Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Politique / Enseignement supérieur : Aziz Akhannouch veut une réforme en profondeur

Enseignement supérieur : Aziz Akhannouch veut une réforme en profondeur

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Face aux élus de la Chambre des représentants, Aziz Akhannouch a dressé ses ambitions pour réformer l’enseignement supérieur, lui qui n’a pas hésité à dénoncer les handicaps de ce système qui l’ont rendu incapable d’accompagner les priorités du développement, tant sur le plan national que régional. Pour le chef de l’exécutif, il est temps que le Maroc dispose d’un système moderne capable de relever les défis actuels et futurs. Voici ce qu’il faut retenir de son grand oral.

Temps de lecture : 4 minutes

La séance plénière des questions de politique générale adressées au chef de l’exécutif a été axée ce mois-ci sur le thème de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. En plaidant pour un profond changement d’approche et une transformation systémique, Aziz Akhannouch a indiqué que la réforme de ce chantier essentiel représente un levier majeur pour promouvoir la situation du capital humain dans l’ensemble des secteurs.

Lire aussi : Enseignement supérieur : ce que Abdellatif Miraoui veut changer 

Enseignement supérieur : un constat d’échec

Dans son allocution, le chef de gouvernement a tout d’abord fait un diagnostic. Il a reconnu les problèmes auxquels font face les institutions universitaires qui sont principalement liées : au rendement, au manque de ressources humaines, en plus de certains défis stratégiques et structurels.

En effet, Aziz Akhannouch a dressé un constat très sévère de l’état de l’enseignement supérieur marocain, faisant savoir que le taux de décrochage universitaire a atteint les 49% ces dernières années. Quant au taux de chômage, il a dépassé les 18.7% parmi les lauréats des universités à accès ouvert et 8.5% parmi les titulaires des diplômes auprès des universités à accès limité.

En outre, le Maroc demeure en deçà des standards avec un professeur pour environ 120 étudiants dans les facultés à accès ouvert. À cela s’ajoute l’inefficacité des facultés polydisciplinaires. «C’est un modèle qui est largement critiqué à l’échelle internationale. Il nécessite aujourd’hui une révision en se basant les recommandations du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique», souligne le chef du gouvernement.

Akhannouch a également évoqué le départ à la retraite de 2.200 des enseignants-cadres les plus qualifiés d’ici 2026. Il a aussi déploré le faible impact de la recherche scientifique, dont le financement reste très limité (1,6% du budget général durant les années 2021 et 2022), en plus du nombre de chercheurs qui ne dépasse pas 1.708 pour un million d’habitants.

Face à une telle situation, Aziz Akhannouch a énoncé les principes qui vont encadrer le processus de réforme pédagogique de l’université et améliorer ses ressources humaines. C’est dans le cadre d’une vision stratégique que l’exécutif s’emploiera, dit-il, à traiter ces problématiques touchant tous les secteurs de l’enseignement supérieur. De fait, c’est une refonte totale qui est envisagée pour mieux correspondre aux besoins dans le futur.

Quatre plans à l’horizon 2030

Aziz Akhannouch a dévoilé les mesures clés qui serviront de base et qui conduiront la transformation du système d’ici 2030, commençant par le plan directeur de l’enseignement supérieur qui concerne la révision des priorités de la formation, l’organisation universitaire des établissements de l’enseignement supérieur privé et public, ainsi que des institutions étrangères.

Il a également évoqué le plan directeur de la recherche scientifique, dans le but est de redéfinir les priorités des offres de recherches scientifiques et renforcer des laboratoires de recherche, en révisant le système des brevets scientifiques. Un plan pour encourager l’innovation fait aussi partie de cette stratégie. Il porte sur le renouvellement des sujets et le renforcement du rôle des incubateurs et des centres de transformation technologique.

Lire aussi : Enseignement supérieur : l’innovation au cœur de la nouvelle réforme

Enfin, la dernière mesure annoncée concerne la transformation digitale, qui vise à revoir et à améliorer les parcours universitaires, tant pour l’étudiant que pour l’enseignant-chercheur ainsi que l’ensemble des cadres administratifs et techniques. Ce plan concerne aussi la révision des incitations du parcours des projets et des investisseurs.

L’instauration de ces références majeures permettra, d’après le chef du gouvernement, de jeter les bases d’un nouveau modèle pour la mise en place d’une université marocaine inclusive à la hauteur des ambitions et en harmonie avec les réformes nationale.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Enseignement supérieur

Sahara marocain : l’engagement de la France constitue un véritable « game-changer » (Expert)

Lors de son discours adressé au Parlement a l’occasion de la première session de la quatrième législative de la onzième législature, le roi …
Enseignement supérieur

Rentrée parlementaire : l’année de tous les défis

Le vendredi 11 octobre 2024 marque le début de la quatrième année législative de la présente législature du Parlement. L’agenda législatif d…
Enseignement supérieur

CJUE : Belgique, France, Espagne, Hongrie… tous avec le Maroc

La décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) concernant les accords de pêche et agricoles entre l'Union européenne (UE) et…
Enseignement supérieur

Maroc-France : nouvelle ère de réciprocité ?

Depuis quelques années, entre le Royaume et la France, il y a des périodes de réchauffement et de refroidissement. En effet, au début du man…
Enseignement supérieur

Sahara : les dés sont jetés

C'est à huis clos que le Conseil de sécurité (CS) des Nations unies va tenir tout au long du mois d'octobre des discussions sur le Sahara. L…
Enseignement supérieur

Politique : les parlementaires proposent de moins en moins de lois

Que font réellement les parlementaires au niveau de la Chambre des représentants ? La question vaut son pesant d’or puisque le rapport l’a…
Enseignement supérieur

Sommet de l’Avenir : le Maroc prône un nouveau multilatéralisme inclusif

Sous le slogan de diplomatie proactive et d'engagement renforcé, le Maroc a mis en avant son approche de coopération internationale axée sur…
Enseignement supérieur

Maroc-Royaume-Uni : vers un partenariat renforcé à l’ère post-Brexit

Depuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne, il s’efforce de réorienter sa politique extérieure pour compenser la perte d’accès di…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire