La rentrée scolaire 2023-2024 a lieu officiellement ce lundi 4 septembre dans les écoles publiques et privées ainsi que les écoles et lycées du réseau d’enseignement français au Maroc. Une année qui s’annonce riche en nouveautés, notamment à travers une série de mesures visant à promouvoir la qualité de l’école publique. Idyllique ?
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Le département de Chakib Benmoussa est attendu de pied ferme par les syndicats les plus représentatifs. Après l’échec du dialogue avec les différentes parties sur le Statut unifié des enseignants et l’éternelle réclamation des enseignants-cadres des Académies pour leur intégration dans la Fonction publique et la création de nouveaux postes budgétaires, plusieurs défis entravent d’emblée cette nouvelle année.
Les négociations devraient bientôt être achevées et, comme le précise La Vie ECO, le 20 septembre se tiendra une réunion de la haute commission chargée du dossier pour la présentation de la mouture finale du projet. Les éléments contestés par les syndicats seront, eux, soumis à une révision attentive.
Lors du prochain Conseil de gouvernement, prévu pour jeudi, le ministre tiendra un exposé sur la rentrée scolaire lors duquel plus de détails seront évoqués.
«Le retour au non-retour» à l’école publique
Un groupe d’acteurs engagés dans le domaine de l’éducation a, d’ores et déjà, envisagé une intensification de leurs actions lors de la rentrée scolaire à venir, en signe de leur désaccord avec certains aspects du projet. Le mouvement a démarré vendredi 1ᵉʳ septembre, jour de la signature des PV collectifs de la rentrée de toutes les composantes concernées.
Plusieurs syndicats et coordinations ont, de plus, annoncé une série de manifestations à la veille de la rentrée scolaire, à l’instar de la Coordination nationale des enseignants du secondaire qui a annoncé dans un communiqué parvenu à nos confrères de Hespress Fr un sit-in ce lundi même devant le ministère de tutelle.
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En protestation de ce qu’elle a appelé «l’ignorance du MEN concernant les dispositions de l’accord du 30 juillet 2023», la Coordination est en train de mettre en œuvre un programme intitulé «Le retour au non-retour». Les acteurs observeront, le mercredi 6 septembre et le jeudi 14 septembre, des sit-ins devant les sièges des directions provinciales, et le mardi 19 septembre devant le siège du ministère à Rabat.
La Coordination tripartite des associations de l’instance éducative, qui comprend l’association nationale des directeurs et des directrices de lycées de l’enseignement public, l’Association nationale des directrices et directeurs de l’enseignement primaire et l’Association nationale des surveillants généraux, des censeurs, des directeurs d’études et des chefs de travaux, accusent «le ministère de n’avoir pas tenu ses promesses».
Les instances ont par ailleurs exprimé leur intention de ne pas délivrer l’emploi du temps des cours de la saison scolaire 2023-2024, jusqu’à la tenue de leur Conseil national le même jour.
Le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia rapportait, dans son édition du jeudi 31 août, que l’instance reproche au ministère «de n’avoir pas procédé, comme promis, au remboursement des prélèvements effectués sur les rémunérations des cadres administratifs et pédagogiques».
La même source indique, sur la base d’un communiqué de la Coordination, que «la question de la date non encore fixée pour le tableau d’avancement de grade au choix au titre des années 2021 et 2022» fait également partie des promesses non tenues. Le communiqué soulève aussi «la situation des administrateurs de l’éducation qui seraient lésés par le projet de statut unifié».
Les associations de parents d’élèves, elles, craignent que les grèves répétées en début d’année n’impactent le parcours des enfants. Au micro de nos confrères d’Hespress, Noureddine El Akouri, président de la Fédération nationale des parents d’élèves au Maroc, se montre prudent. «Les entités éducatives ne peuvent pas protester contre les éléments du projet tant qu’il n’est pas mis en œuvre», a-t-il précisé, soulignant que «la grève ne sera pas la solution appropriée car elle ne fera qu’aggraver la situation comme cela s’est produit les années précédentes».
El Akkouri a insisté sur la normalité des divergences entre les deux parties, soulignant que «les coordinations ne peuvent espérer voir la totalité de leurs revendications intégrées à 100% dans le projet. Elles devront se contenter d’une proportion de 70% en attendant de régler les points restants au fil des années», a-t-il estimé.
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Le responsable a ensuite expliqué que «les réformes nécessitent un financement adéquat, ce qui rend impossible la satisfaction immédiate de toutes les demandes, surtout dans le secteur de l’éducation où les problématiques ont accumulé au fil des décennies». Il a affirmé que «les syndicats ont déjà obtenu des gains significatifs et que le dialogue se poursuivra pour aborder les autres questions essentielles».
La finalisation du contrat-type dans les écoles privées, imminente
Alors que les instances représentatives de l’enseignement privé se sont réunies en juillet dernier avec la tutelle, les parents d’élèves demandent d’accélérer la finalisation du très attendu contrat-type. Et, celui-ci devrait être prêt dans quelques jours, pour entrer en vigueur lors de cette même rentrée scolaire, rapporte Médias 24. Pour El Akkouri, ce contrat-type «viendra donc mettre fin à la polémique des frais de scolarité qui refait surface à chaque rentrée scolaire».
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La relation pédagogique entre ces deux entités étant déjà régulée par les lois en vigueur et par le cadre législatif du ministère et des Académies régionales, «c’est la relation financière qui devra être détaillée». «En tant que vendeurs de service, et à l’instar de toute autre vente, nous allons donc disposer d’un contrat qui liste les droits et les obligations de chacune des parties», explique à Médias 24, une source contactée à la Fédération de l’enseignement privé relevant de la CGEM.
L’objectif final de ce document est de :
- déterminer clairement ce que paieront les parents durant toute l’année scolaire ;
- mentionner les augmentations et les régulariser ;
- éviter la hausse des frais de scolarité en milieu d’année et fixer le montant d’assurance et le contrat d’assurance.
Le but étant de garantir les droits de toutes les parties et de permettre de protéger les élèves en cas de litige entre l’école et la famille, comme l’incapacité de s’acquitter des frais de scolarité.
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De sorte à rétablir les relations de confiance entre les écoles privées et les parents d’élèves ? «Une formule satisfaisante pour tous», indique aux inspirations ECO, Mohamed Hansali, président de l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc. Puis, de souligner qu’en cas de problème, le ministère devra jouer un rôle de médiation via les académies pour garantir la continuité de l’éducation.
Une facture salée avant même de commencer !
En cette rentrée, les parents se retrouvent une fois de plus avec de longues factures contenant des dizaines d’articles, évoquant des fournitures scolaires exigées par les écoles, achetées au prix fort et dont l’usage n’est pas toujours certain. Car dans un contexte marqué par une hausse généralisée des prix, ceux des manuels et cahiers vendus dans les librairies marocaines semblent ne pas faire l’exception.
Joint par L’Opinion, le président de l’Association marocaine des éditeurs, Camille Hoballah, avait évoqué une hausse importante des coûts de production dans un contexte international difficile marqué par une inflation galopante.
«Le prix du papier est passé de 700 euros la tonne en 2022 à environ 1.500 euros en 2023. C’est une hausse importante après dix ans de stabilité», explique-t-il, ajoutant que même si le prix papier a connu une baisse légère, ces derniers mois, il est loin d’être abordable impactant les coûts de production des manuels scolaires supportés par les éditeurs. Une responsable au sein d’une librairie de la capitale explique sur les colonnes de Finances News Hebdo que les prix des livres importés, toutes matières confondues, ont connu une hausse variant entre 10 et 20 DH.
De plus, Hoballah a affirmé que ce sont les prix des cahiers qui ont connu une «légère et raisonnable» augmentation, compte tenu des prix que coûtent les éléments composants leur confection et vu le fait qu’ils sont soumis à la loi de l’offre et de la demande. En témoigne l’augmentation d’environ 13 DH sur les prix des cahiers, selon un libraire joint par FNH. «Nous essayons au maximum de proposer différentes catégories de fournitures à nos clients. Bien évidemment, le prix varie en fonction de la qualité, et chaque consommateur sera amené à acheter ce qui se rapproche au minimum de son budget», a-t-il témoigné.
En revanche, aucune augmentation, ni changement de prix n’ont été opérés, concernant les prix des manuels scolaires produits localement. Une situation rendue possible, selon l’interlocuteur de L’Opinion, grâce au soutien direct accordé par le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Économie et des Finances aux éditeurs. Fixé à 25% du prix de vente, ce dispositif d’appui, estimé à près de 94 millions de dirhams, intervient en aide aux éditeurs des manuels scolaires pour répondre au besoin de scolarisation. L’objectif étant de mettre les manuels scolaires à disposition des familles, en bon moment et en quantité suffisante, pour éviter les hausses des prix.
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Selon une enquête menée à travers le Maroc par la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), les cahiers et les manuels de l’enseignement public agréés par le ministère de l’Éducation nationale n’ont pas connu une augmentation des prix par rapport à l’année passée. En ce qui concerne les livres importés, le constat n’a toujours pas été dressé puisque l’arrivage d’un grand nombre de manuels n’a pas encore eu lieu. «Si l’on analyse l’ensemble des dépenses et frais que devraient assumer les citoyens, nous constatons que leur pouvoir d’achat sera réellement mis à rude épreuve. De fait, nous ne pouvons pas dissocier les frais de scolarité des autres frais engagés par le consommateur marocain puisqu’il va devoir encore souffrir des conséquences de l’inflation», explique Ouadih Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC).
Le président de la FNAC alerte également sur la qualité des produits qui, dans certains cas, n’est pas au rendez-vous. «Nous avons constaté que le mouvement consumériste européen et marocain prête de plus en plus attention à la qualité des produits que nous donnons à nos enfants, notamment les stylos à encre et à bille, les crayons de couleur, la pâte à modeler. Ceux-ci contiennent des matières chimiques susceptibles de porter atteinte à la sécurité du consommateur. Nous sommes en train de mener une investigation dans ce sens afin de voir si des fournitures scolaires contiennent des produits cancérigènes puisque c’est à ce niveau que nous devrions intervenir afin de combattre toute pratique pouvant mettre en péril la santé du consommateur», précise-t-il.
Et, phénomène qui refait surface à chaque rentrée scolaire : la commercialisation des manuels et des fournitures scolaires par certains établissements du secteur privé. Face à cette situation, l’Alliance des libraires au Maroc compte saisir la justice, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 2 et 3 septembre.
Les libraires accusent les responsables de certaines écoles privées d’exercer indirectement des pressions sur les parents afin de les pousser à acquérir les manuels et les fournitures scolaires auprès des services des écoles. Dans une déclaration au quotidien, Hassan El Amrani, membre de l’Alliance, a précisé que «des plaintes ont été adressées aux autorités compétentes», rappelant que «le ministre de tutelle avait déclaré que cette pratique était illégale».
En réponse, l’Alliance de l’Enseignement Privé au Maroc a indiqué que «ces pratiques demeurent des cas isolés dans certaines villes». En effet, l’Alliance avait indiqué avoir «repéré 20 écoles qui commercialisaient des manuels et des fournitures scolaires à Salé, faisant savoir que des jugements avaient déjà été rendus par la justice dans leur affaire».
«On ne peut généraliser à partir de cas isolés sur un secteur qui compte 7.000 institutions scolaires», a déclaré au quotidien arabophone, Mohamed Hansali, président de l’Alliance de l’Enseignement Privé, reprochant par là même aux libraires le manque de communication avec les établissements scolaires qui se trouvent dans leur zone, surtout quand certains manuels sont introuvables.
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