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Ils s’appellent Fouad Ali El Himma, Mohamed Yassine Mansouri et Noureddine Bensouda. Ils font partie des ex-camarades du roi Mohammed VI pendant ses années de collège. Ils comptent aujourd’hui parmi les personnalités les plus influentes au Maroc. D’autres comme Hassan Aourid, Mohamed Rochdi Chraïbi et Mohamed Fadel Benyaïch ne font plus partie du cercle rapproché du chef de l’État alors qu’ils avaient le vent en poupe pendant les premières années du nouveau règne. Enfin, d’autres anciens camarades ont disparu des radars de par leur discrétion (Anas Khales, Samir Lyazidi, Driss Aït M’Barek, Zouhair Ibrahimi) ou parce qu’ils ont embrassé une carrière dans le privé (Karim Ramzi).
Ces 11 ex-adolescents ont connu le prince héritier Sidi Mohammed et évolué à ses côtés dans un régime d’apprentissage strict comme le voulait feu Hassan II, lui-même ancien du Collège royal créé par feu Mohammed V en 1942. D’autres noms sont souvent listés quand il s’agit de parler du cercle des amis du Roi comme Khalid El Kouhen, Mehdi Alaoui, Karim Chakor et Mohamed Mounir El Majidi. Ces personnalités ne sont pas des ex-camarades du Monarque. Ils n’ont pas intégré le cercle à travers la fréquentation du Collège royal.
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Fouad Ali El Himma, personnage clé du Cabinet royal
Ami d’enfance du Souverain, El Himma avait fait ses études secondaires au Collège royal. Tout comme le Roi, après avoir décroché son baccalauréat, il a poursuivi ses études supérieures à la Faculté des sciences juridiques et sociales de Rabat où il a obtenu une Licence en droit et en droit comparé en 1986 et deux Certificats d’études supérieures en sciences politiques en 1988, et en sciences administratives en 1989. Entre 1992 et 1997, El Himma a occupé le poste de président du conseil municipal de Benguerir et député des Rhamna de 1995 à 1997. Il a ensuite rejoint le ministère de l’Intérieur et a été désigné par feu Hassan II au poste de chef de Cabinet du prince héritier Sidi Mohammed. Le 9 novembre 1999, le roi Mohammed VI le nomme secrétaire d’État à l’Intérieur et le reconduit dans ses fonctions le 6 septembre 2000. Le 7 août 2007, il démissionne de son poste de ministre délégué pour pouvoir se présenter aux élections qui ont eu lieu le 7 septembre 2007 à l’issue desquelles il a été élu à la circonscription de Rhamna. Le 12 juin 2009, il est élu conseiller lors des élections communales de 2009 à Benguerir avant d’être élu à l’unanimité président du conseil municipal. Le 15 mai 2011, il démissionne de deux comités internes du Parti authenticité et modernité (PAM) dont il est fondateur.
Le 6 décembre 2011, il est nommé conseiller du Souverain. C’est sans conteste, le personnage numéro 1 du Cabinet royal.
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Mohamed Yassine Mansouri, le maître du contre-espionnage
Né le 2 avril 1962 à Boujaâd. Mansouri a effectué ses études secondaires au Collège royal. Par la suite, il a suivi la même voie estudiantine que celle du Roi. Détenteur d’une licence en droit en 1983 et de deux diplômes d’études supérieures en droit public, Mansouri a exercé entre 1987 et 1999 au ministère de l’Information et au ministère de l’Intérieur. Signe de la grande confiance dont il jouit auprès du Souverain, il sera désigné en novembre 1999 à la tête de l’Agence Maghreb arabe presse (MAP), fonction qu’il a occupera jusqu’à sa nomination en 2003 wali, directeur général des affaires intérieures au ministère de l’Intérieur. En 2005, nouvelle promotion pour Mansouri qui sera nommé directeur général de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), poste qu’il occupe jusqu’à présent. Par ses qualités de négociateur, Mansouri s’est vu confier la gestion de dossiers aussi sensibles que ceux du Sahara, du conflit libyen ou encore celui de la sécurité dans la région du Sahel.
Noureddine Bensouda, le gardien des finances publiques
Il était proche du prince héritier Sidi Mohammed au point qu’il fut nommé par le défunt Monarque Hassan II, en février 1999, directeur général des Impôts, poste qu’il occupera jusqu’au 26 avril 2010, date à laquelle le roi Mohammed VI l’a nommé trésorier général du Royaume. Docteur en droit public de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et docteur d’État en droit public de l’Université Mohammed V de Rabat, Bensouda maîtrise les rouages de l’administration et de la décision publique. L’homme a mené un travail de fond pour moderniser la Trésorerie générale du Royaume (TGR) et contribué à l’assainissement de la gestion des finances publiques. Même s’il a été secoué par quelques scandales dont notamment ceux des primes salariales et des terrains domaniaux, ce haut commis de l’État est pressenti pour succéder à Abdellatif Jouahri à la tête de Bank Al-Maghrib.
Et les autres ?
Successivement porte-parole du Palais, wali de Meknès et historiographe du Royaume, Hassan Aourid a rompu avec les affaires officielles en 2010. Dans les différentes conférences qu’il anime, on le présente désormais en tant que politologue, enseignant-chercheur, historien, écrivain et poète parfaitement polyglotte. Hassan Aourid avait brillé dans le cercle du pouvoir pendant les premières années de règne du roi Mohammed VI. Nommé porte-parole du Palais royal dès l’accession au trône du Souverain en 1999, il a aussi porté le titre de wali de la région Meknès-Tafilalet de 2005 à 2009, sans oublier sa qualité d’historiographe du Royaume pendant un an, de novembre 2009 à décembre 2010. Titulaire d’une licence en droit public, d’un Diplôme d’études supérieures (DES) et d’un Doctorat d’Etat en sciences politiques, le jeune Aourid avait pris contact avec les affaires publiques à la fin des années 1980. Il avait occupé le poste de chargé d’études au ministère des Affaires étrangères de 1988 à 1992 avant de s’envoler pour Washington pour un poste de conseiller politique à l’ambassade du Maroc dans la capitale américaine de 1992 à 1995. De retour au Maroc, Aourid avait exercé en qualité de professeur à l’École nationale d’administration (ENA) et à la Faculté des Sciences Politiques de Rabat de 1995 à 1999. Son éloignement volontaire du sérail lui a permis de s’affranchir de toutes les réserves surtout quand il s’agit de parler de sujets historiques.
Lui n’a pas choisi de s’éloigner. Il est passé par des phases d’ascension puis de déclin, de retour et de retrait. Certains évoquent des problèmes personnels, d’autres certifient qu’il est mis au placard. Mohamed Rochdi Chraïbi a quitté le carré de l’entourage royal depuis 2014. Co-promotionnaire du prince héritier au Collège royal et heureux bachelier de la promo de Sidi Mohammed en juin 1981, Chraïbi a côtoyé le Roi pendant toutes les années de ses études supérieures à la Faculté de droit Rabat-Agdal. Puis, pendant dix ans, il fera partie du cabinet du prince héritier avant d’être nommé en octobre 1998 chef du Secrétariat particulier du prince Sidi Mohammed. Enfin, le 17 février 2000, le Roi le choisira pour diriger le Cabinet royal. Très puissant et très écouté à ses débuts, Chraïbi perdra de son aura au fil des ans. L’ex-directeur du Cabinet royal a fait une réapparition surprise en octobre 2019 quand il a été réélu président de la Fondation du Grand Ouarzazate pour le développement durable.
Depuis le coup d’envoi de la 15e édition du Moussem de Tan Tan au mois de juin 2019, Fadel Benyaich ne se montre plus en public. C’est que l’ex-compagnon de classe du Souverain n’a plus qu’une seule casquette à faire valoir, celle de président de la Fondation Almouggar. La dernière fonction officielle qu’il a occupé est celle d’ambassadeur en Roumanie (2017-2019). Mohamed Fadel Benyaïch, que S.M. le Roi Mohammed VI a nommé ambassadeur du Maroc en Roumanie, est né le 7 juillet 1962 à Taza. Lauréat du Collège royal de Rabat et titulaire d’un Certificat d’études supérieures (CES) en sciences politiques et d’un CES en droit administratif de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat, ainsi que d’un certificat des études stratégiques de la même Faculté, Benyaïch a occupé plusieurs fonctions dont celles de chargé de mission au cabinet du ministre de l’Intérieur en 1986, de directeur de la coopération internationale au même département en 1996, puis chargé de mission au Cabinet royal. En février 2014, Benyaïch avait été nommé par le Roi ambassadeur du Maroc en Espagne. Poste dans lequel lui succédera sa petite sœur Karima Benyaïch, très en vue ces dernières années dans la task force diplomatique du Royaume. Quant à son frère aîné, il se consacre désormais à son business et se fait de plus en plus discret.
Pour sa part, Anas Khales fait carrière dans les Affaires étrangères en tant qu’ambassadeur en Irlande, aux Îles Maurice et en Finlande avant de revenir en 2019 à Rabat pour occuper le poste de directeur du protocole au ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains résidant à l’étranger. L’homme fait partie des valeurs sûres de la diplomatie marocaine.
Samir Lyazidi est l’actuel gouverneur de la province de Benslimane. Il s’est illustré le 27 janvier dernier quand le roi Mohammed VI a présidé la cérémonie de lancement des travaux de réalisation d’une usine de fabrication de vaccins. Il faisait partie des signataires de la convention d’investissement pour la réalisation de cette unité. Docteur en droit public, Lyazidi a débuté sa carrière en 1986 en tant que chargé de mission auprès du ministre délégué au Plan puis auprès du Premier ministre en 1994. Le roi Mohammed VI l’a nommé en 2012 gouverneur de la province de Tiznit avant de le nommer à nouveau gouverneur de la province de Benslimane en 2018.
Driss Aït M’Barek n’a pas fait long feu en tant que gouverneur de la province de Figuig. Nommé par le Roi le 2 mars 2010, il quittera ses fonctions le 16 mai 2012 suite à un mouvement dans le rang des gouverneurs. Depuis, aucune nouvelle du haut cadre du ministère de l’Intérieur. Licencié en sciences politiques, Aït M’Barek a intégré le ministère de l’Intérieur le 1er octobre 1985 en tant qu’administrateur adjoint. Le 1er décembre 1986, il fut nommé chargé d’études au sein de ce département. Le 14 septembre 2003, il est nommé gouverneur à l’administration centrale du ministère de l’Intérieur.
Zouhair Ibrahimi est un haut cadre dans le secteur public. Pas de nouvelles sur sa dernière affectation.
Enfin, Karim Ramzi se consacre à son métier de photographe. Installé en France, il sillonne les quatre coins du monde pour réaliser des clichés très artistiques.
C’est une tradition monarchique. Les compagnons du prince héritier sont triés sur le volet. Certains l’auront accompagné de la 6e au baccalauréat voire même à l’université. Certains sont issus de familles de notables, d’autres méritant appartiennent à des milieux plus modestes. Ils constitueront tous le premier cercle qui pèse au sein du sérail.
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