Accueil / Société

Éducation : ce qui attend Habib El Malki

Temps de lecture

Habib El Malki reçu en audience par le roi Mohammed VI le 14 novembre 2022 © MAP

Habib El Malki succède à Omar Azziman à la présidence du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS). Arrivera-t-il à faire face aux vents contraires et aux résistances adverses auxquels se heurte la réforme du système éducatif et pointées du doigt par son prédécesseur ?

Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et la recherche scientifique (CSEFRS) a un nouveau président en la personne du socialiste Habib El Malki. L’homme n’est pas étranger au milieu de l’enseignement. Professeur d’économie, El Malki a été ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse en 2002, puis ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique en 2004 (cf. biographie). Au cours l’audience qu’il lui a accordée hier, le Souverain lui a donné ses orientations pour la mise en œuvre optimale des missions confiées par la Constitution à cette Institution. L’objectif est «de promouvoir l’école marocaine, émettre des avis au sujet de toutes les politiques publiques et les questions nationales concernant l’éducation, la formation et la recherche scientifique, et de contribuer à l’évaluation des politiques et programmes publics dans ce secteur crucial pour l’avenir du Maroc», précise le communiqué du Cabinet royal.

Lire aussi : Système éducatif : l’insurmontable retard

Accompagner la réforme de l’éducation

Le Roi a aussi souligné la nécessité pour le Conseil, en tant qu’institution consultative, d’accompagner la réforme du système de l’éducation et de la formation en coordination avec les départements gouvernementaux et les établissements concernés. El Malki devra veiller à réaliser les principaux objectifs de cette réforme, à savoir :

  • la promotion de la qualité de l’enseignement à tous les niveaux,
  • la réalisation de l’équité et de l’égalité des chances dans ce domaine,
  • la maîtrise des langues étrangères,
  • et l’encouragement de la recherche scientifique.

In fine, le chef de l’État souhaite que ces actions contribuent à la qualification du capital humain national et à faciliter l’intégration des générations actuelles et futures dans la dynamique de développement que connaît le pays.

Lire aussi : Abdellatif Miraoui : «Il ne s’agit pas d’une énième réforme, mais plutôt d’une autre manière de conduire les réformes»

Le bilan de Omar Azziman

Le président sortant du CSEFRS a de quoi être fier. Au terme de son mandat, le Conseil aura réalisé plusieurs acquis, dont une évaluation globale du système éducatif et le fameux bilan de la mise en œuvre de la Charte de l’éducation. Les neuf dernières années ont connu également l’élaboration de la vision stratégique pour la réhabilitation et la promotion de l’école marocaine. Aussi, le Conseil a émis nombre d’avis et de rapports visant à approfondir les aspects structurants de la vision stratégique, dont l’avis sur l’obligation et la généralisation de l’enseignement préscolaire ; le rapport sur la promotion des métiers éducatifs, celui sur l’enseignement supérieur et enfin l’étude évaluative de la recherche scientifique. Il est indéniable que le Conseil, durant le mandat de Azziman, a contribué à la réflexion sur le nouveau modèle de développement, sans oublier les évaluations régulières menées par l’Instance nationale d’évaluation (INE) rattachée au CSEFRS.

Alors qu’un nouveau président a été nommé à la tête du CSEFRS, le deuxième mandat du Conseil, dont les membres ont été installés en juillet 2014, prend fin en 2024. Ces membres, qui ont été nommés en respectant le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes, ont une expérience avérée dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Il s’agit de 100 experts, représentants du gouvernement, de certaines instances et institutions, du Parlement et des établissements d’éducation et de formation. Il y a aussi la catégorie des membres représentant les syndicats de l’enseignement les plus représentatifs, les cadres pédagogiques et administratifs, les parents et tuteurs des élèves, les enseignants, les étudiants et les élèves, les collectivités territoriales, les associations de la société civile, les entreprises et les organismes représentatifs des établissements d’enseignement et de formation privés. Tout ce beau monde pourra-t-il réussir le pari de réformer un système éducatif à la dérive ? À voir…

Lire aussi : Éducation : les résultats prometteurs de la méthode TARL

Les deux missions principales du CSEFRS
L’émission d’avis sur toutes les politiques publiques et les questions nationales qui concernent les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique ainsi que sur les objectifs et le fonctionnement des services publics en charge de ces domaines ;
L’évaluation des politiques et programmes publics qui s’y rapportent.

Biographie de Habib El Malki
Le nouveau président du CSEFRS est né le 15 avril 1946 à Bejaâd (province de Khouribga). Professeur d’économie, El Malki a été président de la Chambre des représentants entre 2017 et 2021. Il était président du Groupement d’études et de recherches sur la Méditerranée et du Centre marocain de conjoncture. Le 12 novembre 1990, il a été nommé par feu Hassan II secrétaire général du Conseil national de la jeunesse et de l’avenir. Elu député pour l’Union socialiste des forces populaires à la Chambre des Représentants, puis réélu en 1997, 2002, 2007, 2011 et 2016, El Malki est, depuis le 19 novembre 1992, membre de l’Académie du Royaume du Maroc. En mars 1998, il a été nommé ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche maritime au gouvernement de transition conduit par feu Abderrahmane El Youssoufi, avant d’être nommé en 2002 ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, puis en 2004 ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique. El Malki est décoré du Wissam Al-Arch de l’Ordre d’officier et de la médaille de mérite économique que lui a décerné l’Institut luso-arabe de coopération (ILAC) et des insignes d’officier de la légion d’honneur française.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Casablanca : accident mortel dans une station de tramway

Société - Casablanca a été le théâtre d’un accident tragique impliquant un poids lourd et une station de tramway.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger

Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Peines alternatives : vers une justice plus humaine

Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Arts et métiers : une ambition maroco-française au service de l’innovation industrielle

Société - Le 5ᵉ CA de l’école Arts et Métiers, campus de Rabat, s’est tenu le 16 décembre 2024 sous la présidence de Ryad Mezzour.

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024
Voir plus

Cherté de vie : le citoyen se révolte

Société - Mis à rude épreuve par l’inflation et la hausse vertigineuse des prix à la consommation, les ménages se révoltent.

Khadija Shaqi - 5 décembre 2022

Mères célibataires et mères divorcées : un vrai calvaire !

Dossier - Le statut des mères célibataires et divorcées au Maroc n’est pas de tout repos, entre traditions ancrées et exigences de modernité.

Sabrina El Faiz - 19 octobre 2024

Prix des médicaments : lancement des consultations avec les industriels pharmaceutiques

Société - Des rencontres seront organisées pour étudier les propositions des acteurs du secteur pharmaceutique concernant les prix de vente des médicaments. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale les organise, du 28 juin au 1er juillet à Rabat.

Khadija Shaqi - 29 juin 2022

CNSS : augmentation des pensions de 5%

Société - La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Alaoui, a présidé, ce vendredi, la réunion du Conseil d’administration de la CNSS.

Khadija Shaqi - 9 septembre 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire