Accueil / Société

Étudiants marocains d’Ukraine : l’inquiétude monte à l’approche de la rentrée universitaire

Temps de lecture

Étudiants marocains de retour d'Ukraine © DR

La situation des milliers d’étudiants marocains d’Ukraine, qui ont fui la guerre en début d’année, reste floue alors que la rentrée universitaire 2022-2023 approche à grands pas. En attendant de régler le problème, les parents continuent de s’activer pour faire valoir les droits de leurs enfants. Un nouveau sit-in a été organisé hier, mercredi 17 août, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, la Recherche scientifique et de l’innovation. Le point.

Dès le début de l’offensive russe, le Maroc s’est mobilisé pour faciliter le retour des étudiants revenus d’Ukraine. Des milliers d’apprenants se trouvent aujourd’hui dans une situation complexe qui risque de mettre en péril leur cursus universitaire et leurs parcours professionnels.

Après plusieurs mois, aucune solution ne leur a été proposée, malgré les promesses du ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui. Et si des universités en Biélorussie, en Turquie ou encore en Géorgie leur ont tendu la main, les démarches demeurent compliquées et les frais sont élevés. En revanche, certains ont réussi à s’inscrire dans des universités en France et en Allemagne pour ne pas mettre fin à leurs études.

Lire aussi: Intégration des étudiants d’Ukraine : les solutions proposées sont-elles viables ?

Les parents d’élèves montent au créneau

Les parents ont repris leur mouvement de protestation en organisant un sit-in, mercredi 17 août, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, la Recherche scientifique et de l’innovation. Les familles dénoncent le refus de dialogue affiché par le département d’Abdellatif Miraoui et l’absence de toute solution concrète d’intégration des étudiants dans les universités marocaines.

Le nœud du problème actuel est le retard dans le règlement de ce dossier, d’autant plus que les propositions d’intégration des étudiants revenant d’Ukraine dans les facultés du Royaume, proposées par la tutelle, ont été catégoriquement rejetées notamment par les étudiants en médecine. Selon eux, un tel process s’avère complexe.

Leur refus est surtout justifié par l’état d’encombrement et l’absence de conditions de formation nécessaires. Outre la question de la capacité d’accueil, la plupart d’entre eux ont étudié en ukrainien ou en russe, alors qu’en intégrant les universités marocaines, un problème monstre se posera, à savoir celui de la langue. À ces obstacles s’ajoute l’impossibilité de continuer des études au Maroc, notamment pour les jeunes engagés dans des filières très spécifiques.

Toutefois, aux yeux des parents et des étudiants rapatriés, les promesses du ministre tardent à être concrétisées, lui qui s’était engagé à organiser les différents concours après Aïd al-Adha.

Lire aussi: Étudiants marocains d’Ukraine : le Maroc a pris contact avec plusieurs pays pour accueillir les étudiants en médecine

Des formats proposés

Alors que la rentrée est sur le point de débuter, les universités ukrainiennes s’activent pour proposer des alternatives. Des formats ont été communiqués aux étudiants marocains afin de poursuivre leurs cursus de formation dans les meilleures conditions, notamment de la part de l’Académie médicale d’état de Dnipro (DSMA).

La lettre de DSMA, dont LeBrief a reçu une copie, explique que les étudiants, souhaitant rester au Maroc, peuvent bénéficier des études à distance, en ligne. Autre option : une forme mixte d’étude pour les personnes qui sont sur place. Il s’agit des cours théoriques à distance (principalement le semestre d’automne) et des cours pratiques en présentiel (le semestre de printemps).

Un autre format est mis en place avec la participation d’universités partenaires étrangères. Le cours théorique à distance est assuré par l’Académie médicale d’état de Dnipro, tandis que le cours pratique sera effectué en présentiel dans une université partenaire.

Le dernier format consiste à poursuivre les études dans une université partenaire, dans le cadre d’un programme de mobilité universitaire d’un ou deux semestres.

Pour les deux dernières options, des circonstances peuvent survenir, comme la légalisation du séjour des étudiants ou les frais d’inscription dans l’université partenaire européenne, qui peuvent être nettement supérieurs à ceux en Ukraine.

Rappelons que l’Ukraine compte 76.600 étudiants étrangers, dont 10% sont marocains, soit la deuxième plus grande communauté estudiantine dans ce pays ravagé par la guerre avec la Russie depuis six mois.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Décès de Larbi Bentarka, figure emblématique des médias marocains

Société - Larbi Bentarka, l’une des figures les plus marquantes du paysage médiatique et culturel marocain, s’est éteint ce vendredi.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Le roi Mohammed VI préside une séance de travail sur la révision du Code de la famille

Société - Le roi Mohammed VI a présidé, lundi au Palais Royal de Casablanca, une séance de travail consacrée à la révision du Code de la Famille.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Le journal Al-Omq Al-Maghribi réagit aux propos diffamatoires de Abdelilah Benkirane

Société - Al-Omq Al-Maghribi a reçu avec étonnement les propos diffamatoires émis par le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Protection des consommateurs : 300.000 contrôles effectués en 2024

Société - Le ministère de l’Intérieur a multiplié ses initiatives avec plus de 300.000 opérations de contrôle en 2024 pour garantir la qualité des produits commercialisés.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Lutte contre les déchets plastiques : les Marocains prêts à agir

Société - 94% des Marocains interrogés accordent une grande importance à l'élimination des déchets plastiques.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Casablanca : suspect arrêté après acte violent

Société - Les éléments de la police judiciaire de la zone Ain Sebaâ – Hay Mohammadi, en coordination avec la DGST, ont interpellé, un suspect de 31 ans recherché pour plusieurs affaires criminelles.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Fourrières à Casablanca : un système en crise

Société - D’après le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes, 97% de ces fourrières ne sont pas légalement constituées en tant que service public.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

MRE, qui ne veut pas de vous ?

DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».

Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024
Voir plus

Cherté de vie : le citoyen se révolte

Société - Mis à rude épreuve par l’inflation et la hausse vertigineuse des prix à la consommation, les ménages se révoltent.

Khadija Shaqi - 5 décembre 2022

Mères célibataires et mères divorcées : un vrai calvaire !

Dossier - Le statut des mères célibataires et divorcées au Maroc n’est pas de tout repos, entre traditions ancrées et exigences de modernité.

Sabrina El Faiz - 19 octobre 2024

Prix des médicaments : lancement des consultations avec les industriels pharmaceutiques

Société - Des rencontres seront organisées pour étudier les propositions des acteurs du secteur pharmaceutique concernant les prix de vente des médicaments. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale les organise, du 28 juin au 1er juillet à Rabat.

Khadija Shaqi - 29 juin 2022

CNSS : augmentation des pensions de 5%

Société - La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Alaoui, a présidé, ce vendredi, la réunion du Conseil d’administration de la CNSS.

Khadija Shaqi - 9 septembre 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire