Embargo de l’UE sur les carburants russes : quel impact sur le Maghreb ?
En 2022, avant le début de la guerre, l'UE était le principal acheteur de gazole russe, pour près de 700.000 barils par jour, plus de la moitié de ses importations totales © Reuters
Les pays d’Afrique du Nord ont drastiquement augmenté les importations de diesel et d’autres produits pétroliers raffinés russes, alors que Moscou est coupé du marché européen, constate The Wall Street Journal (WSJ).
Pour leur part, les nations européennes, qui représentaient environ 60% des exportations russes de produits pétroliers raffinés avant le début du conflit armé en Ukraine, ont réduit ces flux ces derniers mois.
Une interdiction de l’Union européenne (UE) sur les importations de produits pétroliers raffinés russes, comprenant entre autres le diesel et l’essence, est entrée en vigueur en février, parallèlement à des mesures visant à plafonner le prix des ventes. Ces mesures font suite à des sanctions similaires sur les importations de pétrole brut russe en vigueur depuis décembre.
Lire aussi : ONU : le Maroc vote pour le retrait des troupes russes d’Ukraine
Les pays d’Afrique du Nord prennent le relais
Les sanctions ont contraint Moscou à rediriger les exportations de l’Europe vers des marchés alternatifs. «Les pays d’Afrique du Nord ont pris le relais», réaffirme le WSJ, avec une décote de prix important.
Par exemple, les importations marocaines de diesel russe, qui s’élevaient à environ 600.000 barils pour l’ensemble de 2021, ont bondi à 2 millions de barils en janvier 2023, selon le journal américain. Et le Royaume aurait réceptionné pas moins de 1,2 million de barils supplémentaires en février, selon les données recueillies par le WSJ.
De même, la Tunisie, qui n’avait importé presque aucun produit pétrolier russe en 2021, s’est mise à fortement acheter du diesel, du gasoil ou encore de l’essence. Le pays a acquis 2,8 millions de barils de produits pétroliers russes en janvier 2023 et aurait importé 3,1 millions de barils supplémentaires en février, précise le quotidien. L’Algérie et l’Égypte ont également augmenté leurs importations de diesel russe.
Contacté par LeBrief, l’économiste Mehdi Fakir pense qu’ «il y a un grand problème de compréhension de ce sujet. La preuve c’est que même l’administration américaine n’a pas encore réagi ni aucune autre entité. Aujourd’hui, tous les opérateurs qui font des importations d’hydrocarbures au Maroc sont connus des autorités et leurs circuits d’importation sont connus sur le plan international. Le Maroc a déjà des contrats qu’il doit honorer et il a des fournisseurs clairs».
Et d’expliquer que «si le Maroc importait aujourd’hui de l’hydrocarbure de la Fédération de Russie, ça ne pourrait être que par voie légale et dans le cadre des engagements qu’il a pris, étant donné que les sanctions occidentales sur la Russie ne sont pas internationales. Le Maroc est un pays souverain et il n’y a aucune raison pour qu’il cache la provenance ou la source de ses importations de diesel».
Lire aussi : Ukraine-Russie : les révélations de Nasser Bourita
Augmentation des exportations africaines en produits raffinés
La hausse des importations par la Tunisie et le Maroc a coïncidé avec celle de leurs propres exportations de produits raffinés, constate pourtant le journal. Ce dernier redoute le fait que les cargaisons russes soient mélangées avec d’autres produits pétroliers, puis réexportées par les deux pays maghrébins.
D’après le WSJ, le Maroc, qui n’a jamais enregistré d’exportations importantes de diesel, a expédié en janvier une cargaison de 280.000 barils de diesel vers les îles Canaries. Le pays a également exporté une autre cargaison de 270.000 barils vers la Turquie. Cela a coïncidé, selon la même source, avec l’afflux de diesel russe au Royaume. Pourtant la Turquie est libre de s’approvisionner directement de produits russes.
Et le journal de souligner que «l’origine de ces cargaisons de diesel n’a pas pu être déterminée. Les organes chargés du pétrole en Tunisie et au Maroc se sont abstenus de tous commentaires».
Cela «complique les efforts occidentaux pour éliminer les combustibles fossiles russes de leurs économies. Si la tendance se poursuit, priver Moscou de revenus serait ardu», selon des analystes cités par le WSJ.
Pour notre intervenant, «le Royaume aujourd’hui respecte pleinement ses engagements internationaux et ne cherche à provoquer aucune des contreparties, d’autant plus que le Maroc vient de sortir de la liste grise des GAFI et il est un pays organisé avec des instances».
De ce fait, le pays «n’est pas en infraction, n’a enfreint aucune décision internationale et n’a détourné aucun engagement qu’il a pris vis-à-vis de la communauté internationale. Maintenant, si et seulement si sur le plan international il y aurait des transactions commerciales légales par rapport aux engagements de l’État marocain, elles sont en effet tracées et vont être justifiées jusqu’au dernier dollar», soutient l’économiste.
Dette extérieure : les pays pauvres ont payé 1.400 milliards de dollars d’intérêts en 2023
Afrique, Économie - Le dernier rapport de la Banque mondiale sur la dette internationale a révélé que les pays en développement ont payé 1.400 milliards de dollars pour le service de leur dette extérieure en 2023.
Mbaye Gueye - 6 décembre 2024AIF 2024 : La BOAD signe un accord pour débloquer plus de capitaux
Afrique, Économie - Le président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), Serge Ekué, a annoncé la finalisation de l’accord de formalisation de l’entrée en capital de la banque.
Mbaye Gueye - 5 décembre 2024PME africaines : accord entre la BAD et BANK OF AFRICA
Afrique, Entreprise - Le 4 décembre 2024, à Rabat, la BAD et BANK OF AFRICA ont signé un accord de partage de risques de 50 millions d’euros, en marge de l’Africa Investment Forum.
Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024AIF 2024 : l’Italie accorde un financement de 400 millions d’euros à la BAD
Afrique, Économie - BAD et l’Italie ont précédé, ce jeudi, à la signature officielle du plan Mattei et de la plateforme croissance et résilience pour l’Afrique.
Mbaye Gueye - 5 décembre 2024Namibie : Netumbo Nandi-Ndaitwah remporte la présidentielle, selon la commission électorale
Afrique, Politique - Netumbo Nandi-Ndaitwah a été élue dès le premier tour de l'élection présidentielle avec 57,31 % des suffrages.
Mbaye Gueye - 5 décembre 2024Adesina salue l’engagement royal pour les investissements en Afrique
Afrique, Économie - Akinwumi Adesina a salué le leadership du roi Mohammed VI lors de l’ouverture de la 5e édition de l’Africa Investment Forum (AIF).
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Angola : Joe Biden espère raffermir les ambitions américaines en Afrique
Afrique, Diplomatie - Joe Biden a effectué une visite historique en Angola, devenant le premier président des Etats-Unis à se rendre dans ce pays.
Mbaye Gueye - 5 décembre 2024Côte d’Ivoire : 6,4 milliards de dollars de contrats d’investissement signés lors du SIREXE
Afrique, Économie - Le géant énergétique italien Eni et le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Energie ont signé un accord pour l’acquisition de « quatre nouveaux blocs d’exploration dans les eaux profondes ».
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024PME africaines : accord entre la BAD et BANK OF AFRICA
Afrique, Entreprise - Le 4 décembre 2024, à Rabat, la BAD et BANK OF AFRICA ont signé un accord de partage de risques de 50 millions d’euros, en marge de l’Africa Investment Forum.
Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024AIIM clôture son quatrième fonds d’infrastructures panafricain à 748 millions de dollars
Afrique, Économie - African Infrastructure Investment Managers (AIIM) a clôturé son quatrième fonds panafricain à 748 millions de dollars.
Mbaye Gueye - 8 août 2024Mali : le dernier convoi
Afrique, Politique - Les changements politiques au Mali sonneront-ils le glas de l’une des plus longues interventions françaises en Afrique ?
Atika Ratim - 26 octobre 2022L’Égypte prévoit d’émettre 500 M$ d’obligations en yen japonais
Afrique, Économie -L'Égypte se prépare à émettre des obligations d'une valeur totale de 500 millions de dollars (M$) en yen japonais
Nora Jaafar - 1 septembre 2023Le britannique Kodal veut exploiter une mine de lithium au Mali
Afrique, Économie - Kodal Minerals noue un partenariat avec le chinois Hainan Mining pour exploiter la mine de lithium Bougouni au Mali.
Mbaye Gueye - 27 mars 2024