Accueil / Économie

Étude : 75% des Marocains n’utilisent pas les applications de livraison de repas

Temps de lecture

Photo d'illustration © DR

La livraison de repas, grand sujet depuis le début de la pandémie de la Covid-19. Si dans le monde, ce secteur connait une croissance sans précédent, au Maroc, le taux d’utilisation des applications reste très bas. L’étude, menée par le groupe Sunergia, confirme cette faible tendance, notant que seuls 25% des Marocains utilisent des applications de livraison de repas. Analyse.

La crise sanitaire a entraîné des changements considérables dans la façon de consommer les repas hors domicile. La fermeture des restaurants a obligé les professionnels à se tourner vers d’autres moyens de distribution, notamment la livraison.

Bien que les Marocains continuent d’évoluer vers un mode de consommation digitalisé et connecté, l’étude du groupe Sunergia révèle que 75% de la population n’utilisent pas les applications de livraison de repas. Il existe également des freins qui ne permettent pas d’en faire une véritable tendance dans le pays.

Combien de Marocains utilisent les applications de livraison de repas ?

L’étude effectuée par Sunergia indique que seulement 25% des Marocains utilisent ces applications, soit un Marocain sur quatre. Ce taux passe cependant à 37% en milieu urbain.

Ce taux d’utilisation des applications de livraison, bien que phénoménal en comparaison avec la moyenne du continent africain (2.26%), reste inférieur à celui d’autres pays. La Foodtech est en effet en pleine croissance, notamment en France, où son taux était de 46% en 2020 et aux États-Unis, où il a atteint 47% en 2021.

Les commandes concernent davantage les repas de fin de journée avec 51% contre 40% pour les repas de midi. Le panier moyen de la commande s’établit, quant à lui, à 130 DH, avec une préférence pour les burgers, suivis des sushis et des pizzas.

Lire aussi: Livraison et courses : la guerre des tranchées

Qui utilise ces applications ?

Pour ce qui est des profils qui ont recours aux applications de livraison de repas, l’étude précise que les grands utilisateurs sont des jeunes âgés de 18 à 24 ans (41%) qui sont suivis par les célibataires (35%). Les adeptes de ces applications habitent dans des régions urbaines et appartiennent à des catégories socio-professionnelles aisées (49%).

Quant aux réfractaires, ils sont, pour la plupart d’entre eux, âgés de plus de 45 ans (11%), divorcés (19%), habitants majoritairement dans les zones rurales (7%) et font partie de la catégorie socioprofessionnelle modeste.

On constate également dans cette étude que la fréquence d’utilisation de ces applications est occasionnelle dans sept cas sur dix, régulière dans deux cas sur dix et très rare pour le reste.

Les personnes qui se déclarent comme utilisateurs réguliers de ces applications sont davantage les jeunes de 18-24 ans (26%) puis les célibataires (26%) et les personnes des régions Nord et Est du Maroc (25%). Celles qui les utilisent de façon occasionnelle sont des personnes mariées (78%) et du Sud du pays (83%). En revanche, les personnes qui les utilisent rarement sont davantage des personnes de 25 à 44 ans (21%).

S’agissant de la répartition géographique de ce type de livraisons, la région Casablanca-Settat regroupe 34% des utilisateurs, contre 17% à Rabat-Salé-Kénitra, 11% à Marrakech-Safi, 9% à Tanger-Tétouan-Al Hoceima, 6% à Béni Mellal, Khénifra et Souss-Massa et 5% pour les autres régions.

Lire aussi: Lancement d’une plateforme e-commerce pour l’achat des moutons

Les Marocains préfèrent le « fait maison »

30% des sondés préfèrent cuisiner plutôt qu’acheter du « tout-prêt ». Davantage chez les personnes âgées de 65 et plus (44%) et de classe socioprofessionnelle C (35%), alors que 25% déclarent avoir une préférence pour la consommation sur place.

La livraison de repas peut d’ailleurs avoir des freins. Et parmi les raisons qui expliquent le faible taux d’utilisation, on trouve le manque de connaissance des applications, qui fait perdre au marché de la Foodtech au Maroc 8% de clients potentiels, notamment chez les seniors de 45 à 64 ans (19%), les mariés (15%) et les personnes de classe socioprofessionnelle D et E (19%).

Les prix sont aussi considérés comme un facteur de blocage du progrès du secteur. 4% des personnes sondées estiment que les tarifs sont chers, alors que 3% disent ne pas savoir comment utiliser les applications.

Par ailleurs, l’étude note que Glovo arrive sans grande surprise en tête des applications les plus utilisées par les Marocains avec 58%. Ce taux d’usage est plus élevé auprès des jeunes âgées de 25 à 34 ans (67%).

Jumia Food arrive en deuxième position avec 41%, davantage auprès des jeunes âgées de 18 à 24 ans (49%), alors que les autres applications, telles KAALIX, Facebook, Allo Smail, Natsakharlik et Jibli-m3ak, cumulent 1% seulement du taux d’usage.

Dernier articles
Les articles les plus lu

RAM : reprise des vols directs entre Casablanca et Sao Paulo

Économie - Après cinq ans d’interruption, Royal Air Maroc (RAM) a repris ses vols directs entre Casablanca et Sao Paulo.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Casablanca accueille l’Africa Financial Summit 2024

Économie - Casablanca accueille depuis ce lundi les travaux de l'Africa Financial Summit, un événement phare du secteur financier africain.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Nadia Fettah présente une vision ambitieuse pour la finance en Afrique

Économie - À l’occasion du AFIS 2024 tenu à Casablanca, Nadia Fettah a esquissé une feuille de route pour faire de la finance un levier de développement durable en Afrique.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Karim Zidane mobilise les acteurs pour dynamiser l’économie de Fès-Meknès

Économie - Le ministre chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des Politiques Publiques, Karim Zidane, a pris part au quatrième édition du forum economique Fès-Meknès.

Mbaye Gueye - 8 décembre 2024

La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans

Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.

Mbaye Gueye - 7 décembre 2024

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024
Voir plus

PLF 2023 : Aziz Akhannouch, grand ami des patrons ?

Afrique, Économie, Économie - Baisse historique de l'IS de 11 points, réduction de l’impôt sur les dividendes et absence d'une taxe sur les superprofits

Atika Ratim - 4 novembre 2022

Pêche et aquaculture en UE : le Maroc sur le podium des fournisseurs

Économie - Les exportations de produits de la pêche et de l'aquaculture vers UE occupent une place de premier plan.

Sabrina El Faiz - 28 mars 2024

Fiscalité : permanence exceptionnelle de la TGR avant la fin d’année

Économie - La TGR informe les contribuables d’une permanence exceptionnelle pour l’échéance fiscale du 31 décembre 2024.

Rédaction LeBrief - 27 décembre 2024

CEMAC : recul du taux de souscriptions aux titres publics de la BEAC

Afrique, Économie, Économie -Les données de la CRCT révèlent que les titres publics émis sur le marché de la BEAC entre juillet et août 2022 ont connu une baisse de 30% du taux de souscription.

Nora Jaafar - 14 septembre 2022

Lutte contre le blanchiment d’argent : le Maroc bon élève ?

Économie - Plus de 2.000 milliards de dollars. Voilà ce que pèserait chaque année le blanchiment d’argent dans le monde.

Atika Ratim - 17 janvier 2023

PLF 2024 : la TVA de la discorde

Économie - Au Parlement, le PLF 2024 est au cœur des débats et la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est très tendu.

Rédaction LeBrief - 10 novembre 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire