Accueil / Société

Enseignants-gouvernement : un nouveau bras de fer

Temps de lecture

Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports © DR

Le torchon brûle de nouveau entre les enseignants et le gouvernement. Après avoir apaisé les tensions avec les contractuels, le département de Chakib Benmoussa a adopté une nouvelle mesure qui a suscité l’ire des enseignants. Pour cause : la décision de l’exécutif de limiter l’âge d’accès à la profession à 30 ans. Le point.

Un nouveau débat est lancé. Les enseignants et le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports sont encore une fois en conflit. L’entrée en vigueur de nouvelles conditions d’accès au métier a suscité la colère des futures générations d’enseignants. Il s’agit, en particulier, de la fixation de l’âge limite d’accès au concours à 30 ans. Cette exigence est qualifiée de légitime par le ministère, mais d’injuste par les candidats.

En dépit des contestations des candidats, le ministère continue de défendre sa position. Il convient de préciser que les postulants sont diplômés des Écoles normales supérieures (ENS), des Écoles supérieures d’enseignement et de formation (ESEF) et de la Faculté des sciences de l’éducation (FSE). Toutefois, cette décision n’a pas empêché plusieurs personnes de soumettre leurs dossiers de candidature. Le ministère a révélé qu’au titre de l’année 2022-2023, un total de 163.569 candidats ont soumis leurs dossiers pour accéder au concours de recrutement des enseignants-cadres des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF).

Lire aussi : Gouvernement-enseignants : la nouvelle feuille de route

Les ambitions du département de Benmoussa

S’exprimant sur ce sujet, le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a précisé que la décision de fixer l’âge maximum d’accès à la profession d’enseignant ne contredit pas les dispositions de l’article 31 de la Constitution de 2011. Ce dernier stipule que «l’État, les établissements publics, les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens disponibles pour faciliter l’égal accès des citoyens aux conditions leur permettant de jouir du droit à une éducation moderne, accessible et de qualité et à l’accès aux fonctions publiques selon le mérite».

Chakib Benmoussa a par ailleurs souligné que cette condition intervient dans le cadre de la réforme du système éducatif et de la loi-cadre 51-17. Celle-ci vise à pérenniser et à sécuriser cette refonte. Toujours selon le ministre, «ce nouveau critère de sélection permettra d’investir efficacement dans la formation des jeunes enseignants. Il leur donnera aussi le temps suffisant pour développer les compétences nécessaires et acquérir l’expérience professionnelle indispensable pour former les futures générations».

À travers cette décision, le ministère ambitionne de donner un nouvel élan à l’éducation nationale. De plus, il ambitionne d’améliorer la qualité de l’emploi dans ce secteur, tout en imposant aux écoles et aux universités de l’enseignement la même procédure d’accès à la profession.

Le haut responsable a révélé que son département a facilité les conditions d’accès au concours pour les personnes de moins de 30 ans. Il a adopté un système basé sur la restructuration et la simplification du processus d’inscription via un portail électronique spécial. Il a de même réduit les documents requis dans la constitution du dossier de candidature.

Lire aussi : Système éducatif : l’insurmontable retard

Les enseignants confus

Certes, le désaccord entre le gouvernement et les enseignants des AREF, dits « contractuels », avait récemment pris fin. Mais les tensions continuent de sévir dans le secteur de l’enseignement, convoité par des milliers de Marocains.

Pour rappel, le gouvernement et les syndicats de l’enseignement avaient signé, le 14 janvier à Rabat, le procès-verbal de l’accord portant sur l’unification du statut de tous les fonctionnaires du secteur de cette profession. Ce compromis porte aussi sur la suppression de tous les anciens statuts pour repartir sur de bonnes bases.

Cependant, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) a dernièrement condamné le recours des AREF à la «politique des menaces», ainsi qu’à «des mesures arbitraires telles que les avertissements, les mises à pied et la suspension temporaire du travail». Ces pratiques répressives risquent de «fragiliser davantage le lien de confiance et retarder l’aboutissement du dialogue social en cours», met en garde la FNE.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Lancement de la campagne nationale de prévention contre la grippe

Société - Le ministère de la Santé lance la campagne nationale de prévention et de contrôle de la grippe et des infections respiratoires.

Mbaye Gueye - 7 novembre 2024

Santé : retour sur la grève des médecins internes et résidents

Société - Ces derniers dénoncent le silence du ministère de l’Enseignement supérieur, malgré des démarches répétées depuis février 2024.

Mbaye Gueye - 7 novembre 2024

Recensement 2024 : 36,8 millions d’habitants au Maroc

Société - Le Maroc officialise les chiffres du recensement 2024 : le pays compte désormais 36,8 millions d’habitants.

Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024

Texte intégral du discours royal

Société - Le roi Mohammed VI a adressé un discours à son peuple fidèle à l'occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte.

Mbaye Gueye - 6 novembre 2024

Ministère de l’Intérieur : 91 % des infractions et crimes ont été élucidés (rapport)

Société - Le rapport du ministère de l'Intérieur a révélé que 91% des infractions et des crimes ont été élucidés. 

Mbaye Gueye - 5 novembre 2024

Bourses : un soutien insuffisant pour les étudiants

Société - Les bourses d'études, reçues trimestriellement, demeurent insuffisantes pour couvrir les dépenses mensuelles des étudiants.

Ilyasse Rhamir - 4 novembre 2024

Offensive anti-drogue en 2024

Société - Grâce à une série d’interventions d’envergure, les autorités ont saisi plusieurs centaines de tonnes de drogues.

Ilyasse Rhamir - 4 novembre 2024
Voir plus

La France inaugure son nouveau consulat général à Tanger

Société - Le consulat est installé dans un bâtiment chargé d’histoire, ancienne résidence des consuls généraux jusqu’en 2021.

Mbaye Gueye - 29 novembre 2024

Innovation et sécurité : Tanger au cœur des réseaux intelligents

Société - Les villes de Tanger et Chefchaouen accueilleront, les 10 et 11 avril, la 8e édition de la Conférence internationale dédiée aux réseaux, aux systèmes intelligents et à la sécurité.

Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025

Réforme de la Moudawana : à quoi faut-il s’attendre ?

Société - En 2004, la Moudawana apparaissait comme étant le début d’une révolution juridique et social, améliorant le droit des femmes.

Hajar Toufik - 8 novembre 2022

Le gouvernement intensifie ses efforts pour assurer un État social en 2024

Société - L'année 2024 est décisive dans le renforcement de l'État social, faisant suite à une année centrée sur la reprise post-Covid-19

Chaima Aberni - 12 janvier 2024

TikTok au Maroc : vers un dialogue pour protéger les valeurs culturelles

Société - Le Maroc intensifie ses efforts pour encadrer la diffusion de contenus négatifs sur la plateforme sociale TikTok

Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire