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Au Maroc, l’importance économique du sport est sous-estimée. C’est ce qui ressort de la présentation du rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) intitulé « L’économie du sport : un gisement de croissance et d’emplois à mettre en valeur. Et le moins que l’on puisse dire est que le constat établi n’est pas satisfaisant pour un secteur qui possède un fort potentiel et qui peut participer au développement socio-économique du pays.
Selon le CESE, la participation du secteur sportif dans le PIB national ne dépasse pas 0,5%, loin derrière l’Égypte 1,6% et quatre fois moins que la moyenne mondiale qui est de 2%.
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Une politique publique opérationnelle inscrite dans une loi-cadre
Ahmed Réda Chami a appelé à la transformation de toute stratégie nationale du sport en une politique publique opérationnelle inscrite dans une loi-cadre. Selon lui, il est important d’instaurer un cadre organisationnel adapté et basé sur une refonte de la loi relative à l’éducation physique et aux sports, en identifiant tous les facteurs qui bloquent actuellement la mise en œuvre de ce chantier.
«La pratique d’une activité sportive constitue un moyen sans égal pour l’inclusion sociale et pour faire de l’économie du sport au Maroc un levier de développement, il faut remédier en premier lieu au faible nombre de pratiquants qui ne dépasse pas un million pour les personnes inscrites dans des clubs», a-t-il fait savoir.
Dans sa présentation, le président du CESE a également soulevé le poids du sport dans le système scolaire et universitaire, le niveau de performance des élites sportives, la disponibilité des infrastructures sportives et de l’encadrement, de l’aménagement du temps de travail ainsi que de l’éducation et de la formation. D’après lui, l’absence d’une analyse détaillée du volume d’activités et des objectifs de la pratique du sport au Maroc ne permet pas de relever les types de profils des pratiquants au Maroc.
Par conséquent, il est difficile de catégoriser la population marocaine à la recherche de performance dans un cadre de compétition. La disponibilité de telles informations permettrait, d’après Ahmed Réda Chami, de cibler les populations concernées, chacune par des politiques publiques appropriées.
Par ailleurs, Le patron du CESE a mis l’accent sur la faible participation de la femme marocaine dans les activités sportives, ainsi que sa présence très limitée dans le domaine sportif. La contribution des femmes en tant que pratiquantes ou acteurs dans les autres métiers du sport reste faible, malgré les nombreux événements mis en place ces dernières années par le ministère de tutelle pour les sensibiliser et attirer leur intérêt.
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Les recommandations du CESE
Pour la promotion de l’économie sportive, le CESE a formulé plusieurs recommandations dans l’objectif d’accroître la contribution du secteur du sport à la création d’emploi. Il a également préconisé d’en faire une locomotive économique et sociale pour le Royaume.
Dans ce sens, le CESE insiste sur l’intégration de la culture du sport dans les habitudes quotidiennes des Marocains, en communiquant plus sur le sport et son intérêt.
Il plaide ainsi pour la conception d’une stratégie de formation et d’accompagnement pour les métiers du secteur, tout en développant l’intérêt des femmes pour le sport. Améliorer le cadre juridique et réglementaire fait aussi partie des solutions proposées, sans oublier l’investissement dans la recherche et le développement.
Parce qu’il porte des enjeux majeurs, notamment en matière d’emploi et d’innovation, le sport peut-être donc un élément déterminant de l’économie nationale. Pour ce faire, le CESE propose d’accompagner la transformation des clubs du statut d’association à celui de société, de veiller à la mise en place d’un statut pour les sportifs professionnels et les sportifs de haut niveau et d’améliorer la capacité des clubs, ligues et fédérations à générer davantage de recettes et lancer un programme d’appui et de financement qui ciblerait les jeunes entrepreneurs.
Ces recommandations permettront de construire une stratégie innovante, dont les bénéfices seront importants et durables, surtout que le Maroc dispose de forts atouts géographiques, climatiques, culturels et d’une population jeune.
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