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La population en âge de travailler a franchi le seuil des 27,88 millions. Un peu plus de 12 millions d’actifs sont sur le marché du travail. Malgré cela, une contraction légère de l’emploi est observée, avec des disparités entre zones urbaines et rurales. La note du Haut-Commissariat au Plan (HCP) met en évidence les difficultés rencontrées par les chômeurs, particulièrement les jeunes et les diplômés, dans un contexte où le taux de chômage a grimpé. Une situation qui inverse la tendance à la baisse observée entre 2021 et 2022.
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12,17 millions de Marocains actifs en 2023
En 2023, la population en âge d’activité (15 ans et plus) a atteint 27.888.000 personnes. Parmi cette population, 12.171.000 personnes étaient actives sur le marché du travail. 10.591.000 d’entre elles sont employées et 1.580.000, à la recherche d’un emploi. Ce qui laisse 15.717.000 personnes en dehors de ce marché.
L’année dernière a marqué une légère contraction de 0,2% du volume des actifs par rapport à 2022. Une évolution qui masque des tendances divergentes entre les milieux urbain et rural. En effet, alors que le nombre d’actifs a grimpé de 1,8% en zone urbaine. Il a chuté de 3,5% en zone rurale. Cette baisse, couplée à l’augmentation de 1,4% de la population en âge d’activité, a conduit à un recul du taux d’activité de 0,7 point pour s’établir à 43,6%.
La répartition géographique de ce recul montre un clivage marqué : le taux d’activité a davantage fléchi en milieu rural, avec une baisse de 1,8 point, contre seulement 0,1 point en milieu urbain. Les femmes ont été particulièrement impactées. Leur taux d’activité s’est réduit à 19% en 2023. Les hommes ont, eux, vu leur taux baisser de manière moins prononcée à 69%.
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Les profils des actifs révèlent une urbanisation croissante, avec 63,5% résidant en ville, une présence féminine en baisse à 22,1%, et une jeunesse prépondérante, surtout en zones urbaines. De plus, près de la moitié des actifs affichent un niveau de qualification faible. La situation est encore plus criante en milieu rural.
En ce qui concerne l’emploi, le secteur des services se place en tête. Il occupe 48,3 % des actifs. Il est suivi de près par l’agriculture, l’industrie et les BTP. En zone rurale, le secteur de l’agriculture, de la forêt et de la pêche prédomine, représentant 64 % des emplois occupés. Et pour ce qui est des métiers les plus répandus, ils incluent les artisans et les ouvriers qualifiés dans les domaines artisanaux. Ces derniers constituent 18,9 % de la population active occupée. Ils sont suivis par les manœuvres non agricoles, les manutentionnaires et ceux occupant de petits emplois (18,3 %), ainsi que les ouvriers et les manœuvres de l’agriculture et de la pêche (17,3 %).
Dominance de l’emploi salarial
L’emploi salarial constitue la forme la plus courante d’activité professionnelle et il concerne près de six actifs occupés sur dix. Cette prévalence est encore plus marquée chez les femmes citadines, où elle atteint 85,9%, comparativement à 67,3% chez leurs homologues masculins. À l’autre bout du spectre, les travailleurs indépendants représentent 26,3% des actifs occupés, 29,9% parmi les hommes et 12,4% parmi les femmes.
La qualification des actifs occupés dresse un tableau préoccupant, avec près de la moitié sans aucun diplôme (49,9%). Ce constat est particulièrement alarmant dans les secteurs de l’agriculture et du BTP. Les indépendants tendent également à avoir des niveaux de qualification inférieurs par rapport aux salariés.
Un aspect souvent négligé mais pertinent de la main-d’œuvre concerne le travail non rémunéré et occasionnel. Environ 11% des actifs occupés s’engagent dans des emplois non rémunérés. Un phénomène très répandu parmi les jeunes de moins de 25 ans et les personnes sans diplôme. Le travail occasionnel ou saisonnier touche également une partie non négligeable de la population active.
Par ailleurs, environ trois actifs occupés sur dix (29,3%) bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi. Cette proportion d’actifs occupés bénéficiant d’une couverture médicale est étroitement liée au niveau de diplôme. Par ailleurs, un nombre similaire, soit (28,3%), sont affiliés à un système de retraite.
Chômage : les jeunes sont les plus touchés
Après avoir baissé de 12,3% à 11,8% entre 2021 et 2022, le taux de chômage est remonté à 13% en 2023, ce qui représente une augmentation de 1,2 point par rapport 2022. Une grande partie des chômeurs, soit 82,3%, se trouve dans les villes, et parmi eux, 75,7% sont âgés de moins de 35 ans. De plus, la composition des chômeurs révèle que 82,6% au moins un diplôme, et parmi ces diplômés, les femmes forment une part de 31,1%. Les jeunes de 15 à 24 ans sont particulièrement touchés par cette hausse du taux du chômage, avec une augmentation de 3,1 points.
Enfin, il en ressort aussi que la recherche d’emploi s’avère difficile pour les primo-demandeurs, qui représentent plus de la moitié (51,2%) des chômeurs, et pour ceux cherchant du travail depuis plus d’un an (66%). La note indique, par ailleurs, que les principaux facteurs de chômage sont l’achèvement des études et les licenciements, alors que la durée moyenne de chômage est passée de 33 mois à 32 mois.
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