Accueil / Culture

Festival des musiques sacrées de Fès : la paix a frappé à la bonne porte, Bab Al Makina

Temps de lecture

Bab Al Makina, lors de la 26ᵉ édition du Festival des musiques sacrées de Fès © DR

Après deux années de crise sanitaire liée à la Covid-19 et de suspension de plusieurs manifestations de tous genres, le Festival des musiques sacrées de Fès est revenu cette année pour une 26ᵉ édition. Sous le haut patronage du roi Mohamed VI et sous la présidence de la princesse Lalla Hasna, cet événement a enchanté un public de diverses nationalités en l’espace de quatre soirées, organisées du 9 au 12 juin 2022. Dans le contexte actuel de crise mondiale, ce festival a pu souffler en quelques jours un vent de paix sur la ville de Fès.

Sous le haut patronage du roi Mohamed VI et sous la présidence effective de la princesse Lalla Hasna, la 26? édition des musiques sacrées de Fès s’est tenue du 9 au 12 juin 2022. Cet événement a enchanté un public assoiffé de culture et de paix, surtout après deux années de restrictions sanitaires dues à la pandémie la Covid-19. Le public de diverses nationalités a répondu présent, malgré que la paix soit ébranlée par les guerres, et même si le monde connaît une crise financière et un changement climatique inquiétant. Les chants sacrés des trois religions monothéistes, le qawwal indien, la danse kathak et les poèmes bouddhistes, ont fait oublier en l’espace de quatre soirées mémorables toutes les crises que traverse l’humanité.

Grâce à cette manifestation, et grâce aux multiples travaux de la Fondation l’Esprit de Fès, le Maroc a voulu adresser au Monde un message de paix et de tolérance, et l’inviter à renouer avec la culture, dans une ville considérée comme un haut lieu de l’histoire de la mémoire populaire, et qui continue à jouir d’un rayonnement culturel et architectural universel.

«L’architecture constitue une empreinte, un repère, un cadre et un cheminement des croyances, des religions et des spiritualités»

Driss Khrouz

Le samedi 11 juin, grâce aux efforts louables du Pr Driss Khrouz, et malgré le temps record imparti à l’organisation, et la polémique qui l’a entouré, un programme riche et diversifié a été consacré à « L’ARCHITECTURE ET LE SACRÉ ». Un panel de chercheurs et d’universitaires ont abordé le sujet sous ses multiples aspects : espaces et modes de vie, et les symboles du sacré. Voir programme forum : festival.com

Ce programme a manifestement intéressé le public, venu participer au débat, par sa portée et sa profondeur : l’architecture ne serait-elle pas un « ÊTRE VIVANT » ?
C’est la notion développée par l’architecte autodidacte et contemplatif de la nature TADAO Ando : «L’architecture est un être vivant, un être en mouvement. La lumière donne du mouvement à l’architecture et lui insuffle la vie».

L’architecture respire, regarde, aide à réguler la température ambiante, se nourrit et s’hydrate en entretenant un rapport intime avec l’eau, pour l’irrigation, pour la propreté et l’esthétique d’une demeure. Demeures que l’on savait si bien concevoir avant.

L’architecture du sacré peut également avoir une fonction économique et solidaire symbolique, comme à Agadir, à Awajial dans la province de Béni Mellal, et participer ainsi à souder les liens au sein d’une communauté.

L’eau, source de vie, contribue également à la sacralité de l’architecture. Le système des « Khataras », longues conduites souterraines qui jadis servaient à acheminer l’eau du Piémont de l’Atlas vers Marrakech, et que l’on distribue grâce à de petites canalisations au sein de la ville, aurait été comparé à une « circulation sanguine ». Pour parler d’architecture vivante, on ne peut pas choisir de meilleurs exemples.

Cependant, et comme l’avait bien signalé Emerson, pourquoi doit-on toujours continuer à revenir sur le passé ? C’est toujours intéressant d’étudier l’architecture du passé chez des gens qui ont vu Dieu, et la Nature en face. Ne faudrait-il pas encourager les nouvelles générations d’architectes à inventer une philosophie architecturale qui s’adapterait à notre époque ? Et si nous n’y arrivons pas, pourquoi ne pas s’impliquer de manière plus rationnelle dans la restauration des monuments sacrés du passé. Un effort est certes fait, mais il faut le généraliser à tout le Maroc. (voir l’économiste du 7 décembre 2009, article de Younes Saad Alami).

Sur le chemin des Rois, entre Fès et Marrakech, il y a tellement de petits villages, de Zaouïa et de monuments sacrés, qui méritent qu’on en déchiffre l’histoire et que l’on se les réapproprie. Aussi bien pour leur dimension historique, que pour un tourisme culturel.

En ces temps de crises, le blé mériterait qu’on le stocke dans des greniers collectifs et solidaires, et bien gardés. L’eau mériterait qu’on la respecte et qu’on la gère et distribue de manière efficiente. Réapprendre l’architecture du passé ne serait pas un luxe en ces temps de catastrophes climatiques.

Le bio mimétisme est une philosophie qui doit nous inspirer. Ce n’est pas une utopie, car la bio luminescence est en train d’être expérimentée dans des lieux publics. Nous avons toujours trouvé dans la Nature des modèles qui ont révolutionné le cours de l’histoire. Respectons-la, et réapprenons à mieux l’observer.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Camping paradis : TF1 diffuse en prime un épisode tourné au Maroc


Culture - La chaîne de télévision française TF1 a diffusé, lundi, un épisode de sa série à succès "Camping paradis" tourné au Maroc.

Rédaction LeBrief - 3 septembre 2024

Le film marocain Triple A dans les salles à partir du 11 septembre

Culture - Cette sortie marque le début d'une tournée nationale visant à faire découvrir ce film au public marocain.

Rédaction LeBrief - 2 septembre 2024

Le court-métrage marocain «Bendir Lalla» en compétition internationale à La Haye

Culture - Le court-métrage «Bendir Lalla» d'Ahmed El Kadiri en compétition au Festival MENA de La Haye, célébrant le cinéma marocain.

Chaima Aberni - 30 août 2024

6e édition à Nador des Mètres de la poésie

Culture - La sixième édition de l'événement culturel «Les Mètres de la Poésie» (Bohour Achiir) s'est ouverte jeudi soir à Nador.

Rédaction LeBrief - 30 août 2024

Le Maroc célèbre la fête du cinéma du 7 au 10 septembre

Culture - Plus de 50 films seront projetés dans 20 salles à travers sept villes du Royaume, avec un tarif unique de 30 DH par séance.

Mbaye Gueye - 29 août 2024

Meknès : lancement de la première édition du café culturel «Friends»

Culture -La scène culturelle de Meknès s'enrichit avec l'ouverture du café culturel «Friends» le 18 août.

Mbaye Gueye - 28 août 2024

Gnaoua : un patrimoine marocain devenu symbole de puissance douce sur la scène mondiale

Culture - L’ascension de la musique Gnaoua illustre comment le Maroc peut propulser son patrimoine au niveau mondial.

Chaima Aberni - 28 août 2024

Agadir : le festival international du film amazighe revient pour la 15e édition

Culture - Le festival Issni N’Ourgh international du film amazighe (FINIFA) tiendra sa 15ᵉ édition du 11 au 15 septembre à Agadir.

Hajar Toufik - 28 août 2024
Voir plus

Installation du jury du Grand Prix national de la Presse au titre de la 22e session

Culture - Ce mardi à Rabat, les membres du jury du Grand Prix national de la Presse ont été installés au titre de la 22e session.

Rédaction LeBrief - 26 novembre 2024

Démarrage du Gnaoua Tour Festival 2022 à Essaouira

Culture - Après deux ans d’absence en raison de la pandémie, le Festival Gnaoua a officiellement entamé sa tournée ce vendredi 3 juin à Essaouira. Onze des mâalems les plus réputés de la ville et nombre d’artistes internationaux se sont donné rendez-vous, sur la célèbre place Moulay Hassan.

Atika Ratim - 6 juin 2022

Épopée des Lions de l’Atlas, un livre qui consacre les hommes de Walid Regragui

Culture - Le livre «Épopée des Lions de l’Atlas» revient sur les exploits des hommes de Walid Regragui au Mondial Qatar 2022.

Anass Hajoui - 13 mars 2023

«Moroccan Badass Girl» : la comédie satirique numéro un sur Netflix Maroc

Culture - «Moroccan Badass Girl» domine les palmarès de Netflix Maroc, acclamée pour son humour et sa critique sociale incisive.

Chaima Aberni - 28 juin 2024

Année culturelle Qatar-Maroc: la princesse Lalla Hasnaa et Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Al Thani visitent des expositions marocaines

Culture - La princesse Lalla Hasnaa et Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Al Thani ont visité les expositions "Splendeurs de l’Atlas" et "Ektashif : Maroc".

Rédaction LeBrief - 1 novembre 2024

Cherif Al Idrissi, illustre explorateur et géographe du 12e siècle

Culture - Cherif Al Idrissi, un explorateur, botaniste et médecin, originaire de Sebta, a grandi au 12e entre l’Afrique du Nord et l’Espagne.

Nora Jaafar - 6 février 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire