Temps de lecture : 7 minutes
Temps de lecture : 7 minutes
Temps de lecture : 7 minutes
Depuis le 2 janvier 2024, le Maroc a lancé une ambitieuse initiative : le plan d’aide au logement 2024-2028. Ce dispositif, qui vise principalement à améliorer le cadre de vie des Marocains, promet également de dynamiser le marché de l’immobilier. S’adressant exclusivement aux citoyens n’ayant pas de bien immobilier à leur nom et n’ayant jamais bénéficié d’un soutien étatique pour l’acquisition d’un logement, cette stratégie se distingue par son caractère innovant. Elle propose une aide financière directe aux acquéreurs, stimulant ainsi l’achat immobilier et, par extension, l’ensemble du secteur.
Lire aussi : Aide au logement : près de 8.000 inscriptions, un quart sont des MRE
Un catalyseur de la demande locale et de l’emploi
Mohamed Jadri, économiste, a partagé son analyse auprès de l’Agence marocaine de presse (MAP), insistant sur l’effet catalyseur de ce programme sur la demande immobilière locale. Ce faisant, il contribue à la revitalisation du marché immobilier, touché par les répercussions de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Ce programme ne se contente pas de répondre à un besoin social urgent ; il embrasse une vision plus large, en intégrant à la fois le logement social et des résidences de standing moyen, et s’adresse aussi bien aux familles à faible revenu qu’à la classe moyenne.
L’impact de cette politique ne se limite pas à l’accession à la propriété. Elle est également porteuse d’opportunités d’emploi, notamment pour les jeunes. En effet, en stimulant la demande, ce plan est susceptible de créer de nouveaux postes, offrant ainsi de précieuses perspectives professionnelles.
Avec un budget annuel conséquent de 9,5 milliards de DH sur cinq ans, l’effet escompté sur le secteur est d’autant plus important. Abdelghani Youmni, autre économiste et expert en politiques publiques, souligne l’engagement du Maroc, sous l’égide du Roi, à promouvoir l’accès à la propriété pour tous les Marocains, y compris ceux vivant à l’étranger. Cette démarche s’inscrit dans la volonté du pays de se positionner en tant qu’État social, transformant les dépenses immobilières des ménages en un investissement à long terme et en un héritage transgénérationnel.
La contribution de l’État à la promotion de l’immobilier, à travers des taux d’emprunt avantageux et des aides financières conséquentes, est nécessaire pour le développement économique et l’amélioration du pouvoir d’achat. Outre les retombées individuelles, comme le soutien à l’emploi et la stimulation de la demande de crédit, ces mesures publiques favorisent également la cohésion sociale et renforcent le sentiment d’appartenance à la nation, consolidant ainsi le tissu social et la civilité parmi les citoyens.
Analyse sociale et économique d’un expert en immobilier
Dans une autre interview accordée à l’agence MAP, Amine Mernissi, spécialiste en immobilier, fondateur du site Reponsimmo.com et auteur du guide «Répons’IMMO7, a partagé son analyse sur les répercussions du nouveau programme d’assistance au logement sur le secteur immobilier. Selon lui, ce dispositif devrait avoir un impact favorable, tant sur le plan social qu’économique.
D’un point de vue social, Amine Mernissi souligne que le programme est une aubaine pour de nombreux foyers, leur permettant d’accéder à la propriété grâce à un soutien financier de l’État. Il précise qu’une aide pouvant atteindre jusqu’à 100.000 DH est prévue pour l’acquisition de logements ne dépassant pas 300.000 DH, représentant ainsi un tiers du coût. Pour les logements dont le prix se situe entre 300.000 et 700.000 DH, une aide de 70.000 DH est envisagée. Cette initiative gouvernementale est particulièrement pertinente dans le contexte actuel d’inflation et d’augmentation générale des coûts de vie, offrant un soutien tangible au pouvoir d’achat des citoyens.
Sur le plan économique, il rappelle le lien étroit entre la vitalité du secteur immobilier et celle de l’économie dans son ensemble. Il anticipe que le programme sera un moteur de relance pour plusieurs secteurs, notamment celui du bâtiment et des travaux publics, qui bénéficiera d’un nouvel élan après une période de ralentissement notable depuis l’expiration du précédent programme de logements à 250.000 DH en 2021. Avec une stratégie clairement définie pour les cinq prochaines années (2024-2028), ce plan vise non seulement à redonner de la visibilité au secteur, mais aussi à restaurer la confiance des acteurs du marché, confortés par l’engagement de l’État dans le soutien des politiques publiques et des investissements dans l’immobilier.
La contribution du secteur privé
Le ministère a annoncé son objectif de produire près de 114.000 logements par an, dont 58.000 seraient réservés à la classe moyenne. Face à cet ambitieux projet, l’expérience nous a enseigné que le secteur privé joue un rôle prépondérant dans la concrétisation de tels objectifs, contribuant à plus de 90% des réalisations, comme c’était le cas pour les logements proposés à 250.000 dirhams.
Il est notoire que le segment des logements pour la classe moyenne est souvent négligé dans le paysage immobilier national. Une situation exacerbée par la flambée des prix du foncier en milieu urbain ou par sa rareté, affectant ainsi le développement de ce type de projets.
Pour que les promoteurs immobiliers s’engagent dans cette voie, plusieurs conditions doivent être réunies afin de garantir la viabilité économique et la rentabilité de leurs investissements. Une offre de terrains à des prix abordables, situés à proximité des centres-villes, constitue une exigence fondamentale pour la production de logements destinés à la classe moyenne.
D’autres facteurs sont également déterminants, tels que le régime fiscal, les options de financement et l’efficacité des procédures administratives. Si toutes ces conditions s’alignent favorablement, il est envisageable que les chiffres avancés par le ministère soient non seulement atteints, mais potentiellement triplés, témoignant de l’énorme potentiel de croissance de ce segment du marché immobilier.
Lire aussi : Aide au logement : réduction des frais de notaire
Reflet des aspirations et besoins du marché immobilier
Depuis son lancement le 2 janvier, le site www.daamsakane.ma témoigne d’une forte affluence, révélant ainsi l’intérêt et l’aspiration des citoyens pour ce programme et, de manière plus large, pour l’accession à la propriété. Comme nous l’avons souligné auparavant, l’implication active des acteurs privés est capitale pour le succès de cette initiative. Les nombreuses demandes reçues quotidiennement sur cette plateforme digitale reflètent fidèlement les attentes du marché, illustrant la demande réelle et les besoins spécifiques en logement à travers les différentes régions et villes.
La mise à disposition publique de ces informations permettrait aux promoteurs immobiliers de cibler avec précision les zones géographiques les plus sollicitées ainsi que les types de logements les plus demandés.
Un autre élément essentiel pour la réussite de ce programme concerne le financement des futurs propriétaires. Il est essentiel que l’accès au crédit soit facilité et, dans l’idéal, proposé à des taux avantageux. Bien que le soutien financier direct de l’État soit important, la majorité des acquéreurs devra néanmoins recourir à un prêt immobilier pour financer leur achat. Une approche souple et avantageuse en matière de financement s’avère donc indispensable pour concrétiser le rêve de nombreux Marocains d’accéder à la propriété.
Temps de lecture : 7 minutes
Salon du cheval d’El Jadida : immersion dans l’univers de la TbouridaConnue sous le nom de «fantasia», la Tbourida est bien plus qu'un simple spectacle équestre. C'est un héritage culturel du Maroc, enraciné d… |
Salon d’El Jadida : le cheval plus qu’une passionDepuis des millénaires, le cheval a toujours été un compagnon fidèle de l'Homme. Tantôt utilisé pour le transport, dans les batailles ou enc… |
Reconstruction des zones sinistrées : avancées et projets clésLe 2 octobre 2024, la commission interministérielle s’est réunie pour évaluer l’avancement du programme de reconstruction des zones sinistré… |
Affaire Al Khaïr : l’histoire d’une escroquerie financière sans précédentC’est une affaire qui défraye la chronique. L’affaire Al Khaïr révèle l'une des plus grandes escroqueries financières de l’histoire du pays.… |
Education : grève nationale des enseignants le 5 octobreL’année dernière, le système éducatif marocain est resté bloqué pendant trois mois à cause d’un bras de fer qui avait opposé le gouvernement… |
Le CSEFRS fait le point sur la situation de l’éducation nationaleLe système éducatif marocain a connu des réformes majeures ces dernières années, dans le cadre de la vision stratégique 2015-2030 et de la m… |
Grèves des étudiants en médecine : une issue partielle !Après dix mois de lutte, les représentants des étudiants en médecine et en pharmacie ont annoncé avoir trouvé un accord avec le ministère de… |
Couverture sociale unifiée : décryptage de la réforme CNOPS-CNSSLa réforme visant à intégrer la CNOPS à la CNSS continue de susciter des débats intenses. Bien que le conseil de gouvernement ait reporté … |