Accueil / Société

Enfants et numérique : entre rêves et dangers

Temps de lecture

Des enfants avec des smartphones © DR

À l’heure où les enfants naviguent quotidiennement sur les réseaux sociaux, les opportunités d’apprentissage et de socialisation se mêlent à des risques souvent invisibles mais bien réels. Comment garantir leur sécurité tout en encourageant une utilisation responsable du numérique ? Découvrez les enjeux, constats et solutions pour un environnement en ligne inclusif et protecteur.

Le numérique, omniprésent dans nos vies, représente à la fois une promesse et une menace pour les enfants. Il favorise la créativité, l’apprentissage et la socialisation, mais il les expose également à des dangers variés : cyberharcèlement, contenus inappropriés ou encore exploitation. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a analysé ces enjeux et formulé des recommandations pour garantir un espace numérique inclusif et sécurisé. Son rapport explore les constats et propositions d’une vision stratégique pour une meilleure protection des enfants en ligne.

Les réseaux sociaux : un espace d’apprentissage mais aussi de dangers

Les réseaux sociaux, utilisés par 70% des enfants marocains selon une enquête récente, ouvrent des opportunités d’expression et de socialisation. Pourtant, leur usage excessif ou inapproprié constitue une menace pour leur santé mentale et physique. Parmi les risques identifiés figurent les troubles du sommeil, le cyberharcèlement et même des incitations au suicide.

Lire aussi : Et si les jeux vidéo menaient vos enfants au suicide ?

L’enquête de l’ANRT révèle que 43% des jeunes interrogés négligent des besoins fondamentaux et 31% sont victimes de cyberviolence. Ces statistiques soulignent l’urgence d’une éducation numérique et de dispositifs de protection renforcés.

Une réglementation encore insuffisante face aux défis numériques

Bien que le Maroc ait ratifié la Convention des droits de l’enfant et dispose de lois comme celle sur la protection des données personnelles, l’arsenal juridique reste inadapté aux spécificités du numérique. Par exemple, l’âge minimum pour accéder aux réseaux sociaux n’est pas clairement défini, ce qui compromet la protection des mineurs.

Lire aussi : Influenceur : est-ce un métier glamour ?

Inspiré par la loi française instaurant une “majorité numérique”, le CESE recommande des mesures comme fixer un âge minimum pour l’inscription en ligne avec consentement parental, renforcer les sanctions pour les plateformes qui ne respectent pas ces obligations et créer un cadre législatif pour la gestion des contenus inappropriés.

L’éducation numérique est la clé d’une utilisation responsable

L’intégration de l’éducation numérique dès le plus jeune âge est cruciale. Elle doit inclure le développement de l’esprit critique pour détecter les fake news, la sensibilisation à la sécurité en ligne et à la protection des données ainsi que l’encadrement des parents, souvent démunis face aux outils numériques. Des programmes comme “e-himaya.ma” ou “Koun3labal” visent à sensibiliser les familles, mais leur impact reste limité en raison d’un manque de visibilité et de coordination.

Lire aussi : TikTok au Maroc : interdiction ou régulation ?

La fragmentation des initiatives freine une action efficace. Le CESE appelle à une convergence des efforts entre le gouvernement, les opérateurs privés et la société civile. Parmi les recommandations, il suggère de créer un rapport annuel sur la sécurité numérique des enfants, de mettre en place des mécanismes de signalement accessibles aux mineurs et de déployer des technologies comme l’IA pour détecter et bloquer les contenus dangereux.

Des indicateurs pour mesurer l’efficacité des actions

Pour évaluer les progrès, le CESE propose l’utilisation du “Child Online Safety Index” (COSI). Ce système permet de suivre le taux d’incidents signalés et résolus, le niveau de sensibilisation des enfants et des parents ainsi que l’efficacité des campagnes éducatives et des outils de contrôle parental. Ces données aideraient à ajuster les politiques et à garantir une protection durable.

Lire aussi : Impact des jeux vidéo sur la santé mentale

La protection des enfants dans l’environnement numérique nécessite une mobilisation collective et une stratégie globale. Le CESE offre une feuille de route ambitieuse, mêlant cadre légal, éducation et technologie. Il revient à tous les acteurs (parents, éducateurs, entreprises et institutions) de s’unir pour relever ce défi et garantir un numérique inclusif et protecteur pour les générations futures.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Benguerir primée par l’UNESCO pour ses avancées éducatives

Société - Benguerir a été honorée par l'UNESCO cette année pour ses avancées remarquables en matière d’éducation.

Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024

Adoption du projet de loi organique sur la grève par la Commission

Société - La Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants a adopté à la majorité, mercredi matin, le projet de loi organique n°97.15 encadrant le droit de grève.

Rédaction LeBrief - 4 décembre 2024

Grève des médecins : Le SIMSP maintient la pression

Société - Le Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public annonce la prolongation de sa grève nationale les 4 et 5 décembre 2024.

Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024

27.500 enfants en situation de handicap ont été scolarisés en 2024 (Naima Ben Yahya)

Société - La ministre de la Solidarité Naima Ben Yahya a annoncé que 19.000 personnes ont bénéficié d’aides techniques et médicales.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

La DGSSI alerte les bénéficiaires de l’aide sociale

Société - Ce faux site incite les utilisateurs à fournir des informations personnelles sensibles, notamment le numéro de la CIN ou de la carte bancaire.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Smeia et BMW : partenaires officiels du FIFM

Société - Smeia, importateur exclusif de BMW au Maroc, célèbre sa 9ᵉ année en tant que transporteur officiel du FIFM.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Immigration en Italie : les Marocains en 3e position

Société - Avec 342.469 ressortissants en 2023, les Marocains représentent 7,8% de la population étrangère en Italie.

Farah Nadifi - 3 décembre 2024

Le 1er Joumada II de l’an 1446 de l’Hégire, c’est aujourd’hui !

Société - Le 1er Joumada II de l'an 1446 de l'Hégire correspond au mardi 3 décembre 2024, a annoncé lundi le ministère des Habous et des Affaires islamiques.

Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024
Voir plus

Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Décès de Aïcha Ech-Chenna : le Maroc perd une grande militante

Société - Aïcha Ech-Chenna s’est engagée, depuis plus de 50 ans, dans le combat pour les droits des mères célibataires.

Khadija Shaqi - 26 septembre 2022

La DGSSI alerte les bénéficiaires de l’aide sociale

Société - Ce faux site incite les utilisateurs à fournir des informations personnelles sensibles, notamment le numéro de la CIN ou de la carte bancaire.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

DGSN : numérisation des démarches administratives

Société - La DGSN introduit le portail interactif E-Police. Ce projet centralise une variété de services administratifs dans un espace numérique conçu pour tous les citoyens marocains.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

L’imam Hassan Iquioussen sera expulsé vers le Maroc

Société - Le Conseil d'État français a tranché, ce mardi 30 août, le litige qui opposait le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à l’imam marocain Hassan Iquioussen.

Hajar Toufik - 30 août 2022

Affaire Hassan Iquioussen : l’imam est introuvable

Société - L'imam Hassan Iquioussen, dont le Conseil d'État français a validé l'expulsion, a été inscrit au fichier des personnes recherchées.

Hajar Toufik - 31 août 2022

Santé mentale : une priorité mondiale !

Société - La journée mondiale de la santé mentale est l’occasion de sensibiliser l’opinion publique et les organismes à l'importance de la stabilité psychique.

Khadija Shaqi - 12 octobre 2022

Grève des médecins : Le SIMSP maintient la pression

Société - Le Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public annonce la prolongation de sa grève nationale les 4 et 5 décembre 2024.

Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire