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Escalade de la guerre au Proche-Orient : le compte-rebours a-t-il commencé ?

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Un homme blessé est assis devant un bâtiment en feu après une frappe israélienne sur la ville de Gaza le 26 octobre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe palestinien du Hamas. © OMAR EL-QATTAA / AFP

«Nous étendrons le combat dans les prochains jours». Telle est la promesse du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui au-delà d’anéantir le Hamas, et malgré les pressions internes et internationales, dit vouloir «déradicaliser l’ensemble de la société palestinienne». L’escalade dans le conflit est désormais une chose plus que probable, au moment où les raids sionistes ont tué un général iranien de haut-rang. Les responsables iraniens et les groupes militants alliés dans la région ont juré de se venger de ce meurtre, mais n’ont pour l’heure pas encore lancé de frappes de représailles.

Nous sommes au 81ᵉ jour de la guerre. Les autorités palestiniennes ont signalé que 250 personnes avaient été tuées lors de vagues de bombardements israéliens durant les dernières 48 heures, alors que les chrétiens célébraient Noël. Ce qui porte le bilan à 22.419 morts, dont 8.500 enfants, 6.300 femmes, 311 personnels de santé et 103 journalistes, selon les chiffres annoncés hier par le ministère gazaoui de la Santé.

Les raids israéliens ont par ailleurs fait 54.536 blessés et causé la destruction de 23 hôpitaux et 290.000 maisons. Mardi tôt, des résidents palestiniens ont signalé plusieurs frappes aériennes près de l’hôpital Nasser, le plus grand établissement médical du sud de Gaza, à Khan Younis.

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De nombreux Palestiniens de la bande de Gaza ont suivi les ordres d’évacuation de l’armée israélienne et ont cherché refuge dans des zones désignées pour se rendre compte qu’il reste peu d’espace dans ce territoire densément peuplé, a déclaré un chef d’équipe humanitaire de l’ONU.

Gemma Connell, déployée à Gaza depuis plusieurs semaines maintenant, a décrit ce qu’elle appelle un «échiquier humain» dans lequel des milliers de personnes – déjà déplacées à plusieurs reprises – sont à nouveau en fuite et où il n’y a aucune garantie qu’une destination sera sûre, rapporte Reuters.

«J’ai parlé à beaucoup de gens. Il reste si peu d’espace ici à Rafah que les gens ne savent tout simplement pas où ils vont aller et c’est vraiment comme si des gens étaient déplacés sur un échiquier humain parce qu’il y a un ordre d’évacuation quelque part. Les gens fuient cette zone vers une autre zone. Mais ils n’y sont pas en sécurité».

Netanyahu promet d’étendre les combats à Gaza

Les commentaires de Connell interviennent alors que le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l’offensive à Gaza «n’est pas près d’être terminée» et que «nous étendrons le combat dans les prochains jours». Netanyahu a rejeté ce qu’il a qualifié de fausses spéculations médiatiques selon lesquelles son gouvernement pourrait mettre un terme aux combats contre le Hamas.

«Nous ne nous arrêterons pas. Nous continuerons à nous battre, et nous allons intensifier les combats dans les prochains jours, et les combats prendront du temps et ne sont pas près de se terminer», a-t-il déclaré aux législateurs de son parti, le Likoud, tout en affirmant au Parlement israélien qu’Israël ne parviendrait pas à libérer les otages restants détenus à Gaza sans pression militaire.

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Tamer Qarmout, professeur à l’Institut d’études supérieures de Doha, affirme que le durcissement des positions du premier ministre israélien sur la guerre rend plus difficile la réalisation de la proposition de cessez-le-feu égyptienne, qui par ailleurs a été refusée par le Hamas. «Hier, Netanyahu a publié un article d’opinion dans le Wall Street Journal, dans lequel il a énuméré trois conditions préalables, selon lui, pour parvenir à la paix en Palestine : détruire le Hamas, démilitariser Gaza et déradicaliser l’ensemble de la société palestinienne», Qarmout a déclaré à Al Jazeera. Cet «ensemble» renvoie à Gaza, mais également à la Cisjordanie occupée et partout où les Palestiniens vivent en terre occupée.

https://twitter.com/MiddleEastEye/status/1739386728979320900?s=20

Mais pour l’ancien chef d’état-major israélien, Dan Halutz, Israël a perdu la guerre contre le Hamas. «La victoire ne pourrait être obtenue que lorsque Netanyahu se retirerait», a-t-il déclaré lors d’une conversation avec des manifestants antigouvernementaux à Haïfa et diffusée sur la chaîne israélienne 14. Depuis les premiers jours de la guerre, le chef de l’État hébreu fait face à des critiques dans son pays concernant les otages et à l’étranger en raison de l’augmentation du nombre de morts à Gaza.

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De son côté, Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, a déclaré que son pays est engagé, depuis le 7 octobre dernier, «dans une guerre multi-arènes», citant sept fronts : Gaza, Liban, Syrie, Israël, Irak, Yémen et Iran. «Nous avons déjà réagi et agi sur six de ces fronts, et je le dis ici de la manière la plus explicite : quiconque agit contre nous est une cible potentielle, il n’y a d’immunité pour personne», a-t-il déclaré lors d’une audience devant la commission des affaires étrangères et de la défense.

L’Iran et le spectre de l’escalade régionale

Lundi, une frappe aérienne israélienne dans le quartier de Sayeda Zeinab, situé à proximité d’un sanctuaire musulman chiite à Damas, a tué un général iranien de haut rang, ont rapporté l’agence de presse officielle iranienne IRNA et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Il s’agit du commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et responsable de la coordination de l’alliance militaire entre la Syrie et l’Iran, Sayyed Razi Mousavi. IRNA a décrit Moussavi comme un proche compagnon du général Qassem Suleimani, chef de la force d’élite iranienne Quds, tué lors d’une frappe de drone américain en Irak en janvier 2020.

Bien que l’agence de presse officielle n’ait pas fourni d’autres détails sur l’attaque, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme a déclaré que l’armée israélienne avait pris pour cible Moussavi après qu’il soit entré dans une ferme de la région, qui était prétendument l’un des nombreux bureaux du Hezbollah.

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Ni l’armée israélienne ni les médias d’État syriens n’ont immédiatement publié de déclaration sur l’attaque de lundi. Le principal porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a refusé de commenter ces informations. Bien que l’armée israélienne ne fasse généralement pas de commentaires sur des frappes spécifiques en Syrie, elle a admis avoir mené des centaines de sorties contre des groupes terroristes soutenus par l’Iran qui tentaient de prendre pied dans le pays au cours de la dernière décennie.

Selon, Ali Akbar Dareini, chercheur au Centre d’études stratégiques, il n’y a «aucune chance que l’Iran ne réponde pas à cet acte de terrorisme». «Tuer un haut général iranien dans un pays étranger est une violation du droit international. Israël a fait un pas de plus dans la zone rouge, il a franchi la ligne rouge, l’Iran va donc riposter. Mais la manière dont l’Iran va riposter à cet assassinat n’est pas claire à ce stade», a déclaré Dareini à Al Jazeera.

«Il pourrait s’agir d’une attaque contre Israël par des alliés iraniens, d’un acte de vengeance venant de l’intérieur d’Israël ou d’une expansion iranienne de son programme nucléaire. L’Iran dispose donc d’un certain nombre d’options, mais l’Iran ne montrera aucune réaction émotionnelle. Les représailles de l’Iran seront basées sur des calculs», a-t-il ajouté.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a, rapidement, menacé que «le régime israélien paiera définitivement pour ce crime». «Sans aucun doute, cette action est un autre signe de frustration, d’impuissance et d’incapacité du régime sioniste usurpateur dans la région», a déclaré Raïssi dans un communiqué. Pour lui, Moussavi avait été «martyrisé alors qu’il était conseiller du front de résistance, défendant les sanctuaires saints en Syrie et sauvegardant les idéaux islamiques».

Hossein Akbari, l’ambassadeur d’Iran en Syrie, a condamné ce meurtre, affirmant que Moussavi était en Syrie en tant que «conseiller militaire formel». «[Israël] obtiendra certainement une réponse à ce crime au bon moment et dans la bonne situation», a déclaré Akbari, s’exprimant depuis Damas. Mais pour les responsables israéliens croient que Moussavi était fortement impliqué dans les efforts de Téhéran visant à fournir des armes, notamment au groupe libanais Hezbollah.

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Le ministère iranien de la Défense a déclaré qu’Israël «paiera le prix» pour le meurtre de Mousavi. «Notre réponse sera stricte et efficace, mais ne laissera aucune place à une quelconque exploitation israélienne», indique le communiqué du ministère iranien. Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a tweeté que «Tel-Aviv fait face à un compte à rebours difficile».

Baghdad, cet autre terrain de guerre ?

Cette frappe intervient alors que l’on craint que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza ne s’étende à un conflit régional plus large, attirant des groupes soutenus par l’Iran tels que le Hezbollah dans le sud du Liban.

Et l’Irak est de plus en plus devenu le théâtre de frappes entre les forces soutenues par l’Iran et les États-Unis, dans le contexte de cette guerre brutale menée par Israël contre Gaza. Washington a mené lundi des frappes aériennes en Irak après une attaque de drone à sens unique plus tôt dans la journée par des militants alignés sur l’Iran, appartenant au groupe Kataib Hezbollah, contre une base américaine à Erbil, dans le nord de l’Irak, laissant un militaire américain dans un état critique et en blessant deux autres, rapporte Reuters.

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Bagdad a depuis condamné ces attaques contre des positions militaires irakiennes qui auraient tué un militaire irakien et blessé 18 autres personnes. Dans un communiqué, le gouvernement a déclaré qu’il s’agissait d’une «attaque inacceptable contre la souveraineté irakienne», la qualifiant d’«acte clairement hostile».

Les forces américaines ont ciblé à plusieurs reprises des sites utilisés par l’Iran et ses forces mandataires en Irak et en Syrie en réponse à des dizaines d’attaques contre les forces américaines et alliées dans la région depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et Gaza le 7 octobre.

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