La plage Oualidia © DR
Le recul temporaire du niveau de la mer peut susciter des inquiétudes quant à la possibilité d’un tsunami, en raison de la méconnaissance des processus maritimes sous-jacents. Récemment, des vidéos montrant ce recul du niveau de la mer ont circulé largement sur les réseaux sociaux, amplifiant les craintes et les peurs parmi le public.
Cependant, contrairement aux tsunamis, qui résultent de secousses sismiques sous-marines entraînant des déplacements soudains du fond marin, la baisse du niveau de la mer observée est principalement due aux cycles naturels des marées. Ces changements, qui se produisent régulièrement en fonction des phases lunaires et des alignements célestes, ne doivent pas être interprétés comme des signes de catastrophes imminentes, mais plutôt comme des manifestations normales des phénomènes océaniques.
Un phénomène naturel
La Direction générale de la météorologie (DGM) a tenu à clarifier le phénomène de la baisse actuelle du niveau de la mer, en expliquant que cette variation est due à des processus naturels récurrents et prévisibles. Selon la DGM, pour comprendre ce phénomène, il est essentiel de se pencher sur le rôle des marées, qui sont influencées principalement par les forces d’attraction gravitationnelle exercées par la Lune et le Soleil sur la Terre. Lorsque la Lune et le Soleil sont alignés, comme lors de la pleine lune, leurs effets gravitationnels se combinent, entraînant des fluctuations maritimes plus marquées.
Contrairement aux tsunamis, qui sont causés par des séismes sous-marins provoquant un déplacement soudain du fond marin, les marées représentent un phénomène oscillatoire régulier. Les marées se caractérisent par des cycles alternés de montée (marée haute) et de descente (marée basse) du niveau de la mer.
Ces écarts sont donc une partie intégrante des cycles naturels océaniques et ne constituent pas une anomalie climatique ou une menace pour les côtes. Ainsi, les fluctuations observées sont normales et font partie du cycle naturel des marées, régi par l’influence gravitationnelle des corps célestes.
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Rythme des marées : quotidien, mensuel et saisonnier
Pour mieux comprendre ces changements, il est utile de se pencher sur les différents rythmes des marées, comme l’explique la DGM En effet, sur les côtes marocaines, les marées suivent un modèle semi-diurne. Cela signifie que l’on observe deux marées hautes et deux marées basses chaque jour, séparées par un intervalle moyen d’environ 12 heures et 25 minutes. Ce cycle est influencé par la rotation de la Terre ainsi que par la position relative de la Lune et du Soleil.
Les variations mensuelles des marées résultent de la combinaison des mouvements de la Lune et du Soleil. D’après la DGM, les pleines mers les plus fortes et les basses mers les plus faibles se produisent généralement lors des nouvelles lunes et des pleines lunes, moments où l’alignement de ces corps célestes accentue les effets gravitationnels.
En outre, les marées sont également influencées par les saisons. Selon la DGM, les équinoxes de printemps et d’automne, lorsque le Soleil se trouve dans le plan équatorial terrestre, produisent des marées plus extrêmes. Les équinoxes entraînent des marées hautes plus élevées et des marées basses plus basses en raison des effets gravitationnels maximisés.
Les dernières données fournies par le modèle de prévision des marées de la DGM montrent que le niveau le plus bas de la mer pour le mois de juillet 2024 a été enregistré le 23 juillet. Ce jour-là, lors de la pleine lune, la Terre, la Lune et le Soleil étaient presque parfaitement alignés, ce qui a produit des niveaux de marée particulièrement bas : entre 0,15 et 0,20 mètre en Méditerranée et jusqu’à 0,60 mètre dans l’océan Atlantique.
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