Accueil / Politique

Enseignement supérieur : Aziz Akhannouch veut une réforme en profondeur

Temps de lecture

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. © DR

Face aux élus de la Chambre des représentants, Aziz Akhannouch a dressé ses ambitions pour réformer l’enseignement supérieur, lui qui n’a pas hésité à dénoncer les handicaps de ce système qui l’ont rendu incapable d’accompagner les priorités du développement, tant sur le plan national que régional. Pour le chef de l’exécutif, il est temps que le Maroc dispose d’un système moderne capable de relever les défis actuels et futurs. Voici ce qu’il faut retenir de son grand oral.

La séance plénière des questions de politique générale adressées au chef de l’exécutif a été axée ce mois-ci sur le thème de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. En plaidant pour un profond changement d’approche et une transformation systémique, Aziz Akhannouch a indiqué que la réforme de ce chantier essentiel représente un levier majeur pour promouvoir la situation du capital humain dans l’ensemble des secteurs.

Lire aussi : Enseignement supérieur : ce que Abdellatif Miraoui veut changer 

Enseignement supérieur : un constat d’échec

Dans son allocution, le chef de gouvernement a tout d’abord fait un diagnostic. Il a reconnu les problèmes auxquels font face les institutions universitaires qui sont principalement liées : au rendement, au manque de ressources humaines, en plus de certains défis stratégiques et structurels.

En effet, Aziz Akhannouch a dressé un constat très sévère de l’état de l’enseignement supérieur marocain, faisant savoir que le taux de décrochage universitaire a atteint les 49% ces dernières années. Quant au taux de chômage, il a dépassé les 18.7% parmi les lauréats des universités à accès ouvert et 8.5% parmi les titulaires des diplômes auprès des universités à accès limité.

En outre, le Maroc demeure en deçà des standards avec un professeur pour environ 120 étudiants dans les facultés à accès ouvert. À cela s’ajoute l’inefficacité des facultés polydisciplinaires. «C’est un modèle qui est largement critiqué à l’échelle internationale. Il nécessite aujourd’hui une révision en se basant les recommandations du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique», souligne le chef du gouvernement.

Akhannouch a également évoqué le départ à la retraite de 2.200 des enseignants-cadres les plus qualifiés d’ici 2026. Il a aussi déploré le faible impact de la recherche scientifique, dont le financement reste très limité (1,6% du budget général durant les années 2021 et 2022), en plus du nombre de chercheurs qui ne dépasse pas 1.708 pour un million d’habitants.

Face à une telle situation, Aziz Akhannouch a énoncé les principes qui vont encadrer le processus de réforme pédagogique de l’université et améliorer ses ressources humaines. C’est dans le cadre d’une vision stratégique que l’exécutif s’emploiera, dit-il, à traiter ces problématiques touchant tous les secteurs de l’enseignement supérieur. De fait, c’est une refonte totale qui est envisagée pour mieux correspondre aux besoins dans le futur.

Quatre plans à l’horizon 2030

Aziz Akhannouch a dévoilé les mesures clés qui serviront de base et qui conduiront la transformation du système d’ici 2030, commençant par le plan directeur de l’enseignement supérieur qui concerne la révision des priorités de la formation, l’organisation universitaire des établissements de l’enseignement supérieur privé et public, ainsi que des institutions étrangères.

Il a également évoqué le plan directeur de la recherche scientifique, dans le but est de redéfinir les priorités des offres de recherches scientifiques et renforcer des laboratoires de recherche, en révisant le système des brevets scientifiques. Un plan pour encourager l’innovation fait aussi partie de cette stratégie. Il porte sur le renouvellement des sujets et le renforcement du rôle des incubateurs et des centres de transformation technologique.

Lire aussi : Enseignement supérieur : l’innovation au cœur de la nouvelle réforme

Enfin, la dernière mesure annoncée concerne la transformation digitale, qui vise à revoir et à améliorer les parcours universitaires, tant pour l’étudiant que pour l’enseignant-chercheur ainsi que l’ensemble des cadres administratifs et techniques. Ce plan concerne aussi la révision des incitations du parcours des projets et des investisseurs.

L’instauration de ces références majeures permettra, d’après le chef du gouvernement, de jeter les bases d’un nouveau modèle pour la mise en place d’une université marocaine inclusive à la hauteur des ambitions et en harmonie avec les réformes nationale.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Financement du développement en Afrique : Fettah plaide pour une mobilisation collective

Politique - Lors de la 5e édition de l’Africa Investment Forum (AIF), tenue à Rabat, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a appelé à une mobilisation collective pour améliorer l’accès au financement en Afrique

Farah Nadifi - 4 décembre 2024

PLF 2025 : 231 amendements examinés par la Chambre des conseillers

Politique - La Commission des finances de la Chambre des conseillers a reçu 231 amendements sur la première partie du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Parmi eux, 66 ont été acceptés, 55 rejetés et 110 retirés. La majorité des propositions portaient sur le volet fiscal (177 amendements), suivi des volets douanier et divers.

Rédaction LeBrief - 4 décembre 2024

Nasser Bourita reçoit le ministre djiboutien des AE, porteur d’un message au Roi

Politique - Le Royaume du Maroc s’est constamment engagé à soutenir Djibouti dans son processus de développement.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Diplomatie parlementaire : Ould Errachid en mission au Panama

Politique - Mohamed Ould Errachid se rendra au Panama les 4 et 5 décembre à la tête d’une délégation parlementaire marocaine.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Le Maroc et l’UE veulent relancer leurs relations parlementaires

Politique - Rachid Talbi Alami et son homologue, Roberta Metsola, ont convenu à Bruxelles d’une feuille de route pour la relance des relations entre les parlements.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours

Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Rabat : 22ème réunion de la Commission militaire mixte maroco-française

Politique - Les échanges ont porté sur la coopération militaire bilatérale et les enjeux sécuritaires régionaux et internationaux.

Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024

Sommet «One Water» : Akhannouch défend l’initiative du Maroc pour l’eau

Politique - Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, représente le Roi Mohammed VI au Sommet “One Water”, qui a débuté mardi à Riyad.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024
Voir plus

Sahara : le Maroc se félicite de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2756

Politique - Le Royaume du Maroc se félicite de l'adoption, jeudi, de la résolution 2756 du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet du Sahara.

Rédaction LeBrief - 1 novembre 2024

Sommet «One Water» : Akhannouch défend l’initiative du Maroc pour l’eau

Politique - Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, représente le Roi Mohammed VI au Sommet “One Water”, qui a débuté mardi à Riyad.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Le roi Mohammed VI reçoit le président de la République Islamique de Mauritanie

Politique - Le roi Mohammed VI a reçu ce jeudi au Palais Royal de Casablanca, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République Islamique de Mauritanie, selon un communiqué du Cabinet Royal.

Farah Nadifi - 20 décembre 2024

L’Océan et Dar-Bouazza : les élections partielles qui feront date

Politique - Les élections partielles à Rabat et Dar-Bouazza sont un test impossible pour le PJD, le RNI et le PAM.

Chaima Aberni - 10 septembre 2024

Sahara : Paris veut aider le Maroc à l’ONU et l’UE

Politique - Macron a affirmé à Rabat l'engagement de la France pour soutenir la solution marocaine au Sahara, aussi bien à l'ONU qu'au sein de l'UE.

Rédaction LeBrief - 30 octobre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire