Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Faut-il réglementer le métier d’influenceur au Maroc ?

Faut-il réglementer le métier d’influenceur au Maroc ?

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Le secteur de l’influence est en pleine ébullition. Appelés «créateurs de contenus», ils sont suivis par des millions de personnes sur les réseaux sociaux et très souvent sollicités par les marques et les annonceurs pour la promotion de leurs produits. C’est devenu un métier à la mode dont les sources de revenus sont multiples et non contrôlées. Cependant, les abus dans le domaine du marketing d’influence sont très nombreux, ce qui laisse penser qu’un statut juridique propre à ces influenceurs est aujourd’hui indispensable.

Temps de lecture : 4 minutes

Ils sont présents partout sur les réseaux sociaux : les influenceurs, ces personnes très actives, qui ont des publics ciblés et qui pratiquent « le marketing d’influence ». Une tendance exploitée par plusieurs marques et annonceurs. Ces derniers font appel aux influenceurs connus, dont le nombre de followers est le plus important, pour atteindre différentes cibles.

À titre d’exemple, les entreprises offrent gratuitement un produit à un influenceur afin d’obtenir un avis favorable de sa communauté et surtout pour se faire connaître d’un plus vaste public. L’annonceur peut aussi collaborer avec ces gens très populaires, grâce à des opérations promotionnelles, bien sûr contre une rémunération assez élevée.

Lire aussi : Influenceur, un métier en or !

Un secteur en constante évolution

Au Maroc, le marché du marketing d’influence pèserait plus de 5 milliards de DH (MMDH) en 2022, selon une étude DigitrendZ (Moroccan Digital Trends) sur les tendances digitales au niveau national. Autre constat : les influenceurs jouissent d’une bonne image auprès des internautes et sont suivis par 75% des Marocains sur les réseaux sociaux. Les principaux thèmes d’intérêt sont l’humour, la cuisine, la technologie et la mode.

En peu de temps, ces influenceurs sont devenus des acteurs incontournables du marketing publicitaire, souvent mandatés par les marques pour doper leur notoriété. C’est donc un marché qui se développe fortement suite à une croissance d’audience, notamment par les jeunes.

Toutefois, ils sont aussi pointés du doigt pour leurs pratiques abusives. La plupart d’entre eux sont payés ou reçoivent des cadeaux, comme un séjour dans un hôtel de luxe, des vêtements, des produits de beauté, de l’électroménager… Ils n’en informent pas toujours leurs abonnés et ces derniers pensent alors qu’il s’agit d’un avis personnel et non d’une promotion commerciale du produit. Plusieurs scandales visant certains influenceurs ont également éclaté pour publicité mensongère ou trompeuse.

Lire aussi : Les influenceurs sous les radars du fisc

Vers un encadrement juridique ?

Encadrer les pratiques des influenceurs semble plus que jamais nécessaire. Du statut de ces créateurs de contenus, aux obligations légales, en passant par la réglementation des collaborations, les actions doivent être encadrées. L’objectif est d’imposer une obligation de transparence et de loyauté, qui doit être respectée par les annonceurs comme par les influenceurs. Il s’agit aussi d’un moyen de lutte contre les nombreuses dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux.

Avec un cadre juridique, l’éthique et la transparence seront assurées et l’influenceur sera obligé d’informer son public de la collaboration commerciale avec les marques. Et au-delà de cette obligation, certains produits ou services, dont est faite la promotion, devront être soumis à des règles particulières. On cite les produits cosmétiques, les appareils médicaux ou encore les soins pharmaceutiques.

En outre, la création d’un appareil juridique pourra à la fois responsabiliser et sanctionner les influenceurs pour renforcer la protection des utilisateurs des réseaux sociaux et des consommateurs. Il faut savoir aussi qu’un influenceur n’est pas un journaliste et il n’est pas soumis aux mêmes contraintes. Dès lors, un encadrement plus strict paraît urgent.

Enfin, il est à rappeler que la taxation des influenceurs est d’actualité et elle n’est pas exclue par le gouvernement d’Aziz Akhannouch. Bientôt, ces influenceurs seront, eux aussi, appelés à payer l’impôt sur le revenu, comme tous les travailleurs marocains.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

influenceur Maroc

Pourquoi le gouvernement s’oppose-t-il à l’exonération fiscale des associations ?

Les parlementaires du groupe socialiste n’ont pas été tendre avec le ministre délégué en charge du Budget, Fouzi Lekjaa. Ces derniers ont fo…
influenceur Maroc

Défis budgétaires : quelle est la stratégie de l’État ?

Le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques d’octobre 2024, publié par la Trésorerie générale du Royaume du Maroc met en lumi…
influenceur Maroc

Crise de la main-d’œuvre dans l’agriculture marocaine

Depuis plusieurs années, l’agriculture marocaine subit une transformation profonde, principalement en raison de la migration de nombreux tra…
influenceur Maroc

Les avocats reprennent le chemin des tribunaux

L’Association des Barreaux des Avocats du Maroc, a décidé de suspendre la grève. Cette annonce intervient après deux réunions tenues le mini…
influenceur Maroc

PLF 2025 : taxe sur les gains, une menace pour les casinos

Dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) 2025, le gouvernement marocain propose d’introduire une taxe directe sur les gains des joue…
influenceur Maroc

Carburants : augmentation des importations et tensions sur les marges des distributeurs

Les dernières données publiées par le Conseil de la concurrence montrent une hausse notable des importations de gasoil et d'essence pour le …
influenceur Maroc

Comment la population marocaine a-t-elle évolué de 1960 à 2024 ?

Le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2024 (RGPH 2024), publié par le Haut-Commissariat du plan (HCP), a permis…
influenceur Maroc

TPE, PME : quelle place dans la course entrepreneuriale ?

Lors de la conférence de presse prévue pour le 8 novembre à Casablanca, Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des Très…

Un commentaire

  1. Bonjour : petite précision concernant le chiffre de 3 Milliards de DH. Il s’agit du CA des produits et services vendus au travers des influenceurs. Pour ce qui est de l’estimation des cachets de ces derniers, elle serait de l’ordre de 2.2 Milliards de DH. Le marché de l’influence pèserait donc aux alentours de 5.2 Milliards de DH. Cdt

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire