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Emploi : un marché en quête d’équilibre

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Entre reprise de l’emploi urbain, hausse du chômage chez les jeunes et précarité persistante en milieu rural, le marché du travail marocain montre des signes contrastés au troisième trimestre de 2024. Quels secteurs recrutent ? Quelles régions souffrent le plus du chômage ? Et comment le sous-emploi continue-t-il de fragiliser l’économie ? Découvrez les tendances clés et les défis majeurs qui façonnent l’emploi au Maroc.

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Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a récemment publié son rapport sur le marché du travail au Maroc pour le troisième trimestre de 2024. Ce document offre un aperçu des tendances de l’emploi et du chômage dans le pays en mettant en évidence des évolutions contrastées entre les milieux urbain et rural ainsi que des disparités importantes selon les groupes d’âge, le genre et les niveaux de diplôme.

Une création d’emplois en milieu urbain, mais un recul dans l’agriculture

Au cours de la dernière année, l’économie marocaine a créé 213.000 emplois, ce qui marque une nette reprise après une perte de 297.000 postes l’année précédente. Cette croissance a été portée par une forte création de 231.000 emplois en milieu urbain tandis que le milieu rural a enregistré une perte de 17.000 postes. En analysant les secteurs d’activité, les services se démarquent avec 258.000 nouveaux postes, soit une hausse de 5%, tandis que les secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP) et de l’industrie, incluant l’artisanat aussi, ont respectivement créé 57.000 et 23.000 emplois.

Lire aussi : Le gouvernement face aux défis de la corruption, de l’inflation et de l’emploi

Le secteur agricole a subi une perte marquée avec 124.000 emplois en moins, soit une baisse de 5%. Ce recul est principalement attribué aux conditions climatiques défavorables qui ont affecté la productivité rurale. Par ailleurs, l’augmentation des emplois rémunérés (262.000 postes) reflète une dynamique positive avec un regain d’activité dans des secteurs moins vulnérables aux aléas climatiques.

Une hausse du chômage parmi les jeunes et les femmes

Le nombre de chômeurs a augmenté de 58.000 personnes, portant le total à 1,683 million de chômeurs à l’échelle nationale. Cette augmentation, de 4% par rapport à l’année précédente, est en partie due aux 42.000 nouveaux chômeurs en milieu urbain et aux 16.000 en milieu rural. Le taux de chômage a ainsi légèrement progressé en passant de 13,5% à 13,6% avec une stagnation en zone urbaine (17%) et une hausse en milieu rural (de 7% à 7,4%).

Les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont les plus touchés avec un taux de chômage alarmant de 39,5%, suivi des femmes, dont le taux atteint 20,8%. Les diplômés sont également confrontés à une situation difficile avec un taux de chômage de 19,8%. Cette réalité démontre les défis liés à l’insertion des jeunes et des diplômés dans le marché du travail et met en évidence l’importance de politiques publiques visant à encourager l’employabilité des nouvelles générations.

Le sous-emploi : un problème persistant

Outre le chômage, le sous-emploi constitue un autre enjeu de taille. Entre 2023 et 2024, le nombre de personnes en situation de sous-emploi a augmenté de 60.000 pour atteindre 1,066 million. Le taux de sous-emploi est passé de 9,6% à 10% ce qui démontre une précarité accrue des conditions de travail. En milieu urbain, ce taux est passé de 8,1% à 8,8% alors qu’il est resté stable en milieu rural (12%).

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Le secteur du BTP est le plus touché avec un taux de sous-emploi en hausse de 1 point, atteignant 19,9%, suivi de l’agriculture (11,9%). Cette situation reflète une inadéquation entre les emplois offerts et les compétences disponibles ainsi qu’une dépendance élevée de certains secteurs à des conditions économiques fluctuantes. Pour y remédier, des initiatives de formation professionnelle et de requalification des travailleurs pourraient être envisagées pour renforcer l’employabilité dans des domaines moins vulnérables aux variations économiques.

Casablanca et le sud en tête des taux de chômage

Les disparités régionales demeurent importantes au Maroc avec des écarts significatifs entre les taux de chômage et d’activité selon les régions. Cinq régions concentrent près de 72,4% de la population active dont Casablanca-Settat (22,3%), Rabat-Salé-Kénitra (13,7%) et Marrakech-Safi (12,9%). Casablanca-Settat affiche le plus grand nombre de chômeurs (24,9%), suivie de Fès-Meknès et de Rabat-Salé-Kénitra.

Les régions du sud enregistrent le taux de chômage le plus élevé (24,3%) contre seulement 9,9% pour Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Cette concentration du chômage dans certaines régions, notamment urbaines et du sud, soulève des enjeux d’aménagement du territoire et de développement régional. La mise en place de politiques ciblées pourrait permettre de réduire ces disparités, en encourageant des investissements et des créations d’emplois dans les zones les plus touchées.

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Le rapport du HCP sur le marché du travail au troisième trimestre de 2024 met en lumière une situation complexe, marquée par une reprise de l’emploi en milieu urbain et une hausse du chômage, en particulier chez les jeunes, les femmes et les diplômés. Le sous-emploi et les disparités régionales représentent des défis supplémentaires qui appellent à une intervention des autorités pour améliorer les conditions de travail et favoriser l’emploi inclusif. Face à ces réalités, des politiques actives de l’emploi, combinant formation, innovation et soutien à l’entrepreneuriat, pourraient jouer un rôle clé dans la réduction des inégalités et le renforcement de la résilience du marché du travail au Maroc.

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