OTED : faut-il enseigner l'histoire territoriale à nos enfants ? © DR
Faut-il enseigner l’histoire territoriale à nos enfants ? C’est la question à laquelle l’initiative citoyenne OTED (O’Territorial Empowerment and development) a tenté de répondre en organisant, jeudi 16 février, une nouvelle édition Parlons Territoires.
Modérée par Souleïman Bencheikh, chargé de mission à la direction générale du groupe OCP, cette table ronde, sous forme d’un webinaire, a donné la parole à plusieurs chercheurs et d’experts. Ceux-ci se sont notamment penchés sur les objectifs assignés à l’enseignement de l’Histoire et le rôle que doit y jouer l’histoire territoriale.
La visioconférence a notamment connu la participation de Abdeljalil Bouzouggar, archéologue, directeur de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP), de Nadia Hachimi Alaoui, politologue, chroniqueuse à Luxe Radio, de Driss Khrouz, économiste, ancien directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM), et de Nabil Mouline, historien, politologue, chercheur au Centre national de recherche scientifique (CNRS-France).
L’archéologie permet de réécrire l’histoire locale
L’archéologue, Abdeljalil Bouzouggar, est connu pour avoir dirigé une équipe de recherche pluridisciplinaire et internationale. Celle-ci fut à l’origine de la découverte faite, dans une grotte, non loin de la ville côtière d’Essaouira, au nom de Bizmoune, des plus anciens bijoux du monde. Un ensemble de perles de coquillages qui datent de 142.000 à 150.000 ans.
Selon lui, l’archéologie ne permet pas seulement de mieux comprendre l’histoire locale, mais elle permet aussi de la réécrire, notamment avec les découvertes, qui sont des témoins matériels. Donc, «on n’est plus dans le document écrit qui a bien sûr sa valeur et son importance dans la construction d’une histoire, soit d’une région donnée soit de toute une région petite ou grande». L’archéologie peut ainsi servir de pont entre l’histoire locale et l’histoire de l’humanité.
Pour sa part, l’ancienne rédactrice en chef du journal Hebdomadaire, Nadia Hachimi Alaoui, qui a fait partie de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), estime qu’ «il y a un manque de travaux historiques d’historiens sur notre période contemporaine». «Aujourd’hui, il me semble que le discours historique sur le Maroc post colonial est plutôt saturé de manière quasi-hégémonique par de la parole mémoriel plus que du travail d’historien», ajoute-t-elle. «Il faut donc s’emparer de cette histoire contemporaine et ne pas la laisser seulement aux témoignages mémoriels», recommande-t-elle.
Lire aussi : Patrimoine culturel : la princesse Lalla Hasnaa acte un accord avec l’UNESCO
Il n’y a pas d’uniformité du Maroc
De son côté, Driss Khrouz, économiste de formation ayant consacré sa carrière au monde de la culture et des livres, explique que «l’histoire du Maroc s’est constituée dans une opposition entre l’État et le territoire et cela remonte à très loin. Ce n’est qu’à partir des années 90 du siècle dernier qu’on peut véritablement parler d’une réconciliation entre l’État au sens régalien et les territoires, avec un certain nombre de métamorphoses, de vagues, et de fluctuations. Dès lors, la question de la culture du territoire commence à être posée».
D’après l’expert, «il n’y a jamais eu de remise en cause de la nation marocaine depuis très longtemps, même pendant la période où l’on parlait des régions de dissidence contre des formes de prélèvement de l’impôt, d’octroi de la rente foncière et de la domination d’un certain nombre de régions (montagneuses, désertiques) par des pouvoirs locaux en place».
Et de noter qu’ «il n’y a pas d’uniformité du Maroc. Il y a une appartenance à des valeurs structurantes qui se fait à partir d’un mouvement du bas vers le haut, c’est-à-dire via des interactivités en termes de valeurs mais aussi en termes de reconnaissance et de respect. Il y a une mixité dans tout ce qui structure le Maroc (traditions, langues, etc). Cette mixité fait le vécu du Maroc qui s’est construit à travers la mobilité des idées, des populations, des exodes et migrations internes, mais également par le biais des relations commerciales».
Écrire l’histoire locale et régionale, poursuit-il, doit donc reconnaitre la multiplicité de la personnalité marocaine et sa pluralité. «L’histoire se construit à travers la reconnaissance des différences. On ne peut pas construire un projet de société si le territoire n’est pas une personnalité culturelle et politique», insiste-t-il.
Lire aussi : La princesse Lalla Hasnaa préside l’inauguration du Musée national de la parure
Les modes de transmission traditionnels sont insuffisants
L’historien et politologue, Nabil Mouline, auteur de nombreux ouvrages notamment « Le califat imaginaire » et producteur d’une série de podcasts sur l’histoire du Maroc, estime, de son côté, que «l’histoire pourrait constituer une sorte d’épine dorsale du commun qui dépasserait les clivages régionaux, ethniques, linguistiques, sociaux politiques, et autres».
Pour lui, «les modes de transmission traditionnels de l’histoire (écriture, conférences, workshops, etc) sont insuffisants pour toucher le plus grand nombre de personnes. Seule une petite minorité de Marocains consacre du temps à la lecture. Selon le HCP, moins de 0,3% de la population consacre du temps à l’écriture. Par contre plus de 70% puisent essentiellement leur culture à travers les nouveaux médias notamment les réseaux sociaux».
D’où l’idée «de transmettre des connaissances historiques, à travers des vidéos d’archives et des dessins pour présenter une période, un personnage, une institution, un lieu ou un événement, ayant façonné ou influencé la trajectoire du Maroc que ce soit à l’échelle locale, nationale ou globale», souligne-t-il.
Hajj 1446 : la date de la deuxième phase de règlement fixée
Société - Le ministère des Habous et des Affaires Islamiques communique sur le règlement des frais du Hajj pour la saison 1446
Mbaye Gueye - 29 novembre 2024La France inaugure son nouveau consulat général à Tanger
Société - Le consulat est installé dans un bâtiment chargé d’histoire, ancienne résidence des consuls généraux jusqu’en 2021.
Mbaye Gueye - 29 novembre 2024Oujda : réseau de trafic d’or démantelé, cinq arrestations
Société - Cinq individus appréhendés à Oujda par les autorités locales, en collaboration avec la DGST soupçonnés de faire partie d’un réseau international de trafic d’or.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Réhabilitation des forêts à Kénitra : l’ANEF présente les avancées de la stratégie « du Maroc 2020-2030»
Société - L'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a organisé une visite de terrain dans la forêt de Maâmoura, située dans la province de Kénitra
Farah Nadifi - 29 novembre 2024Handicap : qui a réellement accès à la scolarité ?
Société - Au Maroc, le droit à l’éducation pour tous est inscrit dans la Constitution et soutenu par divers traités internationaux. Pourtant, pour les enfants en situation de handicap (ESH), ce droit demeure dans bien des cas, théorique.
Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024Casablanca : lancement dimanche prochain de la 10e édition de Sidaction Maroc
Société - La dixième édition de Sidaction Maroc se déroulera du 1er au 31 décembre, a annoncé l’Association de Lutte Contre le Sida (ALCS).
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Où en est le projet de loi sur la grève ?
Mbaye Gueye - 28 novembre 2024Retraites : manifestation prévue, la CIMR répond
Société - La CIMR a publié un communiqué pour rectifier certaines interprétations soulignant qu’elle procède à une revalorisation annuelle.
Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024Quel est le vrai taux de chômage au Maroc ?
Société - Un jeune Marocain sur deux, âgé de 15 à 24 ans, vivant en milieu urbain, est au chômage selon BAM. Le HCP révèle un taux de 13,6 % et 21,3 % d’après le RGPH.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Aïn Sebaa : un zoo de 13 hectares prêt pour 2025
Société - Le Conseil communal de Casablanca, sous la direction de Nabila Rmili, a validé le projet de gestion déléguée du zoo de Aïn Sebaa.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Al Akhawayn alumni association se digitalise
Société - L’Association des lauréats de l’université Al Akhawayn franchit une étape dans sa modernisation en lançant une plateforme numérique.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Spoliation immobilière : un homme d’affaire écope de six ans de prison ferme
Société - La Chambre criminelle de première instance a condamné Abdallah Boudrika à six ans de prison ferme pour spoliation immobilière.
Mbaye Gueye - 16 décembre 2024Rabat : les détails du nouveau plan d’aménagement révélés
Société - L'Agence Urbaine de Rabat-Salé a finalement levé le voile sur le projet d’aménagement de la capitale.
Hajar Toufik - 30 août 2023Météo : vague de froid dans plusieurs provinces
Manal Ben El Hantati - 22 janvier 2023Recensement 2024 : 36,8 millions d’habitants au Maroc
Société - Le Maroc officialise les chiffres du recensement 2024 : le pays compte désormais 36,8 millions d’habitants.
Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024