Accueil / Économie

Entreprises : plus que trois semaines pour respecter les déclarations sur les délais de paiement !

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Il ne reste qu’un délai de trois semaines pour se conformer aux dispositions légales concernant les délais de paiement. Au sein de l’écosystème des grandes entreprises, qui sont directement concernées par ces règles, de nombreux ajustements doivent encore être pris en compte par les parties prenantes. Les éditeurs informatiques, les grandes entreprises et les commissaires aux comptes ont besoin de davantage de temps pour s’adapter aux nouvelles contraintes découlant de la loi sur les délais de paiement. Pour le moment, seules les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires excède 50 MDH sont concernées. Mais, est-ce que ces trois semaines sont suffisantes ? … À cette question et autres, répond l’expert-comptable, Laila El Andaloussi.

Certains estiment que le temps qui reste pour la première déclaration sur les délais de paiement est insuffisant. Ils considèrent que les commissaires aux comptes ne sont pas encore pleinement impliqués. D’autres sont convaincus que les délais seront respectés. En tout cas, à mesure que la date butoir du 31 octobre approche, la question de la mise en place des exigences du nouveau système devient de plus en plus préoccupante.

La loi n°69.21 édictant des dispositions particulières relatives aux délais de paiement a été publiée dans le Bulletin officiel le 15 juin dernier. Cette publication a activé l’entrée en vigueur de la réglementation à partir de juillet 2023 pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les 50 millions de DH. Rappelons que cette loi impose un délai de paiement de 60 jours par défaut (sauf accord contractuel contraire) à compter de la date d’émission de la facture. Si un délai est défini dans le contrat, il ne peut pas excéder 120 jours à partir de la date de facturation.

Entrée en vigueur en plein été, la première déclaration devrait être soumise fin d’octobre. Certains acteurs estiment que l’écosystème n’est pas encore prêt, et ils appellent à un délai supplémentaire pour harmoniser les pratiques.

Lire aussi : Délais de paiement : mauvais payeurs, les sanctions vont bientôt tomber !

Un changement important dans les rapports

L’entrée en vigueur de cette loi en juillet constitue un changement significatif dans les relations entre les grandes entreprises, les fournisseurs, les experts-comptables et l’administration fiscale. Elle introduit une innovation fondamentale, puisque les délais de paiement sont généralement déterminés contractuellement. La loi ne spécifie pas en détail quand et comment les paiements doivent être effectués.

Joint par nos soins, Laila El Andaloussi, expert-comptable et vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des experts-comptables, souligne que «cette mise en œuvre entraînera un changement en profondeur au niveau des processus et de l’organisation comptable, ainsi que dans la culture managériale. Les grandes entreprises joueront un rôle moteur dans cette transformation, qui bénéficiera à l’ensemble de l’écosystème».

Selon le calendrier en vigueur, l’application de la loi aux entreprises de taille moyenne, réalisant un chiffre d’affaires compris entre 10 MDH et 50 MDH, commencera en janvier 2024, tandis que les petites entreprises réalisant un chiffre d’affaires entre 2 MDH et 10 MDH devront s’y conformer à partir de janvier 2025.

Lire aussi : Fin de partie pour les mauvais payeurs ?

Une déclaration trimestrielle

À la suite de l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi, toutes les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 2 MDH HT seront tenues de soumettre une déclaration trimestrielle, même en l’absence de factures impayées dans les délais, avant la fin du mois suivant la fin du trimestre. Cette déclaration doit être accompagnée d’une attestation d’un commissaire aux comptes pour les entreprises avec un chiffre d’affaires dépassant les 50 MDH HT à la fin d’un exercice comptable, ou d’un expert-comptable ou d’un comptable agréé pour les entreprises ayant un chiffre d’affaires inférieur.

Tout manquement ou retard dans la soumission de la déclaration trimestrielle, la fourniture des détails sur les paiements en retard ou le paiement des amendes peut entraîner des sanctions financières variant de 5.000 DH à 250.000 DH, en fonction de la nature de l’infraction et du chiffre d’affaires de l’entreprise.

D’après notre intervenante, «les contraintes initiales de la loi n° 69-21 se transformeront rapidement en opportunités et sources de création de valeur pour les grandes entreprises. Elles devront désormais faire preuve d’une transparence totale concernant leurs paiements aux fournisseurs, sous peine de sanctions significatives lors de la déclaration trimestrielle à l’administration fiscale. De plus, des pénalités importantes seront appliquées en cas d’omission de cette déclaration».

Il est important de noter que les factures émises avant l’entrée en vigueur de la loi pour chaque type d’entreprise ou d’un montant inférieur ou égal à 10.000 DH TTC ne sont pas soumises à ces règles.

Lire l’interview complète de Laila El Andaloussi, expert-comptable et vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des experts-comptables, sur les déclarations sur les délais de paiement :

Dernier articles
Les articles les plus lu

Intermédiaires d’assurances : l’ACAPS a émis 284 décisions en 2023 (rapport)

Économie - L'ACAPS a émis 284 décisions relatives aux intermédiaires d'assurances en 2023, contre 264 décisions en 2022.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Marrakech accueille le congrès annuel de KATA pour séduire le marché touristique coréen

Économie - L’Office National Marocain du Tourisme, a réussi un coup stratégique en accueillant, pour la première fois, le congrès annuel de KATA, à Marrakech.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Un volume d’échanges de 1,21 MMDH à la Bourse de Casablanca

Économie - La bourse de Casablanca a clôturé, ce lundi, avec un volume global des échanges qui a dépassé 1,2 milliards de dirhams (MMDH)

Mbaye Gueye - 16 décembre 2024

Bourse de Casablanca : près de 4,2 MMDH levés, 6 IPO opérées sur 4 ans

Économie - Depuis 2020, la bourse de Casablanca a réalisé six introductions en bourse (Initial Public Offering) pour un montant global souscrit à 82,3 s MMDH, avec des levées de près de 4,2 MMDH.

Mbaye Gueye - 16 décembre 2024

La MAP tient son 39e Conseil d’administration

Économie - La MAP a tenu à Rabat son 39ᵉ Conseil d’administration sous la présidence de Mohamed Mehdi Bensaid.

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

CMGP Group : une entrée en Bourse qui restera dans les mémoires

Économie - Ce jour restera dans les mémoires. Celui où CMGP Group et a raflé le gros lot avec 33.771 souscripteurs.

Sabrina El Faiz - 16 décembre 2024

Viande rouge : le Maroc s’approvisionne en Espagne

Économie - La flambée des prix de la viande rouge au Maroc pousse les acteurs économiques et les autorités à s'approvisionner en Espagne pour endiguer cette crise persistante.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

OCP Africa et le Niger : un accord pour transformer l’agriculture

Afrique, Économie, Économie - OCP Africa, filiale du Groupe OCP, a signé un accord stratégique avec le ministère nigérien de l’Agriculture et de l’Élevage.

Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024
Voir plus

70 millions de dollars pour moderniser la protection sociale

Économie - La Banque mondiale a validé un nouveau projet d’un montant de 70 millions de dollars afin de consolider les progrès réalisés dans la réforme de la protection sociale.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations

Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.

Farah Nadifi - 18 décembre 2024

Hydrogène vert : Akhannouch émet la circulaire de mise en œuvre de « l’Offre Maroc »

Aziz Akhannouch a émis la circulaire de mise en œuvre de "l’Offre Maroc" pour le développement de la filière de l’hydrogène vert.

Rédaction LeBrief - 11 mars 2024

FMI : le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le ratio dette/PIB

Économie - Selon le FMI, le ratio de la dette devrait continuer à diminuer pour atteindre 68,3% en 2025, 67,2% en 2026 et 65% en 2029.

Mbaye Gueye - 27 novembre 2024

Un bug sur Google affichait l’euro à 18,54 DH, BAM dément

Économie - Mercredi soir, les Marocains ont retenu leur souffle après avoir constaté une chute soudaine de la valeur du dirham face à l’euro.

Hajar Toufik - 19 janvier 2023

Forum de la PME africaine: le Maroc, acteur engagé dans la dynamique d’intégration africaine (Akhannouch)

Économie - Aziz Akhannouch a indiqué que le Maroc est pleinement conscient des enjeux auxquels le continent africain est confronté.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire