydrogène vert : le Maroc trace sa voie

Le World Power-to-X Summit, dont la quatrième édition a pris fin ce mercredi à Marrakech, a rassemblé une multitude de décideurs, de leaders…
Finance climatique

Économie bleue : le Maroc plaide pour un renforcement de la coopération Sud-Sud

Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a déclaré qu’une coopérati…
Finance climatique

Maroc : perspective de croissance du PIB (+2,5%)

Selon les prévisions économiques du Haut-Commissariat au plan (HCP), au quatrième trimestre 2024, le retour des branches secondaires vers un…
Finance climatique

Transformation digitale : levier clé pour l’éducation et l’emploi ?

Organisé par le GAM, et placé sous le patronage du roi Mohammed VI, ce sommet vise, comme chaque année, à rapprocher les acteurs du digital …
Finance climatique

Casablanca-Settat : quels projets pour un développement durable en 2025 ?

Dès le début de la session, le président du Conseil a présenté un rapport détaillé des activités menées durant la période 2021-2024 dans la …
Finance climatique

Maroc-UE : suspension des accords commerciaux, et après ?

Pour les accords commerciaux de 2019 entre l’Union européenne et le Maroc, s’en est fini ! C’est ce qu’a annoncé la Cour de justice européen…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire