Le débat de l'égalité dans l’héritage revient au devant de la scène © DR
La question de l’égalité dans l’héritage, entre femme et homme, continue de susciter une large polémique au Maroc entre intellectuels, chercheurs et oulémas, au point de se transformer en débat de société.
Comme dans la majorité des pays musulmans régis par la loi coranique, la femme marocaine n’hérite que de la moitié de ce qu’hérite un homme du même degré de parenté. Le reste va à des membres de la famille de sexe masculin, des fois même éloignés. Une épouse n’hérite que d’un huitième de son mari et ses fils deux fois plus que ses filles.
Si certains s’opposent à ce que l’égalité entre femmes et hommes dans les questions de l’héritage soit instaurée, en se basant sur des directives de l’Islam, d’autres appellent à la suppression de l’avantage accordé aux hommes. Ces derniers exigent aussi la suppression de la règle du « Taâssib » qui permet à des membres en dehors de la petite famille d’hériter.
Lire aussi : Mariage : la polygamie a la peau dure
Amina Bouayach plaide pour l’égalité hommes-femmes dans l’héritage
La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a appelé, mardi 14 juin, à asseoir l’égalité entre femmes et hommes dans le régime successoral. L’objectif est d’éradiquer la discrimination visant les femmes.
Selon elle, «l’État doit aborder cette question d’un point de vue objectif et de droits de l’Homme».
«De nombreuses familles, notamment celles qui n’ont pas de descendants masculins, optent pour de nombreuses autres formalités comme la vente, la donation ou la bienfaisance en contrepartie des règles normales régissant les droits d’héritage», a-t-elle révélé.
Ces démarches ont pour but de protéger leurs filles des inégalités qui ne leur font pas profiter pleinement du bien hérité des ascendants, surtout du père ou de l’époux. Ces pratiques de plus en plus courantes deviennent une issue pour ériger l’égalité dans l’héritage, a expliqué Amina Bouayach.
«Le travail de la femme et sa participation au budget familial l’a transformée d’un être inactif en un être actif et efficient sur qui compte de nombreuses familles matériellement et immatériellement», a-t-elle précisé.
Et d’ajouter que ce constat est prouvé par les statistiques du Haut-Commissariat au plan (HCP) de l’année 2020. Celles-ci ont conclu que les ressources de 16,7% des familles du Royaume sont assurées par des femmes .
Comment la société peut-elle atteindre les objectifs de développement escomptés sans l’adoption de mesures accordant aux femmes et aux hommes des droits égaux concernant, entre autres, les ressources économiques, le droit à la propriété, l’héritage et les ressources naturelles ? S’est interrogée la responsable.
Lire aussi : Femme marocaine : qui est-elle vraiment ?
Plus de 80% des Marocains refusent qu’on touche au droit de l’héritage
Selon une étude réalisée en 2020 sur le régime successoral au Maroc, plus de 80% des répondants soutiennent les règles actuelles régissant la répartition de l’héritage.
Cette enquête a été réalisée par l’Association des femmes marocaines pour la recherche et le développement (AFEMARD) en partenariat avec l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) et avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung. Ses résultats ont été dévoilés mardi dernier à Rabat.
L’étude a été menée sur un échantillon de 1.220 personnes issues du milieu rural et urbain. Elle s’intitule : « Que pensent les Marocains et les Marocaines du système successoral marocain ? ».
Il en ressort que la majorité des Marocains s’oppose à toute modification du système d’héritage.
Ce qui est encore plus étonnant, c’est que cette réforme a été surtout rejetée par des femmes. Selon les statistiques, 84,5% des femmes, contre 79,8% des hommes, estiment que l’engagement d’un débat sur l’égalité des sexes est inutile.
Par ailleurs, l’étude conclut l’existence de deux positions générales en ce qui concerne la réforme des dispositions du Code de la famille relatives à l’héritage. La première position, défendue par 44% des personnes interviewées, refuse toute modification de la Moudawana. Cependant, la deuxième position, exprimée par 36% des sondés, appuie l’idée d’un amendement des dispositions discriminatoires vis-à-vis des femmes en la matière. Notons enfin que 20% des répondants n’ont pas exprimé leur opinion.
Lire aussi : Kafala : une procédure obsolète
Al Barid Bank et Guichet.com : une alliance au service des jeunes
Société - Al Barid Bank et Guichet.com ont conclu un partenariat stratégique pour proposer des avantages exclusifs aux jeunes Marocains.
Rédaction LeBrief - 22 novembre 2024Nouvelles nominations à la tête des services de sécurité nationale
Société - La DGSN a annoncé un ensemble de nouvelles nominations à des postes de responsabilité dans plusieurs villes du Maroc.
Ilyasse Rhamir - 22 novembre 2024Fès : le 9e Congrès international de toxicologie explore la simulation
Société - Le 9ème Congrès international de toxicologie a débuté ce jeudi à Fès
Farah Nadifi - 22 novembre 2024Cellule terroriste démantelée entre le Maroc et l’Espagne
Société - Une opération de sécurité conjointe entre les services marocains et espagnols a permis de démanteler une cellule terroriste.
Ilyasse Rhamir - 22 novembre 2024Le Conseil supérieur des Oulémas tient sa 34e session à Rabat
Société - Le Conseil supérieur des Oulémas tiendra sa 34ème session ordinaire les 29 et 30 novembre à Rabat.
Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2024Un séminaire international pour prévenir l’extrémisme violent
Société - L'UIR accueille un séminaire international axé sur les dispositifs de prévention de l’extrémisme violent au Maroc.
Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2024Le Pr Mounir Ghogho, un chercheur marocain nommé Fellow de la TWAS
Société - Le Professeur Mounir Ghogho, chercheur et enseignant à l’UIR, vient de recevoir une distinction prestigieuse.
Farah Nadifi - 20 novembre 2024Les médias au service des migrants
Société - Les médias et les journalistes jouent un rôle fondamental dans la défense des droits des travailleurs migrants.
Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2024La femme marocaine en chiffres (HCP)
Société - Le HCP a publié un rapport sur la situation de la femme marocaine à l'occasion de la Journée nationale de la femme.
Atika Ratim - 11 octobre 2023Mariage mixte : la grande épreuve
Les différences culturelles rendent les mariages mixtes compliqués. Lire tous les différents cas de figure correspondant à un mariage mixte.
Hafid El Jaï - 29 mai 2021IDH 2021 : le Maroc 123e sur 191 pays
Société - Selon le rapport 2022 sur le développement humain du PNUD, l’IDH est en déclin dans les quatre coins du globe.
J.R.Y - 9 septembre 2022Radars fixes : 270 millions gaspillés, une enquête en cours
Société - La BNPJ enquête sur les anomalies relevées par la Cour des comptes concernant le marché public de radars fixes.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Horaires des prières à Agadir
Société - Bienvenue sur notre article consacré aux horaires de prière à Agadir ! Ici, nous fournirons l’heure exacte pour chaque prière
Rédaction LeBrief - 29 octobre 2023Fêtes et vacances en 2024 : spiritualité, histoire et répit
Société - Le Maroc, riche en diversité culturelle et spirituelle, puise son essence dans ses fêtes religieuses et civiles.
Nora Jaafar - 5 janvier 2024Réda Berrehili : portrait d’un visionnaire de l’innovation et de l’investissement
Société - Réda Berrehili, entrepreneur et investisseur marocain, façonne l'avenir de l'innovation technologique.
Chaima Aberni - 17 mai 202427.500 enfants en situation de handicap ont été scolarisés en 2024 (Naima Ben Yahya)
Société - La ministre de la Solidarité Naima Ben Yahya a annoncé que 19.000 personnes ont bénéficié d’aides techniques et médicales.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024