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Face à une Europe fracturée et un scrutin qui le met en difficulté, le président français Emmanuel Macron a défendu ce mercredi sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale. C’est pour lui, un impératif de «clarification», suite à l’échec cinglant de son parti aux élections européennes. Lors d’une conférence de presse tenue ce matin même, le président a reconnu sa part de responsabilité dans la contre-performance de son mouvement. Il a par ailleurs rejeté toute idée de capitulation face à l’extrême droite, en tête dans les sondages pour les prochaines législatives.
Le président a souligné que cette décision radicale répondait à un message clair des électeurs, exprimé par le fort taux de votes en faveur des partis extrémistes. «Lorsque 50% des électeurs se tournent vers les extrêmes et que vous n’avez qu’une majorité relative, vous ne pouvez pas simplement continuer comme avant», a-t-il expliqué.
Malgré sa popularité fluctuante et des sondages peu favorables, Macron a exhorté les formations de sa majorité à rechercher des alliances avec d’autres partis refusant les extrêmes, dans le but de construire un «projet sincère et bénéfique pour le pays».
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Macron met en garde contre les risques d’une gouvernance du RN
Au cours de son intervention, il a également mis en lumière les risques qu’encourrait la France sous une possible gouvernance du Rassemblement national (RN). Le président français a vivement critiqué leur rhétorique sur l’identité nationale, leur positionnement concernant les libertés civiles et leur ambivalence en matière de politique étrangère, notamment vis-à-vis de la Russie et de l’OTAN.
Emmanuel Macron a proposé quelques pistes de réformes, comme un vaste débat national sur la laïcité et l’interdiction des téléphones portables pour les enfants de moins de 11 ans. Il a aussi accusé l’extrême gauche de propager des idées antisémites et anti-parlementaires, positionnant son mouvement comme un rempart contre ces extrêmes qui, selon lui, menacent les valeurs républicaines françaises.
Emmanuel Macron a également critiqué le parti La France insoumise (LFI), l’accusant de semer un «désordre parfois constant» et «inquiétant» au sein de l’Assemblée nationale. Il a reproché à LFI son alliance avec d’autres partis de gauche malgré des divergences sur des questions comme le soutien à l’Ukraine ou le statut du mouvement palestinien Hamas, qualifiant cette union de «indécente».
Pendant ce temps, la gauche s’organise et un nouveau «Front Populaire» semble se dessiner. Un accord a été atteint entre divers partis de gauche pour se répartir presque toutes les 577 circonscriptions pour les prochaines élections législatives, une stratégie conclue après de longues négociations.
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Tensions à droite et stratégie prudente de Macron
À droite, le paysage est plus chaotique. Eric Ciotti, le leader des Républicains (LR), a provoqué une crise interne en appelant à une alliance avec le Rassemblement national (RN), ce qui a entraîné des débats houleux au sein du parti et des appels à son exclusion. Agnès Evren, sénatrice LR de Paris, a annoncé que Ciotti serait destitué de sa présidence du parti.
Cette proposition a été saluée par Marine Le Pen du RN, qui a vu dans l’attitude de Ciotti un «choix courageux» et une preuve de «responsabilité». Cette période est également marquée par un sondage favorable au RN, crédité de 35% d’intentions de vote pour les législatives.
Le rôle d’Emmanuel Macron dans la campagne électorale à venir est sujet à débat au sein de la majorité, certains craignant un vote sanction en raison du rejet croissant du président par une partie de l’électorat. Édouard Philippe, ancien premier ministre, a conseillé contre une implication trop directe du président dans la campagne, arguant que cela pourrait ne pas être perçu favorablement par l’opinion publique.
Face à ces conseils, Macron a précisé sa position, affirmant qu’il fournirait une vision et une direction, mais qu’il ne participerait pas directement à la campagne législative, souhaitant rester en retrait de la lutte électorale immédiate.
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